Avis de tempête contre la nation française du Québec

Analyse de l’immigration de 1946 à 2019. L’auteur a été journaliste pendant 35 ans à la radio et dans deux quotidiens, dont Le Devoir, et a aussi assumé des fonctions de conseiller en communication au sein du gouvernement du Québec, au moment du référendum de 1995, puis à la Délégation générale du Québec à Paris.

C’est pire que ce qu’on croyait. La situation a dépassé le stade critique, on va vers la mise à mort de la nation française du Québec. Voilà ce qu’on découvre quand on examine les chiffres de l’immigration depuis la Deuxième Guerre. La minorisation de notre nation française surviendra même dès 2042, avec le niveau actuel de 50 000 immigrants par an, selon l’étude du chercheur Charles Gaudreault. Dans vingt ans, notre nation d’origine française ne sera plus majoritaire au Québec.

À quand une répartition équilibrée des réfugiés dans les provinces maritimes et les Prairies plutôt que cette très forte concentration de réfugiés à Montréal, en continu depuis 50 ans, dans une métropole qui n’avait pas vocation à être une ville de langue anglaise ? Il n’atterrit presque pas de réfugiés ni d’autres catégories d’immigrants à Halifax, à Fredericton, à Winnipeg. Cette répartition d’Ottawa à la défaveur de notre métropole n’est pas défendable. Justin Trudeau laisse venir les illégaux et les réfugiés sur Montréal, il ne combat pas les réseaux de passeurs qui les amènent. Il ferme les yeux sur la destruction du Montréal français. Le sujet, au lieu d’être tabou, doit être posé. Voici pourquoi.

Il est arrivé une masse de 2 500 000 immigrants au Québec depuis la Deuxième Guerre. On n’entend pas parler de ces chiffres, les bonnes âmes se contentant d’évoquer une année à la fois, pour ne faire peur à personne, pour pouvoir dire qu’on peut toujours en recevoir davantage. Ce fut le discours de Jean Charest, ce fut le discours de Philippe Couillard qui ont tous deux mis notre nation à terre.

Si on ajoute aux immigrants, les 600 000 Anglais, on compte plus de 3 millions de citoyens qui ne sont pas d’origine française au Québec. Le chercheur Charles Gaudreault estime que la population française constitue 62 % des citoyens du Québec en 2020, contre 79 % en 1971. L’île de Montréal n’est plus française déjà et cela s’étend à la région, où vivent 4 millions de personnes, la moitié du Québec. Seulement 4,5 millions de Québécois seront d’origine française en 2042 sur 9 millions d’habitants, selon les projections de Charles Gaudreault. La moitié de la population ne sera plus d’origine française, si l’on en juge par les taux d’assimilation à la langue française, un taux faible pour les nouveaux venus.

Montréal n’est plus une ville française dans Parc-Extension, dans Côte-des-Neiges, dans le Mile-End, dans la petite Italie, à Montréal-Nord, dans Rivière-des-Prairies, à Saint-Léonard, dans Saint-Henri, dans Verdun, dans Ville-Émard, dans Saint-Michel, sur le Plateau Mont-Royal. Ce sont des enclaves bilingues, en transition vers la langue du continent. Les citoyens de la majorité française ne sont qu’un groupe parmi d’autres sur l’île de Montréal, majoritaires parfois, à Tétreaultville, à Pointe-aux-Trembles.

C’est Ottawa qui est à l’initiative. L’île de Montréal est devenue le refuge d’enclaves multiculturelles, c’est-à-dire communautaristes et anglaises. Les No Border y ont pris le contrôle. On voit des immigrants de 190 pays qui ne peuvent pas s’assimiler à la nation française, trop éloignés de cette culture.

Ils viennent de l’autre bout du monde, de l’Inde, du Pakistan, du Bangladesh, de l’Iran, de la Chine. À Montréal, dans les écoles on enseigne un français rudimentaire pour tenir compte de cette présence massive d’étrangers. On ne lit plus de littérature française, c’est trop difficile, cela ne fait plus partie de notre patrimoine. On donne des cours d’histoire qui n’ont rien à voir avec notre passé et nos luttes. On préfère évoquer un paradis terrestre idéalisé des Amérindiens et donner des cours de morale pour préparer les enfants à recevoir les étrangers venus de 197 pays, une mosaïque de peuples qui ont fort peu de propension au français et ne savent rien de notre histoire. Le multiculturalisme a contaminé tout le domaine de l’éducation.

