Le mépris impérial de McGill

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Le présent texte vient compléter une entrevue que j’ai donnée à l’émission Le pied à Papineau animée par Robin Philpot, le 19 décembre dernier1. Commençons par un bref retour sur la situation. Pour aider à rééquilibrer les finances des universités, le gouvernement du Québec annonçait son intention de doubler les frais de scolarité des étudiants canadiens de l’extérieur du Québec allant étudier dans une université anglophone. Après quelques semaines, il revient sur sa décision et annonce que la mesure n’affectera que McGill et Concordia et réduira la hausse à 12 000 $ plutôt que 17 000 $. Il ajoute toutefois une condition, celle que 80 % des étudiants des universités anglophones finissent leur scolarité avec un « niveau 5 du français », ce qui correspond une maîtrise intermédiaire.

Le propos du texte ne sera pas de commenter la mesure en elle-même, mais le contexte qui l’entoure, en abordant au passage un peu d’histoire de l’université McGill ainsi que la réaction du monde anglo-canadien.

Cette histoire offre un drôle de contraste avec la période de la hausse des frais universitaires de 2012. Quelques semaines à peine après que McGill eût annoncé qu’elle souhaitait multiplier par 20 les frais de scolarité pour l’un de ses programmes2, le gouvernement de Jean Charest annonçait son intention d’augmenter les frais de scolarité, provoquant une série de manifestations inédites. Durant ce printemps étudiant, ce n’est pas moins de la quasi-totalité des cégeps et universités du Québec qui s’y sont joints. À l’exception notable des institutions anglophones.

À l’annonce de la hausse des derniers mois, McGill, au premier rang, affiche son mécontentement en proclamant que la mesure constitue une « menace à sa culture » et annonce que si cela advenait, l’institution couperait jusqu’à 700 emplois au Québec. Ces plaintes, saupoudrées de petites menaces, se sont accompagnées de manifestations, où l’on a pu lire des slogans tels que « j’aime le Québec, mais il ne m’aime pas », bénéficiant du soutien de l’ancien premier ministre Jean Charest, qui s’oppose à la hausse3.

Cette réaction a de quoi surprendre, mais ce qui explique ce psychodrame qui semble directement tiré du scénario d’une mauvaise télésérie est que le système actuel est particulièrement lucratif pour ces institutions.

Réaction de McGill et ses défenseurs

Je me suis intéressé aux discussions qui ont eu cours à travers le Canada. Notons d’abord que l’enjeu a été abordé dans tous les grands médias canadiens, le National Post, Globe and Mail, Montreal Gazette, CTV, La Presse et CBC. Les échos se sont rendu jusqu’au Royaume-Uni à travers la BBC.

Il faut commencer par noter la charge de ces réactions. On peut en être étonné puisque ce ne sont pas des commentaires sur des réseaux sociaux, mais bien des textes écrits par des journalistes, des politiciens, des professeurs et des représentants de ces institutions. Les propos sont par ailleurs tellement diffus qu’il en vient difficile de déterminer si les critiques sont adressées à François Legault et Pascale Déry, à leur gouvernement ou au peuple québécois dans son ensemble. Tout le monde semble être mis dans le même panier. Au cas où il serait nécessaire de le rappeler, la mesure n’a aucun impact sur la minorité anglophone du Québec. Elle touche les Canadiens vivant hors du Québec qui veulent venir étudier ici. Je me suis penché sur les articles qui ont été écrits en résumant les éléments les plus marquants. En quatre petites journées seulement, soit entre le 13 et le 16 décembre, un déluge de commentaire en réaction envers l’annonce a fait son apparition.

Thomas Mulcair, ancien chef du NPD, nous parle « d’un zèle sur la langue » et « d’une attaque contre les anglophones4 ». Le député libéral fédéral de Montréal Antony Housefather parle d’un « mépris inconsidéré à l’égard de nos trois universités anglophones5 ». Sur un ton imprégné de condescendance, l’ancienne organisatrice conservatrice sur plusieurs de nos plateaux de télé Tasha Kheirredin, avance dans le titre de son texte: « le premier ministre du Québec a la volonté de tuer les universités anglophones au Québec6 ». Allison Hanes journaliste au Montreal Gazette dit que la mesure ne provoquera pas moins qu’une « saignée » des universités, de leur argent et de leurs étudiants7. Le professeur de psychologie à l’université McGill, Dennis Wendt dit que ceux qui promeuvent le projet « urinent sur les anglophones8 ».

