Le dogme universitaire et ses types de propagande

Il est de plus en plus difficile de faire semblant qu’il n’existe pas. Après le scandale à Evergreen, l’affaire Lieutenant-Duval, les excuses quotidiennes des professeurs de Concordia à l’empiètement du « territoire non cédé », les études bidon sur le racisme systémique, le dogme universitaire ne peut plus se cacher. Il a étendu son emprise sur l’ensemble des universités du Québec et ailleurs en Occident : il s’impose dans les cégeps, et inévitablement, ses idées découlent jusque dans les écoles secondaires et primaires. Oui, les idées ont des conséquences, et nous en faisons les frais de manière percutante.

 

Si l’on veut désigner ce dont il s’agit, on peut dire du dogme universitaire qu’il est notre équivalent contemporain du clergé d’autrefois. Il est composé des professeurs, membres de la direction et des associations étudiantes qui imposent leur idéologie de manière quotidienne dans le monde collégial et universitaire. C’est la gauche woke, qui pense avoir « compris les enjeux » de la justice sociale et qui se veut l’incarnation du camp du Bien. Toute pensée qui diverge à la sienne est ridiculisée, voire supprimée de l’espace public par la censure. La Sainte Vérité, c’est la lutte aux discriminations, au racisme « systémique », au patriarcat cisgenre, au capacitisme, à la suprématie blanche, à l’extrême droite. Comme au bon vieux temps de l’Index, des auteurs et des livres sont bannis, tandis que d’autres sont promus comme étant l’apothéose de la morale juste et bonne. Un étudiant en philosophie devra par exemple traverser péniblement les œuvres de Ronald Dworkin et John Rawls, deux idéologues libéraux-progressistes mis sur un piédestal. Un autre qui étudie la science politique apprendra que le populisme est une chose très dangereuse, absolument terrifiante, qui menace nos démocraties. L’apprenti historien saura, quant à lui, que « nous, les allochtones », avons fait beaucoup de torts aux « Premières Nations » et que nous devons demander pardon pour la soi-disant appropriation de leurs terres. Celui qui se risque à entrer en anthropologie devra « décoloniser son regard » sur les peuples étudiés, en mettant de côté ses biais occidentaux, forcément racistes et colonialistes.

Nous pourrions continuer longtemps à dresser un tableau de ce que vivent au quotidien l’ensemble des étudiants au Québec qui se sont inscrits en sciences humaines, en droit, en enseignement, en linguistique ou encore en arts. Cette tâche a déjà été faite par le passé et manquerait surtout d’une commission d’enquête publique en bonne et due forme mise sur pied par le gouvernement du Québec pour connaître de fond en comble ce qui se passe dans les salles de classe. Puisque le gouvernement actuel a refusé de le faire, nous nous permettons d’établir le préambule à une sociologie du dogme universitaire, qui se renforce chaque année et fait des ravages sur la conscience nationale et sur le simple esprit démocratique. Dans ce texte, nous proposons d’établir une classification de quatre types de propagandes qu’on retrouve dans les universités et les cégeps. Nous nommons les types de propagande à l’étude de la manière suivante : les propagandes sournoise, par omission, directe et prédatrice. Cette typologie n’a pas pour but d’être définitive et indiscutable, mais plutôt d’amorcer une réflexion sur un grave problème qui entrave la mission même de l’université. Cette propagande a lieu dans les salles de classe, les communications envoyées aux étudiants, les conférences promues, les campagnes en tout genre, les grèves et les assemblées étudiantes, les activités proposées, les regroupements divers (sportifs, artistiques, équipes de débat, etc.) et le militantisme de différentes associations étudiantes. Le vocabulaire employé y joue un rôle prépondérant sur le détournement des esprits. Bref, à l’université, un étudiant n’a pas beaucoup d’espace pour pouvoir penser librement.

