Les conditions gagnantes pour une agriculture prospère

Agronome, économiste à l’Union des producteurs agricoles
Conférence donnée au Colloque Agronomique, Agroéconomique et Agroenvironnemental organisé par les étudiants de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation et tenu le 28 janvier 2016 sur le campus de l’Université Laval à Québec

Les organisateurs du colloque Agronomique, agroéconomique et agroenvironnemental m’ont demandé de prononcer une conférence sur les enjeux de l’agriculture au Québec. Je me suis alors posé la question : quelles sont les conditions gagnantes pour que notre agriculture ait un avenir prospère ?

Après réflexion, j’ai identifié trois conditions : le leadership politique, la mobilisation des acteurs et l’arrangement institutionnel.

Nos chefs politiques doivent défendre et promouvoir les intérêts de l’agriculture québécoise à tous les niveaux. Sur la scène internationale, à Ottawa, à Québec, etc. Ils doivent exercer un leadership rassembleur.

Les acteurs de la filière de l’agroalimentaire doivent être mobilisés. Ils doivent partager une vision et poursuivre des objectifs communs. C’est la plus importante des troisconditions. Nous allons y revenir.

Enfin, après les chefs et l’équipe, il nous faut les outils et l’équipement. Ce sont les programmes, règlements et lois, ce qu’on appelle, dans le jargon des scientifiques, l’arrangement institutionnel. Celui-ci doit établir un environnement d’affaires favorable au développement de l’agriculture.

Il y a 28 000fermes au Québec. C’est encore considérable. Lorsque j’ai commencé ma carrière, il y a un peu plus de 20ans, il y en avait cependant près de 40 000. 20 ans plus tôt, près de 50 000.

Nous sommes actuellement plus de 5 000professionnels à travailler au service des agriculteurs. Nous avons deuxministères de l’agriculture, deuxfacultés universitaires, plusieurs institutions d’enseignement collégial et secondaire, plus d’une cinquantaine de centres de recherche et de transfert technologique, des syndicats, des coopératives, près de 1 500conseillers en services-conseils de toutes sortes, etc.

Pensez-vous vraiment que nous pourrons conserver toute cette expertise et ces emplois si la tendance se maintient ? Si nous continuons à perdre près de 5fermes par semaine ? Moi, je ne le crois pas.

Je ne crois pas non plus que nous pouvons nous appuyer comme Québécois sur quelques grandes entreprises de l’agroalimentaire pour maintenir une agriculture dynamique chez nous. Une industrie à part entière avec ses fournisseurs, ses centres de recherche, ses écoles et avec toutes ses retombées directes et indirectes.

Quels sont réellement nos avantages ? Les coûts de main-d’œuvre, les règles environnementales, le froid ?

Le succès de notre secteur d’activité et son ancrage sur notre territoire sont intimement liés au fait que nos fermes, principalement des fermes familiales, travaillent ensemble au sein de leurs fédérations et de leurs coopératives et qu’elles ont l’appui des Québécois avec le soutien de l’État.

L’agriculture et l’agroalimentaire au Québec, c’est 5% de l’économie, c’est 1 emploi sur 20. C’est majeur !

Est-ce qu’on peut changer le cours des choses : c’est-à-dire freiner la diminution du nombre de fermes au Québec, voire inverser la tendance ? Personnellement, j’en suis convaincu. Il faut cependant agir, et ce, rapidement. Et là, je reviens avec les trois conditions gagnantes.

La première condition : le leadership politique. Autrement dit, la capacité de nos dirigeants de regrouper et de mobiliser les énergies des acteurs du monde agricole autour d’une action commune : le développement de notre agriculture.

Nous avons plusieurs dirigeants : le président de l’Union des producteurs agricoles, de la Coop fédérée, de l’Ordre des agronomes du Québec, de La Financière agricole du Québec et j’en passe. Le plus important cependant, celui qui a les plus grands pouvoirs et la plus grande autorité, c’est le ministre de l’Agriculture du Québec. La majorité des lois, règlements, programmes, organismes d’État sont sous sa tutelle et sa responsabilité. Il tient également les cordons de la bourse. Il gère la plus grande part des budgets gouvernementaux consacrés à l’agriculture.

Or, en 12ans, de 2003 à aujourd’hui, le poste de ministre de l’Agriculture a fait l’objet de neufnominations. Depuis 2007, nous « surfons » d’une consultation à une autre : Pronovost, St-Pierre, Morisset, le Livre vert, la politique de souveraineté alimentaire, le Groupe de travail sur la sécurité du revenu, encore Pronovost pour la relève agricole, Gagné pour le secteur de l’érable et, finalement, on nous annonce un sommet ou des sommets sur l’agriculture et l’agroalimentaire au cours du printemps.

En 1929, le ministre de l’Agriculture de l’époque, Joseph-Léonide Perron, avait demandé aux agronomes du gouvernement d’élaborer une liste de réformes devant permettre à l’agriculture québécoise de s’adapter au marché. Cette démarche donnait suite et allait dans le sens des demandes de l’Union catholique des cultivateurs (UCC), l’ancêtre de l’UPA, qui souhaitait l’adoption par le gouvernement d’un plan de restauration et de modernisation de l’agriculture.

Toutes ces mesures transformant la production et la mise en marché exigeaient une meilleure coordination entre les producteurs, leurs instances de regroupement et l’État. C’est pourquoi, à l’époque, le ministre et son gouvernement avaient exprimé clairement leur volonté que l’État traite avec les agriculteurs par l’entremise d’une organisation unique. C’est alors l’UCC qui a hérité de ce rôle.

Au fil des décennies, cette alliance entre l’État et l’organisation des producteurs s’est avérée fructueuse. Aujourd’hui, cette alliance n’existe plus. Nous ne sommes pas les seuls à être tenus à l’écart.