Statistique Canada a relevé 419 407 nouveaux immigrants au Québec de 2000 à 2010 ; ce niveau a encore monté d’un cran, à 562 864, de 2010 à 2019. On a reçu quasi trois fois plus d’immigrants dans la dernière décennie que pendant les années de gouvernement de René Lévesque.

Dans les années 1980, il n’était encore arrivé que 217 046 immigrants. Robert Bourassa a respecté ce niveau dans les années 1980. René Lévesque et Robert Bourassa ne voulaient pas anéantir la nation française. Mais l’inverse s’est produit depuis 2003, avec Jean Charest. Et la vague des dernières années a été énorme, hawaïenne.

Une vague hawaïenne d’un million d’immigrants au Québec de 2000 à 2020

Il est arrivé au Québec, cela paraît incroyable après coup, un million d’immigrants sur vingt ans. Cela représente la moitié de la population de toute l’île de Montréal. En provenance d’Asie, d’Afrique, du Proche-Orient, des Antilles. Le Québec a reçu plus d’immigrants que n’importe quel pays au pro rata de sa population. C’est effarant pour un peuple de six millions d’habitants en 1971. Merci Pierre Elliott Trudeau, Jean Chrétien et Steven Harper, merci Justin Sinclair Trudeau, merci Daniel Johnson jr, Jean Charest et Philippe Couillard.

Les règnes de Jean Charest et Philippe Couillard ont mis à genou notre peuple avec des portes ouvertes à tous venants. Ce n’est plus le Québec qui choisit ses immigrants. On vit plutôt un laisser-faire imposé par Ottawa avec la complicité du Parti libéral du Québec, devenu plus que jamais un parti hostile à la majorité française.

Bien sûr, nous, Français d’Amérique, n’étions plus majoritaires au Canada depuis 1840, après une forte vague d’immigration de l’Irlande, au moment de la famine. En 1867, nous n’étions déjà que le tiers de la population du Canada, au moment de la Confédération. Aujourd’hui, il n’y a que 16 % de la population du Canada d’origine française, Québec inclus. Et maintenant c’est le socle du Québec qui est en grand danger.

L’immigration de la deuxième partie du XXe siècle a commencé avec le plan Marshall dans les pays européens, ce qui a suscité l’arrivée de 8300 immigrants en 1947, de l’Italie, de la Grèce, de la Pologne, de l’Allemagne. Puis, il y a eu quelques poussées dans les années cinquante, l’exception.

Au moment de la Révolution tranquille, Jean Lesage a affirmé haut et fort que le temps était venu d’être « Maîtres chez nous ».

Ce fut la doctrine du Parti libéral pendant la Révolution tranquille. Jean Lesage contint l’immigration de 15 000 à 30 000 immigrants par an. Il ne dirigeait pas le même parti politique que Jean Charest. Cela allait être différent pour Jean Charest, qui a voulu faire plaisir au West Island, en y reconstituant vite les villes anglaises, fusionnées à Montréal auparavant par Lucien Bouchard, pour qu’elles paient justement leur dû sur l’immigration.

Dans les années 1960, Jean Lesage avait reçu 28 000 immigrants par an, ce qui incluait de très nombreux Français qui venaient s’établir chez nous ; on a parlé de l’arrivée de 100 000 Français pendant la Révolution tranquille, un chiffre jamais égalé depuis.

Vous allez être étonnés, mais l’immigration s’est affaiblie dans les années 1970 : Statistique Canada a relevé 232 000 immigrants pour cette décennie ; il y en a eu davantage sous Jean Lesage et Daniel Johnson père, mais à cause de l’Expo 67. Ceux-ci avaient déroulé le tapis rouge aux Français, à l’époque de De Gaulle, pour qu’ils s’établissent chez nous. Et les Français sont venus. C’est la seule période de notre histoire où cela est arrivé.

