Vol. II, no 1
Un peuple n’existe pleinement que s’il est en mesure de conjuguer ses choix et ses priorités avec son point de vue sur le monde. Et pour être dans le monde, il faut savoir s’y tenir, c’est-à-dire le saisir dans un espace de pensée propre et s’y projeter dans une conduite accordée à la meilleure réalisation de ses intérêts. Dans un État normal, cela s’appelle une politique étrangère marquée au sceau de l’intérêt national. Dans un État normal, cela veut dire que les choix politiques peuvent varier, mais que leur variation n’est ni arbitraire ni exclusivement soumise à la logique des partis : l’intérêt national définit en quelque sorte des seuils et des paramètres qui fixent le cadre de référence (géopolitique, écologique, économique, etc.) à l’intérieur duquel peuvent se déployer des positions divergentes. Transposé dans le débat public, cet état de fait, cette évidence implicite se traduit par une espèce d’intuition partagée, ce qu’on appellerait avoir une certaine idée de son pays et de la place qu’il tient dans le monde. Cette intuition, c’est celle qui exprime et crée la loyauté, par-delà les divergences partisanes et les débats idéologiques.
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