D’abord, la propagande sournoise s’impose sans qu’on ne s’en rende compte au premier coup d’œil. Elle envoie un message de manière indirecte, qui, répétée à plusieurs reprises, implante des tabous et des préjugés non débattables. Son arme favorite est la dérision : l’un des meilleurs exemples de cette propagande est la manie qu’ont plusieurs professeurs de faire, de temps à autre, des blagues sur Donald Trump, Fox News ou les différents regroupements d’extrême droite aux États-Unis. Toutes ces personnes sont réunies dans la bande des idiots ignares, qui manipulent les esprits et sapent les fondements de la démocratie. On rira ainsi du manque de rigueur de la chaîne Fox, des inquiétudes exprimées par les militants « Proud Boys » et autres organisations semblables, et bien entendu des envolées d’un Trump démagogue. De cette manière, on envoie le message à l’étudiant que toute pensée qui pourrait moindrement exprimer des inquiétudes similaires à ces mouvements fera l’objet de la dérision généralisée. Remarquons par ailleurs que ce réflexe de se référer constamment aux États-Unis témoigne d’une colonisation des esprits très avancée. L’étudiant enregistre cette idée que l’humour universitaire passe inévitablement par un suivi de l’actualité américaine plus important que de sa propre nation. Et, bien entendu, la seule lecture acceptable de cette actualité est celle de l’indignation intarissable contre les trumpistes, républicains et conservateurs, véritables demeurés de l’histoire1. Dans les rares cas où le Québec est mentionné, cela se reflète aussi par des blagues sur des chroniqueurs au Journal de Montréal, vus comme des personnalités infamantes qui cherchent seulement à faire de l’argent en manipulant les esprits par la propagation de peurs infondées. De cette façon, les professeurs imposent cette idée que les chroniqueurs qui défient la rectitude politique sont des rigolos sans pertinence aucune.

En dehors des farces, la propagande sournoise a lieu quand un professeur change une traduction d’un texte qui disait « homme » pour troquer le terme par « être humain ». Pas question de parler encore de ces maudits hommes ! L’enseignant envoie le message que le mot homme ne peut plus être utilisé de manière générique, et qu’il est toujours préférable d’employer la rédaction « épicène2 ». Cette méthode, d’ailleurs, s’accompagne souvent de l’écriture dite « inclusive », qui s’applique sur plusieurs plans de cours et directives qui sont ainsi ponctués de « .e » à toutes les sauces. Rappelons que cette technique d’écriture n’a jamais été approuvée par l’Académie française et que l’Office québécois de la langue française, pourtant souvent au diapason de la dernière mode wokiste en vogue, ne recommande pas cet éparpillement de points. Cette propagande sournoise par la simple forme de l’écriture montre à l’étudiant qu’il doit jouer aux anticonformistes face aux grandes institutions gardiennes de la langue française pour entrer dans le conformisme de la bien-pensance universitaire, ayant comme ennemi l’horrible « sexisme » de la langue.

La propagande sournoise est le premier type de propagande que nous relevons, car il est le plus doux, le moins direct. Elle est sournoise, car elle impose la doxa du dogme universitaire par de petits gestes qui peuvent paraître innocents, dont nous relevons quelques-uns : les blagues quotidiennes, les caricatures, les traductions en rédaction épicène et l’écriture inclusive parsemée partout.

Un deuxième type de propagande à noter, qui relève aussi d’une certaine sournoiserie, est la propagande par omission. C’est très simple : des sujets sont complètement tabous. On n’en parle pas, donc ils n’existent pas. C’est la magie de la parole : seulement elle peut faire mettre au monde, en dehors de celle-ci, il n’y a point de réalité. Un étudiant qui voudrait aborder le sujet des territoires perdus de la République (ou banlieues islamisées) se verra vite répondre que cette affaire est uniquement un coup de pub médiatique, qui n’a aucune emprise sur la réalité. Il ne faut surtout pas faire d’amalgame entre l’islam et le terrorisme ! Et qu’est-ce que c’est que cette peur de l’immigration que vous appelez « massive » ? La diversité est une richesse, le Québec évolue, il faut élargir ses horizons et s’ouvrir à l’Autre, ne pas se replier. La rectitude politique ? Connais pas ! Comment des chroniqueurs qui s’expriment sur une panoplie de tribunes peuvent-ils se plaindre de la régression de la liberté d’expression ? Et ces études que vous étalez sur la prétendue différence inaliénable entre les hommes et les femmes, elle ne fait rien d’autre que confirmer le biais cis-sexiste de la biologie.