Dans sa réaction, McGill nous dit que c’était une « décision catastrophique et incohérente », que « c’est une attaque ciblée contre la communauté anglophone » et que la décision est basée sur des « impressions et des émotions9 ».

Soulignons que ce genre de réaction offre une drôle d’impression sur l’image que cherche à projeter cette institution. Par ailleurs, excepté l’effet particulièrement mobilisateur chez une frange de la communauté anglophone, on peut contester l’utilité que pourraient avoir la charge de tels propos à la défense de leur cause. D’ailleurs, il faudrait commencer par déterminer quelle cause ils cherchent à défendre, derrière le prétexte de la défense des droits d’une communauté qui n’est, rappelons-le, même pas affectée par les mesures annoncées. Se pourrait-il qu’ils cherchent plutôt à défendre des privilèges hérités de la conquête britannique qui perdurent aujourd’hui ?

Argumentaire de McGill

Pour comprendre la position défendue par McGill et ses défenseurs, et ce qui peut bien être à l’origine d’une réaction aussi virulente, prenons un pas de recul et regardons plus attentivement la nature des arguments qui sont avancés.

Les arguments les plus saillants se regroupent en trois catégories. D’abord, il est avancé que la mesure serait une atteinte à la réputation internationale de McGill. Ensuite on nous dit que l’institution représente une contribution importante pour le Québec. Finalement, les décisions québécoises seraient menées par des impressions et soumises à des émotions.

Atteinte à sa réputation internationale

Ceux qui ont avancé cet argument nous disent que McGill est une prestigieuse université d’envergure internationale et qu’elle offre une formation de pointe. Ainsi, on nous dit que la politique du gouvernement nuirait à cette crédibilité d’excellence bâtie sur des siècles d’histoire. Certains y ajoutent que la décision de Québec dissimule un mépris de ce succès et de l’excellence des anglophones.

Les lecteurs qui connaissent un peu l’histoire de McGill doivent déjà se demander si ses défenseurs savent d’où elle tire son prestige. À cette question, on peut également ajouter celle de savoir ce qui, dans cette politique, risque vraiment de nuire à sa réputation.

L’origine de son prestige

Revenons sur son passé. Il est vrai que le prestige de McGill est l’héritage de son passé de plusieurs siècles et certaines raisons peuvent expliquer pourquoi elle est la plus ancienne institution universitaire au Québec. Son fondateur James McGill et les élites anglophones de l’époque liées à l’Angleterre ont accumulé d’immenses fortunes en raison du commerce que la Conquête avait soustrait à la population de la Nouvelle-France qui se trouvait coupée de son lien commercial avec la France. La couronne britannique s’est plus tard approprié les biens des jésuites qui valaient une véritable fortune et qui étaient réclamés par les Patriotes pour financer l’éducation des francophones qui n’y avaient pas accès, particulièrement dans les villages10. Comme il en avait le pouvoir, le gouverneur a plutôt décidé d’utiliser l’argent qui provenait de ces biens pour fonder les bases d’une université de pointe réservée à l’élite de son groupe : les anglo-protestants. En d’autres mots, l’argent qui a été utilisé pour fonder McGill a été en grande partie de l’argent qui a été pris à nos prédécesseurs. Le prestige de McGill est donc un vestige impérial.

Rappeler cela permet de relativiser quelque peu l’affirmation voulant que le prestige de cette institution relève d’une excellence inhérente à sa culture.

Un politique qui nuit à la réputation de McGill ?

Il est difficile de trouver ce qui constitue exactement une nuisance à la réputation internationale de McGill dans la politique annoncée. On peut comprendre que la hausse puisse avoir un effet sur son recrutement, mais en quoi est-ce que ça affecterait sa réputation ? Se pourrait-il que ce soit plutôt l’idée de lui ajouter un peu de français qui nuirait à sa réputation ?

Si c’est le cas, alors, qu’on ose le dire clairement. Ce faisant, on pourrait rappeler à McGill et ses défenseurs qu’ils auraient plutôt toutes les raisons de se montrer fiers de résider sur l’un des seuls territoires francophones en Amérique, qui plus est, dans la deuxième ville francophone au monde. Il faudrait aussi leur demander pourquoi cette prestigieuse institution ne met pas de l’avant que le français est une langue internationale et influente, qu’elle est parlée sur tous les continents, que c’est la cinquième langue la plus parlée au monde, et ce, par plus de 300 000 locuteurs. Ainsi, pourquoi fait-elle comme si le français ne pouvait pas contribuer à son rayonnement ?

