Bernard Landry et la recherche du pays

Un pays. Depuis les siècles qui l’ont précédé, sur l’étendue merveilleuse de notre planète à protéger, orientée dans cette quête inaliénable du genre humain vers la liberté, les milliards de citoyennes et de citoyens nous entourant furent sa caution et son inspiration pour le combat qu’il n’aura jamais ralenti.

Un pays. Quoi de plus naturel et inscrit dans le sens de l’Histoire que de vouloir s’en donner un puisque tous les hommes et toutes les femmes ressentent, un jour, un réel besoin de s’affranchir et de s’émanciper.

Un pays. Il savait qu’il devait se construire avec celles et ceux qui sont venus de Gascogne, de Bretagne ou de La Rochelle pour fraterniser avec celles et ceux qui se trouvaient sur ce territoire, les Premières Nations et les Inuits. Sont venus les rejoindre, pour les enrichir, celles et ceux du Vermont ou du Massachusetts. Sont venus s’y ajouter, aussi, celles et ceux de Limerick et d’Édimbourg, comme celles et ceux de Londres.

Enrichissant cette diversité, ils sont venus ensuite d’Italie, de Grèce ou encore de France et d’Angleterre. Ils viennent maintenant de Saigon, d’Haïti, du Maghreb, du Cameroun et de tant d’autres pays pour que nous puissions persévérer dans la poursuite de l’établissement d’une société plus libre, plus juste, plus riche et plus généreuse.

Un pays. Cette recherche de ce pays fut toujours, pour lui, celle de l’ouverture, de l’ajout, du surplus, de l’excédent, du supplément, de l’amitié, de l’échange, de l’addition, de la générosité, encore de la générosité, de la mansuétude et, fondamentalement, de la bonté.

Ce pays, il a souhaité le faire pour toutes et pour tous.

Il a voulu le faire pour celles et ceux qui nous ont précédés et qui méritaient de leur laisser, comme descendance, le fruit de leurs efforts historiques.

Il a voulu le faire pour celles et ceux qui vont lui succéder, pour que les fruits des combats d’hier puissent leur permettre de continuer à s’épanouir et à trouver encore davantage d’autonomie et de vivacité.

Il a voulu le faire pour toutes les citoyennes et pour tous les citoyens du monde parce qu’à juste titre, il avait cette intime conviction que les Québécoises et les Québécois pouvaient et savaient être en mesure de proposer ces valeurs universelles auxquelles ils adhèrent depuis toujours.

Il a voulu le faire aussi pour ses amis, quels qu’ils soient, parce qu’il savait que le débat est le gage de l’ouverture et du développement.

Il a voulu le faire pour toutes et tous ses compatriotes afin qu’ils s’enrichissement, au sens propre du terme, parce qu’il était d’opinion partagée par tant d’autres que l’assujettissement au pouvoir économique et financier d’ailleurs ne pouvait que difficilement mener à l’éducation, à la connaissance et, donc, à la liberté.

Ce pays dont il voyait l’arrivée de façon inéluctable, ce pays du sens intarissable de l’histoire, ce pays qui constituait la recherche assidue de son temps, ce pays dont il a partagé la quête avec des milliers d’autres en allant les voir et les entendre, ce pays, votre pays monsieur le premier ministre, votre pays monsieur Landry, notre pays Bernard, nous continuerons de vouloir sa réalisation.

Vous nous l’avez dit souvent et nous nous en souviendrons toujours : « Notre fabuleux Québec doit choisir la liberté et la dignité ». Notre pays, monsieur Landry, nous ne l’oublierons jamais, tout comme nous ne vous oublierons jamais.