Ensemble bloquons Énergie Est

L’auteur est candidat du Bloc québécois dans Ahuntsic

Le Bloc Québécois est le seul parti fédéral qui a depuis le début une position claire et résolue contre Énergie Est. La Colombie-Britannique et les États-Unis ont dit non au pétrole sale de l’Alberta sur leur territoire. Pourquoi le Québec se ferait-il avoir ? Le projet Énergie est une menace pour l’environnement et l’économie du Québec, qui vise à renforcer l’unité du Canada, comme toujours au détriment du Québec. Ceux qui rêvent à un miracle économique grâce au pétrole albertain doivent voir la réalité en face. Le projet Énergie Est comporte plusieurs dangers graves, pour des avantages bien incertains.

Six cents cours d’eau (selon The Council of Canadians), dont le Saint-Laurent, des forêts sauvages, des terres agricoles, des villes et villages, traversés par un oléoduc dans lequel coulera chaque jour plus d’un million de barils de dilbit, du bitume dilué avec des solvants toxiques, un bitume abrasif qui gruge les tuyaux et cause des fuites à répétition, tout cela pour des retombées économiques incertaines, au mieux modestes: quelques centaines d’emplois, pas tous permanents, et un peu moins de six milliards de dollars, étalés sur 27 ans. Ces retombées en argent peuvent sembler importantes, mais elles représentent environ 200 millions de dollars par année, soit beaucoup moins que 1% du PIB du Québec (364 G$ en 2013).  Le bitume albertain est plus corrosif que le pétrole conventionnel parce qu’il contient du sable, ce qui cause des fuites encore plus fréquentes. Il est plus difficile à récupérer lorsqu’il se déverse dans l’eau, parce que sa haute densité le fait couler au fond. Les diluants hautement toxiques qui le rendent plus liquide se répandent dans l’air que l’on respire en cas de fuite.

Énergie Est permettra à l’Alberta d’augmenter sa production de pétrole, ce qui enverra plus de trente millions de tonnes de GES par année dans l’atmosphère, l’équivalent des GES du Québec en entier. Le bitume serait ensuite acheminé à l’étranger pour être raffiné, ce qui aura pour effet d’augmenter le nombre de bateaux qui transportent du pétrole sur le Saint-Laurent.

Bloquer Énergie Est essentiel pour construire une économie verte. Énergie Est est un projet en soi plus néfaste que bénéfique pour notre économie, même si on faisait abstraction du danger qu’il représente pour l’environnement. Le dilbit est destiné à être raffiné non pas à Montréal ou à Québec, mais sur le marché asiatique, le plus concurrentiel dans ce domaine: ces emplois ne sont pas pour le Québec. Le but de TransCanada est de vendre son pétrole plus cher: le prix de l’essence ne baissera pas. Selon Serge Coulombe, économiste à l’Université d’Ottawa, la hausse du dollar canadien attribuable à l’exploitation du pétrole albertain a fait perdre 32 000 emplois au Québec entre 2002 et 2008. Disons les choses telles qu’elles sont: la réalisation d’Énergie Est serait une catastrophe.

Le NPD est pour Énergie Est, bien qu’il essaie de faire croire le contraire, les Conservateurs sont pour et les Libéraux sont pour : on a constaté en effet, cette semaine, que le directeur de campagne de Justin Trudeau entretient de très bons liens avec la compagnie TransCanada . Voter pour le Bloc est le seul moyen d’envoyer un message clair à Ottawa et à Québec. Si les Québécois votent massivement pour le Bloc, le gouvernement Couillard sera forcé de tenir compte de l’opposition du Québec au passage du pétrole sale de l’Alberta sur son territoire. Le projet Énergie Est échappe à la juridiction du gouvernement du Québec: le gouvernement fédéral est seul à décider ce qui est bon ou non pour l’environnement, l’économie et la santé des Québécois affectés par les hydrocarbures de l’ouest. Comme le Québec est encore assujetti au Parlement canadien, il est nécessaire que les Québécois envoient des députés nationalistes à Ottawa. Énergie Est résume à lui seul la principale raison de faire la souveraineté du Québec: seuls les Québécois peuvent gouverner le Québec comme il doit l’être. La souveraineté ne se fera pas à Ottawa, mais c’est à Ottawa qu’on peut bloquer Énergie Est. En appuyant massivement le Bloc, les Québécois peuvent envoyer un message clair à Ottawa et au gouvernement Couillard : les oléoducs de pétrole sale qui menacent notre environnement, notre santé et notre économie, c’est NON !