D’ailleurs, derrière ce type d’arguments se trouve l’idée qu’un État ne peut pas demander à une institution d’un tel prestige de contribuer à son intérêt national, soit d’assurer la pérennité et le rayonnement de notre langue nationale. Ce faisant, elle nous laisse comprendre qu’au fond, on ne la mérite peut-être pas vraiment.

La contribution de McGill au Québec

Les défenseurs de McGill soulignent que nous manquons de reconnaissance sur ce que représentent ces institutions pour le Québec, alors même qu’elle offre sa formation à des Québécois de langue française11. Ils ne disent cependant jamais précisément comment ces institutions contribuent au Québec. Est-ce que c’est par leur aide à nos organismes communautaires, à notre économie sociale ou à nos technologies vertes ? Non, ce qu’ils nous disent, c’est que par sa simple présence, McGill contribue à faire briller Montréal et faire rayonner le Québec dans le monde.

Les défenseurs de McGill avancent aussi qu’il serait hypocrite de leur demander de contribuer davantage puisque des francophones suivent une formation à cette institution. C’est un argument assez étonnant puisqu’il laisse entendre que soit nous ne devrions pas envoyer de Québécois francophones pour être cohérent, soit on devrait les remercier de les y accepter12. Tout en nous faisant bien comprendre que d’envoyer des Québécois dans cette institution n’est pas vraiment un droit que nous avons, mais que c’est plutôt une fleur qu’ils nous font. Avec ce genre d’argument, ce que McGill et ses défenseurs nous révèlent, c’est qu’en plus de considérer leurs privilèges comme des droits, ils considèrent nos droits comme des privilèges.

On comprend mieux l’argument invoqué par McGill lorsqu’on lit des passages tels que : « C’est payant de manger de l’anglais au Québec13 », « c’est de la jalousie et de la mesquinerie de la part de militants14 » ou encore « on cherche uniquement à punir [ces institutions]15 ». En d’autres termes, ce serait notre peur issue de notre insécurité linguistique qui nous amènerait à punir le succès des universités anglophones. C’est cette peur de disparaître qui expliquerait donc nos décisions et non pas, évidemment, le désir de notre nation de perdurer dans le temps. Bien entendu, qualifier les actions gouvernementales de « punition », ça, ce serait un fait, non pas une impression.

Commençons par souligner les doutes qu’ils expriment sans complexe aucun, au sujet de la précarité du français au Québec. Selon eux, affirmer que le français est menacé relève du domaine de la peur, donc de l’émotion, et non pas des faits. Ils demandent répétitivement aux francophones de leur faire la démonstration, mais on pourrait commencer par leur demander pourquoi le fardeau de la preuve devrait-il systématiquement être porté par ceux qui défendent leur langue, alors même qu’il a déjà été démontré rigoureusement à répétition. Je demanderais pourquoi est-ce que ça ne serait pas plutôt à eux de nous faire la démonstration sérieuse que le français n’est pas menacé, particulièrement à Montréal. Une démonstration qu’ils ne ressentent pas particulièrement nécessaire.

Les données probantes

L’expression evidenced-based decision, qu’ils traduisent par le mot « faits », se traduirait plutôt en français par des positions fondées sur des « données probantes », ou basées sur des chiffres. Ce faisant, ils prétendent que leur discours plongé dans la rationalité porte un regard froid sur la réalité et ne dissimule aucune position politique.

Prenons un instant pour parler de science et d’épistémologie. La science est d’abord une méthode qui sert à rapprocher nos postulats de la réalité, et les vertueux chiffres que l’on recouvre par le terme de « données probantes » sont censés constituer un outil qui sert à s’en rapprocher. Mais ces outils ne sont pas un gage en soi de vérité. Ce sont les débats et les discussions éclairées que nous avons à partir des résultats issus de la recherche qui nous permettent de nous en rapprocher. McGill est bien placée pour le savoir. Ainsi, la méthode scientifique, dans son idéal, ne relève pas de l’idéologie. La politique, quant à elle, est idéologique dans son essence. Elle ne relève donc pas des chiffres, mais bien de valeurs, de principes et d’idéaux.

La manière dont McGill et ses défenseurs se servent de l’argument des données probantes est un raccourci qui constitue une insulte à la science et à l’intelligence. Si les solutions qu’on met de l’avant doivent bien sûr s’appuyer sur une démarche rigoureuse, assimiler les valeurs et les intérêts du Québec à un manque de rigueur ou à de l’irrationalité relève d’une flagrante mauvaise foi. La véritable raison pour laquelle McGill s’oppose à ces mesures est probablement bien plus parce qu’elles vont à l’encontre de ses intérêts et de sa tradition historique. Ainsi, ce n’est pas une question de données probantes, mais tout simplement de valeurs.