Le lecteur voit peut-être où nous voulons en venir. Un étudiant aux idées nationalistes ou conservatrices, qui aborde en classe des thématiques qui animent ses réflexions, se fait rabrouer comme vivant dans un monde chimérique, déconnecté de la réalité. S’il fallait qu’il n’évoque pas ces sujets en classe, il n’en entendrait jamais parler tout au long de ses études. Tout au plus, on relèverait peut-être certains enjeux par le prisme de l’idéologie woke qui ne veut rien voir ni rien comprendre. La propagande par omission impose elle aussi son idéologie sans que cela ne paraisse trop, de manière indirecte. Nous allons maintenant tenter d’aborder un niveau plus fort de propagande, qui exprime l’idéologie de manière explicite.

La propagande directe est celle qui consiste à ce qu’un enseignant professe religieusement des opinions qu’il présente comme des faits scientifiques avérés. Ainsi du fameux « racisme systémique », concept qui s’impose dans l’espace public depuis la mort tragique de George Floyd aux États-Unis, et qui était déjà populaire dans les départements de sciences humaines depuis plusieurs années. Le racisme systémique est présenté non pas comme une théorie qui puisse être débattue, qui comprend à la fois des tenants et des opposants, mais comme une réalité sociologique indiscutable. Comme le rappelait récemment la professeure de sociologie Joëlle Quérin3, il y a pourtant moyen de discuter de ces débats en montrant de manière égale les arguments des différents camps, sans laisser penser aux étudiants quelle est l’opinion du professeur. Cette manière de propager directement des opinions montrées comme indiscutables, véritablement dogmatiques au plein sens du terme, se reflète aussi dans la théorie du genre, selon laquelle le sexe et le genre seraient dissociés et que les différences sexuelles ne seraient rien d’autre que des constructions sociales. Pourtant, un lecteur de Hayek pourrait faire valoir l’idée selon laquelle nos sociétés seraient loin d’avoir évolué par de chimériques « constructions sociales », mais plutôt par évolution culturelle4. Or, ce genre d’opinion alternative n’a pas sa place à l’université.

Il vaut la peine d’examiner quelques autres de ces grandes idées protégées de toute critique à leur égard, puisque c’est tout de même là que se trouve le cœur de la doctrine du dogme universitaire. Nous avons évoqué la théorie du genre : dans le même sillage, il y a toute la pensée néo-féministe qui s’impose avec son obsession sur la parité, son combat fantaisiste contre la masculinité « toxique », son extension de la catégorie d’« agression sexuelle » jusqu’à l’absurdité5, sans oublier son opposition illogique à la laïcité de l’État. Le néo-féminisme exerce une telle puissance à l’université que ses tenants ont réussi à créer des départements d’études féministes et de genres, ouvertement militants et sans objectivité aucune, et à faire sentir sur les professeurs la pression d’introduire des auteurs et des personnages historiques féminins dans n’importe quel cours, et ce, pour la seule et unique raison qu’ils sont des femmes. Le plus ironique, dans toute cette affaire, est qu’il n’y a qu’une seule catégorie de femmes qui est portée au pinacle, et c’est bien entendu celle qui se conforme au moule du discours néo-féministe. À l’université, on n’abordera pas les écrits d’Eugénie Bastié, Chantal Delsol, Sonia Mabrouk, Heather Mac Donald ou encore les militantes de PDF-Québec. Celles-là sont de mauvaises femmes, indociles : elles sont rejetées, insultées et « invisibilisées » – comme on dit dans le jargon néo-féministe – au même titre que l’étaient encore les femmes il y a encore quelques décennies.

Nous évoquions plus haut le combat du néo-féminisme universitaire contre la laïcité de l’État. Il faut dire qu’il est aussi soutenu par les curés du multiculturalisme qui font la loi dans les départements de sciences humaines. Un étudiant apprendra ainsi à réciter les prières des sacro-saintes libertés individuelles et lira à plusieurs reprises un idéologue comme Ronald Dworkin, théoricien en faveur du gouvernement des juges. John Rawls, qui est probablement l’un des philosophes les plus surestimés de l’histoire, est aussi enseigné comme grand archevêque de l’Égalité et de la Justice. Les différents textes présentés dans des cours sur l’éthique et le droit vont toujours dans le sens d’une opposition à la laïcité de l’État, vue comme une manière de stigmatiser les musulmans et les différentes minorités religieuses. Par la propagande par omission, on ne prend jamais en considération l’argument de la protection de la liberté de conscience des enfants et la réalité de l’entrisme islamiste en terre d’Occident. Notons au passage que certains de ces professeurs anti-laïcité sont des membres fellow de la fondation Pierre Elliott-Trudeau, qui a comme mission de « rendre hommage à l’ancien premier ministre6. » Pour des décolonialistes, nous avons là la crème de la crème.