L’immigration selon René Lévesque : 14 290 immigrants en 1978

Dans les années 1970, le Québec a contenu son immigration. Pourquoi ? Le gouvernement de René Lévesque s’efforçait de ramener l’immigration en accord avec la doctrine de Jean Lesage, tenant compte de notre capacité d’intégration. René Lévesque accepta 19 248 immigrants en 1977, puis 14 290 en 1978 ; il y eut quelques regains avec la venue de Français. Mais ce n’était pas une politique de portes ouvertes tous azimuts avec René Lévesque. Contrairement aux phantasmes multiculturels de certains.

Les chiffres sont restés à ces niveaux jusqu’à la fin du règne du Parti québécois : 16 146 immigrants en 1983, puis 14 698 en 1984 et la même chose en 1985. Cela devrait être le niveau actuel. Un niveau comparable à la plupart des pays, en dehors du Canada. Cela suffit, vu la population d’origine française au Québec et sa capacité d’intégration.

C’est trois fois moins d’ailleurs que ce que propose le premier ministre Legault. Cinq fois moins que les chiffres d’immigration en 2017, 2018 et 2019 avec les illégaux du chemin Roxham. Justin Trudeau a fait venir en effet plus de 200 000 immigrants au Québec en trois ans. Cela équivaut à dix ans d’immigration du gouvernement Lévesque.

Dans les années régulées par le gouvernement de René Lévesque, il n’y a eu que 183 738 immigrants de 1977 à 1986, soit 18 000 par an. L’exemple à suivre ! On a vécu un reflux de l’immigration avec René Lévesque, un effort de consolider notre nation autour des Québécois d’origine française, c’est-à-dire autour de la majorité légitime. Alors, la force du Québec français s’est maintenue tout au long des années 1980.

L’immigration selon Jean Charest : 55 029 immigrants en 2012

Par contre, le début des années 1990 a représenté une première attaque frontale contre notre nation française. Elle a été secouée, notre nation, affaiblie. M. Bourassa sur la fin, malade, a laissé ouvertes les vannes des réfugiés et Brian Mulroney a cédé aux sirènes du multiculturalisme à son tour, préparant le terrain à Jean Chrétien.

Selon Statistique Canada, il est arrivé 41 043 immigrants en 1990, puis 51 947 en 1991. C’était déjà hors de la capacité d’intégration de notre nation française, voire de sociétés beaucoup plus populeuses.

Les chiffres baissent avec l’arrivée au pouvoir de Jacques Parizeau. Le nombre d’immigrants recule à 27 228 en 1995. Il se maintient à ce niveau jusqu’en 1999. Statistique Canada n’a pas intégré pour l’année du référendum, 1995, les chiffres des fortes délivrances de certificats de citoyenneté. Il est vrai que ce statut est délivré ultérieurement à celui de nouvel immigrant. On peut donc penser que Statistique Canada a reporté à une période antérieure les demandes d’immigrants, peut-être même à partir de 1990 et 1991.

Il est aussi venu à Montréal en 1995 plusieurs juges de l’immigration extraordinaires, d’Ottawa, d’Halifax et de Toronto, qui ont pu attribuer les demandes des immigrants du référendum à d’autres provinces. A posteriori, Statistique Canada présente récemment 1995 comme une année de retenue quant au nombre d’immigrants arrivés au Québec. Il est curieux que les chiffres y paraissent moins importants qu’en 1990 et 1991.

Il est vrai que Statistique Canada révise le nombre de réfugiés à la baisse, après coup, en regard du nombre de demandeurs d’asile plus importants considérés au départ. Stats Can change aussi les demandeurs d’asile de catégorie parfois. Ceux qui ne sont pas acceptés comme réfugiés ne repartent pas nécessairement hors du territoire, mais ils sont requalifiés autrement. Pour cette décennie 1990 à 1999, Statistique Canada évoque 355 572 immigrants au Québec.

Un nouveau choc se préparait avec l’arrivée au pouvoir de Jean Charest. Avec lui, on passe à 40 000 immigrants dès 2003 et on saute à 44 245 en 2004. Jean Charest, l’exécuteur du plan B d’Ottawa, n’a pas d’état d’âme. Son objectif affiché est de mâter les indépendantistes. Il reçoit 45 213 immigrants en 2007 et porte ce niveau à 49 489 en 2009. Bref, Jean Charest a fait bondir l’immigration de 32 000 en 2000 à 50 000 en 2009. Il cultive une clientèle qui lui donnera des résultats électoraux soviétiques dans les circonscriptions où les immigrants s’installent.