Maintenant, parlons de ces valeurs. Celles qui se trouvent derrière la décision de Québec sont de faire en sorte que notre nation puisse s’épanouir en français dans un système d’éducation équitable pour les Québécois, fondé sur une conception de l’égalité des chances et d’une éducation citoyenne. Celles qui sont promues par McGill et ses défenseurs semblent plutôt concerner la compétition, le prestige et une conception de l’éducation comme un outil pour le marché. Pour ma part, en tant que nationaliste de la relève soucieux de notre avenir, j’aimerais au passage leur demander par quel raisonnement passent-ils pour en arriver à leur evidenced-based decision de continuer à investir dans les énergies fossiles à notre époque16. Leur réponse m’aiderait peut-être à éviter de penser que les chiffres pour McGill s’apparentent plus à de gros signes de piastre qu’à des « données probantes ».

Le plus pernicieux dans ce genre d’arguments n’est cependant pas le fait qu’ils manquent de rigueur. C’est le fait qu’ils sous-entendent avec insistance que la défense du français s’inscrit non pas dans une lutte menée sur plusieurs siècles, mais bien par de vulgaires sentiments. Laissant bien comprendre qu’au fond notre peuple, par le caractère irrationnel de ses décisions, est incapable de décider pour lui-même.

En guise de synthèse

Je souhaiterais, pour synthétiser le tout, recourir à trois mots : diversité, réciprocité et proportionnalité.

D’abord, la diversité. Parce que McGill, tout comme le Canada d’ailleurs, nous répète sans cesse que c’est ce qu’elle recherche, la diversité. Si c’était vraiment le cas, elle ne s’attaquerait pas systématiquement au Québec lorsqu’il prend des mesures minimales pour défendre la vitalité de notre culture. Si elle était pour la diversité, elle défendrait le français et l’intérêt du Québec. La diversité, pour McGill, ne semble avoir de l’importance qu’à condition qu’elle se passe dans sa langue et dans ses valeurs. La diversité, pour elle, est importante tant qu’elle est rattachée et contrôlée par son empire, celui du monde anglophone. La diversité pour McGill est une diversité qui nie la différence québécoise.

Ensuite, la réciprocité. Les Anglo-Canadiens s’attendent à pouvoir jouir chez nous d’un privilège financé à même nos impôts. Mais les Québécois peuvent-ils, eux, s’attendre à pouvoir étudier en français dans les autres provinces ? Malheureusement, on le sait très bien, les universités francophones ne reçoivent pas beaucoup d’aide de la majorité canadienne-anglaise du reste du Canada17, et ne bénéficient pas, comme elle, d’un véritable arsenal politico-médiatique pour les défendre.

Finalement, la proportionnalité. Que McGill s’oppose à cette mesure ne devrait pas nous surprendre. Mais l’ampleur de la réaction est ahurissante. On parle de la totalité des journaux anglophones pancanadiens résonnant jusqu’en Angleterre. Rappelons leurs mots : attaquer, agresser, saigner, tuer, pisser dessus. Comme si on était des dégénérés. Des barbares. Alors que tout ce qui est demandé est que l’argent des Québécois ne serve pas à financer des gens qui, en réalité, ne viennent même pas vivre chez nous. Ça, ce n’est pas normal. Puis, on trouve du monde pour nous dire « on le sait, le National Post, ça sert à rien de lire ça ». Non, ce n’est vraiment pas normal. Parce que le vrai problème, ce n’est pas que ce soit méprisant ou infondé. Le vrai problème, c’est que c’est ça l’image de nous autres qui circule et qui percole dans le monde anglophone.

On ose même nous dire que c’est le genre de politiques qui visent à polariser, à créer une division entre anglophones et francophones. Alors que pour voir une alliance entre l’ancien chef du NPD et une conservatrice notoire, il fallait crier haut et fort que le Québec s’acharne sur sa minorité historique. Minorité qui, rappelons-le, n’est même pas touchée par cette politique. Et on nous ferait croire que ce genre de propos ne participe pas à la polarisation. C’est à se demander s’ils réalisent eux-mêmes la profondeur de la déraison. Par-dessus tout, je me demande surtout pourquoi notre société fait comme si tout ça était normal.

Regarder tout ça, donne l’impression que McGill réagit comme si elle appartenait non pas au Québec, mais au Canada. Tel un morceau de l’Empire resté pris chez nous persistant dans son refus de participer à notre société.