Nous pourrions continuer longtemps sur le thème de la propagande directe, mais nous n’avons pas ici l’ambition d’écrire un livre. Nous conseillons au lecteur curieux de lire les ouvrages de Mathieu Bock-Côté, qui étudie ces questions depuis de nombreuses années, notamment à travers Le Nouveau Régime, Le multiculturalisme comme religion politique, L’empire du politiquement correct et son dernier, La révolution racialiste. D’autres œuvres comme Le terrorisme intellectuel de Jean Sévillia ou The Coddling of the American Mind de Greg Lukianoff et Jonathan Haidt sont aussi de grande qualité pour nourrir la réflexion.

Le dernier type de propagande qu’il nous reste à aborder est la propagande prédatrice. C’est celle qui fait le plus de bruit et qui fait les manchettes. Il s’agit d’annulations de conférences, d’intimidation, de circulation de données personnelles dans l’espace public, de menaces et d’insultes. Le cas le plus récent est l’affaire Verushka Lieutenant-Duval, dans laquelle la professeure du même nom, enseignant à l’Université d’Ottawa, se trouva dans une controverse nationale pour avoir simplement évoqué le mot « nègre » dans son cours, dans un but pédagogique. Rappelons tout de même que Jacques Frémont, le recteur de l’Université, n’a jamais soutenu son employée (comme quoi le néo-féminisme se plie au racialisme) et a même justifié sa suspension dans ses mots devenus fameux : « Les membres des groupes dominants n’ont tout simplement pas la légitimité pour décider de ce qui constitue une microagression7. » On se demande bien dans quel groupe dominant appartient une Québécoise, membre d’une fédération majoritairement anglophone, employée dans une université elle aussi à majorité anglophone. Les racialistes l’identifient bien entendu au groupe des « Blancs », comme si la couleur de peau jouait vraiment un rôle dans les rapports de force en place dans l’État canadian.

En dehors de cet événement qui a fait beaucoup de bruit, il y eut dans les dernières années des annulations de conférences. Ce fut le cas pour des personnes aux idées aussi diverses que Éric Duhaime, Mathieu Bock-Côté, Jean Charest et Rhéa Jean. Lorsque des conférences qui font bande à part vis-à-vis de la rectitude politique peuvent finalement se donner, cela doit souvent se faire avec une présence importante d’agents de sécurité et en bravant des menaces. Pour se donner une idée d’autres tactiques d’intimidation qui sont en cours, pensons simplement à un kiosque de jeunes caquistes installé en janvier 2020, à l’UdeM, qui se faisait obstruer par des étudiants pancartes en main8. Aucune menace d’agression n’est faite, mais le message est clair : les partisans de la CAQ ne sont pas les bienvenus à l’Université et devraient cacher leurs opinions. Ces étudiants prédateurs, bien que peu nombreux, participent à affermir l’autorité du dogme universitaire, qui n’est tout simplement plus critiquable sous peine de faire l’objet d’intimidation.

De manière plus générale, pour employer un vocabulaire marxiste, on peut appeler les étudiants prédateurs « l’avant-garde » du Parti universitaire. Ils sont complètement fanatisés par l’idéologie et ce sont eux qui mènent les actions coup-de-poing et les purges, croyant mener une nouvelle révolution pour débarrasser la société des « fascistes », des « réactionnaires » et autres partisans sulfureux de l’« extrême-droite ». À l’UQAM, ils sont particulièrement actifs, où l’on peut retrouver sur les murs de l’école des graffitis haineux ou qui font carrément des appels à la violence comme « Kill transphobes » et autres folies du même acabit. D’ailleurs, interpellé par l’enjeu, le directeur des Services à la vie étudiante de l’UQAM, Jasmin Roy, a écrit une lettre au Journal de Montréal pour faire semblant que ce problème n’existait pas9. Ne rien faire équivaut à participer indirectement à cette propagande prédatrice qui jette la terreur sur la communauté étudiante.