Il lui fallait couper l’herbe sous le pied de ceux qui voulaient un nouveau référendum. Même si cela voulait dire la destruction de la nation française. Il n’a eu aucune volonté de contenir l’immigration. Jean Charest était un tory, partageant l’idéologie de John A. Macdonald. C’est lui qui a rendu opérationnelle la doctrine d’Ottawa. Qui a transformé Montréal en un territoire No Border. Jean Charest a franchi les seuils de 40 000, 45 000 et 50 000 immigrants à grande vitesse. Il a mis en vigueur la doctrine de Pierre Elliott Trudeau à Québec ; Jean Charest a mis à mort le « Maîtres chez nous » de Jean Lesage. Il a procédé à la fin de la Révolution tranquille.

Dans les années 2010, il n’y a aucune limite à l’immigration. Elle provient du Commonwealth, de l’Inde, du Pakistan, de la Chine, de l’Égypte, de l’Irak. Le Québec reçoit les immigrants du Commonwealth à la place de l’Angleterre, qui se restreignait dans le même temps ! Jean Charest a alors remis les clés de nos frontières aux immigrants. Avec lui, Montréal s’est transformé en territoire d’immigration du Tiers Monde.

À Ottawa, on laisse les passeurs opérer vers Montréal, on ferme les yeux, on subventionne même des ONG complaisantes, on appuie les No Border. Ottawa a transformé l’aéroport Trudeau en aéroport par excellence du Tiers Monde en Amérique.

Jean Charest a reçu 55 029 immigrants en 2012 tandis que Québec Solidaire ne cessait pas de réclamer toute la misère d’Afrique et du Proche-Orient. À la fin, Québec solidaire a demandé à Justin Trudeau de contrer la volonté du nouveau premier ministre Legault qui cherchait à contrôler l’immigration. Ce fut le combat de Gabriel Nadeau-Dubois et cela le reste.

Ainsi les libéraux ont-ils créé 100 nouveaux ghettos sur l’île de Montréal, des Parc-Extension, des Côte-des-Neiges, des Mile-End, des Montréal-Nord. Jean Charest et Québec solidaire ont pris la place de Cité libre en tant que messagers idéologiques du combat contre l’intégrité du territoire et de la nation française. Au nom du fédéralisme pour Jean Charest, au nom du communisme pour Québec solidaire.

C’est sur l’immigration, ses taux, sa répartition qu’il y a lieu de tenir un référendum. Pas sur la proportionnelle qui assurera des sièges aux libéraux et à Québec solidaire. Depuis 1971, les hommes d’Ottawa ont changé les paradigmes au Québec. Nous vivons une accélération de l’histoire ! Alors, notre combat doit être de sauver notre nation d’origine française !

L’immigration selon Philippe Couillard et Justin Trudeau : 71 243 immigrants en 2017

Philippe Couillard a porté à son paroxysme l’œuvre de déconstruction de Jean Charest. Il l’a fait d’autant plus volontiers qu’il avait siégé, pendant sa période de formation, au Comité de surveillance des activités de renseignement du Canada, nommé à cet avant-poste de l’espionnage des indépendantistes par les libéraux d’Ottawa. Il y a obtenu des informations privilégiées sur les moyens d’infiltrer et de contrôler les « séparatistes », de saboter le mouvement souverainiste dont il va devenir un combattant acharné, comme tous les membres du SCRS, tout aussi motivé que Pierre Elliott Trudeau.

Et Justin Trudeau va finir le boulot. Selon Statistique Canada, les chiffres de l’immigration atteignent 53 257 en 2016, puis 52 407 en 2017 et 51 125 en 2018. Le ministre québécois de l’Immigration, Simon Jolin-Barrette, vient d’annoncer pour sa part 40 546 immigrants pour 2019. Il faut y ajouter les illégaux qui arrivent à pied des États-Unis, par le chemin Roxham. Ces illégaux font monter les chiffres à 71 243 en 2017, à 69 643 en 2018 et à 56 682 pour 2019. Ce dernier chiffre s’applique à la première année du gouvernement Legault. : Et il faudrait croire qu’il n’y a pas de liens entre ces chiffres et la crise du logement ? Qu’ils n’ont rien à voir avec la situation des écoles montréalaises, surpeuplées, indigentes et au bord du chaos ?