Le véritable problème pour McGill

La raison pour laquelle McGill et ses défenseurs s’opposent aux politiques du Québec réside peut-être surtout dans une idée évoquée dans une chronique d’Yves Boisvert où il prône la libéralisation des frais de scolarité des institutions anglophones18. Selon lui, le problème c’est que l’État intervienne dans les affaires de l’université. Si l’on passe par-delà la médiocrité de son analyse, on peut retenir qu’il existe une véritable distinction entre la philosophie des universités francophones modernes, héritée des idées françaises plus républicaines, et celle du réseau anglophone, qui tire ses idées d’une tradition plus libérale, héritée de la tradition anglaise. Il est à parier que c’est l’expression concrète de cette différence qui paraît intolérable à ces « défenseurs » de la communauté anglophone, particulièrement lorsqu’elle touche à leurs affaires.

L’idéal serait bien sûr que McGill fasse sa propre introspection, mais le lecteur me permettra d’être sceptique à cet égard. Peut-être devrions-nous commencer par reprendre nos réflexions sur la signification du colonialisme pour notre époque et plus particulièrement sur celle de son père, l’impérialisme. Peut-être devrions-nous aussi réfléchir à l’avantage que nous avons à garder un réseau d’institutions aussi puissant sein de notre société, mais qui se vit extérieur à notre territoire. Le mouvement McGill français paraît un bon point de départ pour amorcer la réflexion. Peut-être devrions-nous repenser à franciser, au moins partiellement, l’institution afin qu’elle puisse se sentir appartenir et contribuer au Québec. 


1 L’entrevue Le mépris impérial de l’Université McGill, a été diffusé le 19 décembre 2023 et peut être écouté à l’adresse suivante : https://soundcloud.com/le-pied-a-papineau/mcgill-imperial

2 Lisa-Marie Gervais, « McGill défie Québec », dans Le Devoir le 21 janvier 2010

3 Katy Larouche, « Jean Charest dénonce la hausse des droits de scolarité à Bishop’s », dans Radio-Canada le 21 octobre 2023 https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2020134/jean-charest-bishops-hausse-frais-scolarite

4 Thomas Mulcair « The CAQ’s busy year attacking anglophones », Montreal Gazette, le 13 décembre 2023

5 Anthony Housefather sur X, le 14 décembre 2023 https://twitter.com/AHousefather/status/1735390634867884486

6 Tasha Kheiriddin, « Legault wants to kill Quebec’s English universities. He must be stopped ». National Post, 16 décembre 2023

7 Allison Hanes, «Legault is setting up McGill and Concordia to fail». Montreal Gazette, le 14 décembre 2023

8 Dennis Wendt, sur X, le 14 décembre 2023. https://x.com/dennis_wendt/status/1735382538011476040?s=20

9 Louise Leduc, « Une politique basée sur des “impressions” selon McGill ». La Presse, 14 décembre 2023.

10 Je développe davantage cette idée dans un texte publié dans l’Aut’journal, le 8 décembre 2023. Vincent Vallée, « McGill et l’Empire britannique ».

11 On semble particulièrement apprécier donner l’exemple du chef du Parti québécois et du ministre des Finances du Québec. C’est notamment dans le texte de Hanes cité précédemment.

12 À l’époque des manifestations entourant l’« opération McGill français », McGill refusait d’admettre la plupart des francophones de telle sorte qu’à titre d’exemple, l’historien Jean-Philippe Warren mentionne que seulement trois professeurs sur quarante du département de littérature française étaient issus de la population canadienne-française. On peut écouter ses propos qui ont été enregistrés le 27 mars 2019 à l’émission Aujourd’hui l’histoire à la première chaîne de Radio-Canada. https://ici.radio-canada.ca/ohdio/premiere/emissions/aujourd-hui-l-histoire/episodes/430109/audio-fil-du-mercredi-27-mars-2019/0

13 Thomas Mulcair, tel que cité.

14 Yves Boisvert, « Renforcer les universités, au lieu de planter McGill », La Presse, le 16 décembre 2023.

15 Jeffery Vacante, « François Legault’s true goal is to fundamentally transform Quebec’s English universities ». Globe and Mail, 15 décembre 2023.

16 La Presse canadienne, « McGill défend son refus de retirer les hydrocarbures de ses portefeuilles ». Publié sur le site de Radio-Canada, le 20 janvier 2020. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1482071/universite-mcgill-petrole-hydrocarbures-environnement-investissements

17 Lise Denis nous le rappelait dans l’article En Ontario, 41 % des ayants droit n’ont pas de place en école francophone, Le Devoir, le 14 décembre 2023.

18 Yves Boisvert, tel que cité.

Mars 2024

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