Ph. D. Histoire ; professeure, Département des sciences juridiques, UQAM
Il me fut relativement facile de trouver dans les pages de L’Action nationale des articles concernant mon sujet premier d’intérêt, la constitution canadienne. En fait, j’ai trouvé, pour la période 1972-1982, plus d’une douzaine d’articles traitant des négociations constitutionnelles, dont un numéro complet consacré à ce thème en avril 1972. Ce numéro, dirigé par Jacques-Yvan Morin, trace d’ailleurs un portrait détaillé de l’échec des négociations entourant la charte de Victoria.
Cette décennie est très riche en matière politique et constitutionnelle. Outre les négociations entourant le rapatriement de la constitution, elle marque l’arrivée au pouvoir du Parti québécois en 1976, arrivée qui sera suivie par le référendum de 1980.
L’Action nationale est au cœur de cette effervescence. On voit défiler au long des pages une prise de parole de plus en plus souverainiste. Elle rejettera petit à petit l’idée d’un compromis possible entre le fédéralisme proposé par Pierre E. Trudeau et celui désiré par les nationalistes québécois modérés tels que Robert Bourassa. Dans les pages qui suivent, je veux rendre compte de l’évolution de la position constitutionnelle des auteurs de L’Action nationale et l’émergence de l’idée d’une nation « consciente de sa propre existence ».