Justin Trudeau n’a supprimé la frontière avec les États unis qu’à un endroit, Hemmingford, à nulle part ailleurs ; et il a invité les réfugiés aux États-Unis à venir en taxi de Plattsburgh et à y passer sans problème. Il leur a garanti ce passage en toute illégalité, avec ses hommes de la GRC. Les réfugiés des États-Unis ont accouru pour 53 490 d’entre eux, vers cette trouée dans la frontière, près de Montréal, pas en Ontario, ni en Colombie-Britannique.

Un tel niveau au Québec équivaudrait à 710 000 immigrants au Royaume-Uni. Or, Londres ne reçoit pas 250 000 immigrants et les Anglais veulent réduire ce niveau à 60 000, ce fut l’objet du Brexit ; c’est moins qu’au Québec, pour un pays 10 fois plus populeux.

Mais, « The Sky is the Limit » pour Justin Trudeau. Le contraire serait considéré comme une position « raciste » des Québécois, une image offensante désormais bien installée qui fige la population dans le silence, qui empêche tout débat.

L’immigration pendant la première année du régime Legault : 56 682 immigrants

Justin Trudeau a réussi l’exploit de faire du Québec un champion de l’immigration per capita. Et il a réussi à positionner de nouveaux groupes ethniques au Canada dépassant le nombre de Canadiens d’origine française, en dehors du Québec. Par exemple, il y a une poussée extraordinaire des Sikhs et des immigrants de l’Inde. Il y a autant d’immigrants de l’Inde au Canada qu’au Royaume-Uni. Pourquoi ? Mystère. Ils approchent le million et demi. Et il y a une arrivée massive de Chinois qui passent déjà la barre des deux millions. Quant aux immigrants du Proche-Orient, ils ont dépassé le million. Dans ces trois cas, c’est plus que le nombre de Canadiens d’origine française, hors Québec.

De leur côté, Jean Charest et Philippe Couillard avaient choisi comme ministre de l’Immigration, Kathleen Weil, l’ex-secrétaire juridique d’Alliance Québec, un organisme qui a été créé par Keith Henderson et Thomas Mulcair, pour combattre la loi 101, de Camille Laurin, sur la langue française, depuis 1977, avec The Gazette, le journal de combat. Ceux-là ont jugé raciste que les immigrants soient forcés d’aller à l’école française. Alors, ils ont contesté la loi jusqu’en Cour suprême et ils ont fait en sorte que les hôpitaux anglais et les universités anglaises de Montréal reçoivent plus d’argent que les universités et les hôpitaux français de Montréal. Ce fut l’œuvre de la dernière décennie.

Apparemment, Justin Trudeau a plus d’affinités avec les immigrants d’Asie et du Proche-Orient qu’avec les citoyens d’origine française qu’il travaille à minoriser. Quand on arrive à l’aéroport Trudeau de Dorval, on a l’impression d’atterrir à Winnipeg. Pendant ce temps, Halifax reçoit peu de réfugiés et d’immigrants. Pareil à Saint John’s et à Winnipeg ! Pourquoi une telle disparité ? Pourtant dans ces provinces, les populations sont de langue anglaise et leur intégration serait beaucoup plus facile !

500 000 réfugiés à Montréal, nouveaux venus d’Asie, d’Afrique et du Proche-Orient

Regardons de plus près les chiffres des réfugiés à Montréal, où ils arrivent plus qu’ailleurs. Pourquoi ? Depuis 1980, Statistique Canada a comptabilisé 388 944 réfugiés au Québec. Là-dessus, vous pouvez être certains que plus des trois quarts ne savaient pas un mot de français au vu de leur origine géographique. À Halifax, il y a eu 10 000 réfugiés. Pareil à Fredericton. Pareil à Saint John’s de Terre-Neuve.