En conclusion, nous avons voulu montrer que le dogme universitaire impose son idéologie par quatre types de propagande, qui ont chacun des répercussions importantes sur les esprits de la communauté étudiante. D’une manière ou d’une autre, l’étudiant qui entre à l’université comprend assez vite que s’il veut bien s’intégrer à son milieu, voire y faire carrière, il devra taire ses idées et ses intuitions nationalistes ou conservatrices, et qu’il devra faire activement la promotion de l’antinationalisme et de toutes les idéologies wokes. À ce titre, un ouvrage comme La pensée captive de Czeslaw Milosz est tout simplement indispensable pour comprendre l’évolution de la sociologie universitaire et de la rectitude politique. Milosz, au sujet de l’idéologie marxiste, nous prévenait d’une chose : « Il n’est pas exclu, il est même probable que la Russie réussira à imposer sa folie au monde entier et que le réveil ne se produira qu’après deux ou trois cents ans10. » Nous sommes donc peut-être bien pris dans cette déraison généralisée pour encore longtemps, mais nous pouvons espérer nous en sortir un jour, au même titre que nos parents et grands-parents se sont extirpés de la tutelle de l’Église catholique. L’une des premières choses à faire dans ce combat, c’est d’abord de comprendre. Nous espérons avoir été en mesure de participer humblement à cette nécessaire compréhension par le présent texte.

 


1 Chantal Delsol, Populisme : les demeurés de l’histoire, Paris : Rocher, 2015, 268 p.

2 Office québécois de la langue française, « Dans les coulisses de la langue : Rédaction épicène, formulation neutre, rédaction non binaire et écriture inclusive », OQLF, 2018, mis à jour en mars 2021, http://bdl.oqlf.gouv.qc.ca/bdl/gabarit_bdl.asp?id=5421 : « La rédaction épicène est une pratique d’écriture qui vise à assurer un équilibre dans la représentation des hommes et des femmes dans les textes. Elle utilise, lorsqu’il est question de personnes, des désignations féminines et masculines coordonnées (par exemple les lectrices et les lecteurs), la formulation neutre (notamment par l’emploi de tournures épicènes ou de noms collectifs, par exemple le lectorat) et, avec parcimonie, le masculin générique. »

3 Mathieu Bock-Côté, « Peut-on encore débattre librement à l’université ? Échange avec Philippe Lorange et Joëlle Quérin », Les idées mènent le monde, QUB Radio, 6 avril 2021

4 Friedrich Hayek, La présomption fatale (1988), Paris : Presses Universitaire de France, 1993, 237 p.

5 Dans une formation en ligne obligatoire à tout étudiant sur les violences à caractère sexuel, l’Université de Montréal a laissé un exercice dans lequel l’étudiant doit décider si oui ou non, le fait de se faire siffler dans la rue constitue une agression sexuelle. La bonne réponse était que oui, c’en était une. Bien que nous comprenons que cet acte puisse être désagréable et même harcelant, nous pensons qu’il est fort excessif d’attribuer à celui-ci l’étiquette d’« agression sexuelle », qui, rappelons-le, peut valoir une poursuite judiciaire. Dans le même ordre d’idées, en 2020, l’UdeM a placardé dans son école des affiches pour lutter contre la violence à caractère sexuel avec l’un des slogans qui affirmait entre autres : « NON aux regards déplacés ». C’est à se demander si les étudiants ont encore le droit de se regarder sans bientôt faire l’objet d’une cabale sur les réseaux sociaux.

7 Jacques Frémont, « Message du recteur Jacques Frémont au sujet d’un incident récent à la Faculté des arts », Médias uOttawa, 19 octobre 2020

8 Charles Lecavalier, « Une activité de la CAQ victime de censure à l’UdeM », Le Journal de Montréal, 9 janvier 2020.

9 Jasmin Roy, « L’UQAM, c’est tout cela », Le Journal de Montréal, 12 avril 2021 : « L’UQAM, c’est quelque 39 000 étudiantes et étudiants issus de Montréal, des régions du Québec et de l’international. Ce sont des jeunes en provenance du collégial, mais aussi des adultes. Ce sont des personnes aux profils très diversifiés, aux convictions variées, aux aspirations multiples. Les assimiler à un bloc homogène de “militants extrémistes” est non seulement simpliste, mais également trompeur. »

10 Czeslaw Milosz, La pensée captive (1954), Paris : Gallimard, 1988, p. 103.

* Étudiant à la maîtrise en sociologie, UQAM.