Au Québec, ce n’est jamais assez. Et on doit y ajouter les 18 836 illégaux qui ont traversé à pied avec leur valise, en 2017, au chemin Roxham ; les 18 518 de 2018, et à nouveau 16 136 en 2019. Les bonnes âmes veulent rassurer les Québécois en disant que les chiffres sont en diminution. Wow ! Cela fait 445 222 réfugiés et réfugiés illégaux sur 40 ans. Si on ajoute la période 1960 à 1980, le Québec a donc reçu 500 000 demandeurs du statut de réfugié.

En Colombie-Britannique, il est arrivé 225 illégaux en 2019. À l’autre extrémité du Canada, au Nouveau-Brunswick, 0. Où est la logique d’Ottawa ? Mais ce sont les Québécois qu’on accuse de ne pas faire suffisamment d’efforts.

Le droit d’asile a été créé en 1950 par les Nations unies pour venir en aide aux Européens déplacés de la Deuxième Guerre mondiale. Sa vocation a été complètement dévoyée ces quarante dernières années. Le Haut Commissariat aux réfugiés mène un combat militant dans les pays européens à cet effet et les Nations unies viennent d’établir une antenne à Montréal pour les réfugiés. On peut se demander pourquoi à Montréal précisément.

Si on regarde les demandes d’asile au Canada, il y en a eu 63 830 au total en 2019, pratiquement le même chiffre qu’aux États-Unis. De ce total, 30 410 sont arrivés au Québec, près de la moitié, plus qu’en Ontario, une province deux fois plus populeuse, qui n’a reçu que 26 885 réfugiés, bien plus que la Colombie-Britannique avec ses 3725 réfugiés.

Pourtant, ils viennent d’Asie et du Proche-Orient principalement. Mais l’Asie est apparemment plus près de Montréal que du Pacifique ! Les passeurs préfèrent Montréal. Même de l’Inde, du Pakistan et du Bangladesh ! La Nouvelle-Écosse a reçu 100 demandeurs d’asile. Le Nouveau-Brunswick 40. Comment expliquer ces disproportions ?

Justin Trudeau refuse que le Québec choisisse ses immigrants, ses réfugiés et ses regroupements familiaux. Il impose sa sélection à Québec, à savoir une entrée libre. La position d’Ottawa affaiblit la cohérence comme nation des citoyens d’origine française ! Car les réfugiés ne savent pas parler français quand ils arrivent au Québec en avion ou en taxi. Et l’on sait que la majorité ne l’apprendra pas.

C’est le monde à l’envers qu’un petit pays comme le Québec soit acculé à recevoir les réfugiés des États-Unis. Justin Trudeau refuse que le Québec français gère son immigration, il ne fait pas confiance au Québec français. Il en arrive du Mexique, d’Haïti et d’Inde, par les États-Unis. Ils traversent à pied sa clôture tailladée avec leurs valises et sont reçus par la police fédérale !

C’est le boulot de la GRC de dire aux Jamaïcains qu’ils sont contents de les voir entrer illégalement, ainsi qu’à ceux qui n’ont pas du tout l’intention d’apprendre le français. J’en entendais dans la Petite Italie affirmer entre eux : « I don’t want to be a second-class citizen here », autrement dit, je ne veux pas qu’on m’oblige à apprendre le français.

Ottawa a sélectionné 40 453 des 69 643 immigrants arrivés au Québec en 2018. Sans compter le Programme des travailleurs étrangers temporaires qui est géré par Ottawa même s’il concerne les migrants économiques. Justin Trudeau trouve cela formidable sa gestion de l’immigration, il est même allé embrasser des immigrants à l’aéroport. Décidément, le Québec français est au bord du précipice avec cet homme. Curieusement, des Montréalais se réjouissent de cet accueil massif, qui correspond à un suicide collectif des Québécois de langue française.

M. Legault, réparez la clôture Roxham brisée par l’enfant Justin voilà trois ans !

M. le Premier Ministre Legault, puisque nous avons à faire face à un enfant irresponsable au pouvoir à Ottawa, de grâce, réparez sa clôture Frost du chemin Roxham, une clôture qu’il a déchirée et qu’il ne veut pas réparer par caprice. Comme un enfant, il crie des noms à la place de faire son travail de garde-frontière.

M. Legault, que cela cesse d’être une fable que le Québec contrôle son immigration ! Que l’immigration soit française enfin pour opérer un rééquilibrage linguistique ! Comme disent les Québécois : « Mettez vos culottes, M. Legault ! »

C’est notre seule chance de survie comme nation française. Demandez que les nouveaux arrivants du Commonwealth et d’Asie soient plutôt envoyés vers des provinces de langue anglaise ! En Nouvelle-Écosse, au Nouveau-Brunswick, à Terre-Neuve, au Manitoba, en Saskatchewan, des provinces qui n’ont pas fait leur part pour recevoir les immigrants depuis 50 ans !

On connaît le sort des 737 360 Franco-Ontariens du recensement de 1971, qui déclaraient ne plus parler français à la maison pour 50 % d’entre eux. Aussitôt, on a seulement changé la définition du francophone à Statistique Canada.

Le petit cinéma récent des Libéraux et des Québec solidaires au sujet des étudiants français prétendument refusés au Québec, c’est de la foutaise. La plupart des étudiants universitaires à Montréal ne viennent pas de France, mais plutôt d’Asie, du Proche-Orient, d’Afrique et du Canada anglais, pour 60 000. C’est la majorité française qui finance les universités pour le Tiers Monde qui étudie à Montréal de préférence en anglais. On nous a fait un cinéma comme si c’étaient les étudiants français qui étaient visés par un contrôle de l’immigration à Québec.

Il faut stopper l’entrée des immigrants et des étudiants qui ne parlent pas français, leur retirer la priorité d’embauche au Québec. Il y a lieu d’imposer un visa de connaissance du français à tous les immigrants, de toutes catégories.

Il faut faire comme l’Angleterre qui vient de présenter un livre blanc dont l’objet est de réclamer la connaissance de l’anglais à tous les immigrants économiques, avant leur entrée au Royaume-Uni, et de solliciter un contrat d’embauche de 25 000 pounds, minimum, auprès d’un employeur britannique, avant l’acceptation de ces immigrants économiques. Ainsi, Londres souhaite bloquer l’arrivée d’ouvriers peu qualifiés, notamment d’Europe de l’Est.

Le mieux serait d’envisager un référendum sur l’anglicisation de Montréal.

Un référendum qui aborde la question d’une frontière au Québec pour contrôler nous-mêmes notre immigration, puisqu’Ottawa ne veut pas protéger le Québec et tenir compte de la volonté des Québécois de langue française.

Avant la Confédération, l’immigration était de la responsabilité du Canada Est et du Canada Ouest. Pourquoi ne rétablirait-on pas cela ?

L’immigration au Québec a été contenue à 8 272 immigrants en 1947, pendant la Révolution tranquille, elle a été limitée à 16 920 immigrants, en 1961, par Jean Lesage. Puis, René Lévesque l’a contenu sévèrement à 14 298 nouveaux venus en 1978.

Ce n’est qu’avec Jean Charest que l’immigration a bondi en des sphères incontrôlables et ensuite avec son ersatz Philippe Couillard. Cette immigration de masse est insoutenable pour une petite nation comme la nôtre.

Lequel de ces modèles choisirez-vous, M. Legault ?

Vous inspirerez-vous de la Révolution tranquille de Jean Lesage et de la doctrine d’affirmation de René Lévesque ?

Ou préférerez-vous la doctrine de Philippe Couillard, avec un niveau d’immigrants qui ne permet pas l’assimilation et la participation à la construction de la nation française d’Amérique, une nation dont le poids est 60 fois moindre que le poids anglo-saxon sur le continent ?

Analyse de l’immigration de 1946 à 2019. L’auteur a été journaliste pendant 35 ans à la radio et dans deux quotidiens, dont Le Devoir, et a aussi assumé des fonctions de conseiller en communication au sein du gouvernement du Québec, au moment du référendum de 1995, puis à la Délégation générale du Québec à Paris.

C’est pire que ce qu’on croyait. La situation a dépassé le stade critique, on va vers la mise à mort de la nation française du Québec. Voilà ce qu’on découvre quand on examine les chiffres de l’immigration depuis la Deuxième Guerre. La minorisation de notre nation française surviendra même dès 2042, avec le niveau actuel de 50 000 immigrants par an, selon l’étude du chercheur Charles Gaudreault. Dans vingt ans, notre nation d’origine française ne sera plus majoritaire au Québec.

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