Depuis le rapport Pronovost en 2008, les ministres qui ont dirigé le ministère de l’Agriculture n’ont pas ou peu travaillé avec les acteurs du milieu. Bye Bye l’approche filière ! Ils ont travaillé en vase clos. Ils ont assumé leur leadership, comme le recommandait le rapport Pronovost, mais seuls au 12e étage du ٢٠٠ chemin Sainte-Foy.

Ils n’ont pas travaillé à regrouper et mobiliser les producteurs et les acteurs du milieu. Ils ont travaillé à les diviser. C’est peut-être une bonne façon de ne rien faire et de paver la voie à un désengagement de l’État.

Et c’est bien parti ! Entre 2007 et 2014, les paiements directs de transfert aux agriculteurs ont chuté de 71 %, de 1,1 G$ à 321 M$.

Qui défend à Québec les budgets de l’agriculture ?

Entre 2008 et 2012, la valeur de la production couverte par le programme de l’assurance stabilisation des revenus agricoles (ASRA) a diminué de 10,8 %, passant de 3,93 G$ à 3,5 G$. Au total, 3 128 entreprises agricoles n’y sont plus inscrites, soit une baisse de 20 %.

Le PIB réel, soit la richesse créée par le secteur agricole, fait du surplace depuis 2008, et ce, même si les recettes financières et le revenu net sont en croissance.

Contrairement à ce qui est largement véhiculé, l’agriculture québécoise n’est pas l’une des plus soutenues du monde. En 2013, les transferts gouvernementaux représentaient 6,6% de la valeur de la production. Ce taux se situait à 7,0% aux États-Unis, à 11,3% pour l’ensemble des pays de l’OCDE, à 13,6% pour les 27pays de l’Union européenne et à 35,2% en Norvège.

Comme en 1929, l’agriculture québécoise montre des signes d’essoufflement. Comme en 1929, les agriculteurs, en partenariat cette fois-ci avec les transformateurs, ont une très bonne idée des mesures à mettre de l’avant pour garantir l’avenir de leur secteur. Ils ont demandé, en décembre dernier, une stratégie agroalimentaire pour le Québec. Cette dernière comporte troisaxes d’intervention : stimuler l’investissement, investir en recherche et développement et favoriser le développement de la main-d’œuvre.

À l’instar de l’Ontario, le ministre de l’Agriculture doit convaincre le gouvernement du Québec d’élaborer et d’intégrer une telle stratégie à son plan d’action économique. Le gouvernement du Québec doit investir davantage en agriculture et en agroalimentaire. Le leadership étant un sport d’équipe, le ministre doit ensuite mobiliser les acteurs de l’agroalimentaire, agriculteurs et transformateurs, pour le déploiement et la réussite de cette stratégie.

La deuxième condition : la mobilisation des acteurs. Je vous ai dit que c’était la plus importante des trois conditions. Elle influence les deuxautres. Si les acteurs de l’agriculture québécoise sont mobilisés, et cela vous inclut, ils n’accepteront pas un leadership politique faible. Ils n’accepteront pas de ne pas disposer des outils nécessaires au développement de leur secteur d’activité.

La mobilisation des acteurs implique par contre des responsabilités. Il faut suivre assidument les actualités agricoles. Vous avez le devoir de vous tenir informés. Il faut se forger une idée ou une opinion sur les principaux dossiers. Il faut s’impliquer, souvent bénévolement, dans les organisations qui peuvent influencer voire changer les politiques, programmes et mesures qui touchent notre environnement professionnel. Il faut avoir confiance en nos dirigeants et nos organisations. Il faut faire preuve de patience à leur égard lorsque les dossiers n’avancent pas au rythme souhaité. Il faut être ouvert aux idées des autres. Cela implique souvent de faire des compromis sur nos positions pour permettre aux choses d’avancer. Il faut dénoncer les situations et les décisions inacceptables. Il faut changer nos dirigeants lorsqu’ils sont incompétents.

Notre secteur d’activité se doit d’être animé d’une vie démocratique, saine et active, où les acteurs sont solidaires entre eux.

Il règne en agriculture depuis quelques années un certain fatalisme. Les acteurs sont plutôt démobilisés. On nous répète que la concentration des activités agricoles, la libéralisation des marchés et le désengagement de l’État sont inévitables.

C’est faux ! Nous pouvons changer le cours des choses.

Il y presque 20ans, les négociations à l’OMC devaient mener, selon plusieurs observateurs, à la fin de la gestion de l’offre au Canada. 20 ans plus tard, après l’échec du « round » de Doha, la gestion de l’offre est toujours en place.

Le Québec, grâce à ses programmes et sa réglementation, est la province qui réussit à maintenir en proportion le plus grand nombre de fermes. Entre 2001 et 2011, le nombre de fermes au Québec a diminué de 8% comparativement à 13% en Ontario, 27% en Saskatchewan et à 17% pour l’ensemble du Canada.

Enfin, les concepts d’« exception agricole » ou de « sécurité alimentaire », avec une population mondiale qui atteindra les 9 G$ de personnes en 2050, ont maintenant réintégré le discours des grandes organisations internationales comme la FAO et la Banque mondiale.

Ensemble, nous avons le pouvoir de changer les choses. Il suffit d’avoir une vision et des objectifs communs.

L’automne dernier, l’Union et la FRAQ [Fédération de la relève agricole du Québec] ont sondé 700 jeunes de la relève agricole pour comprendre et prioriser les aspirations des jeunes agriculteurs.

Les résultats du sondage sont inspirants et révélateurs.

Comme vision commune, près de 90% des répondants adhèrent à l’idée d’une agriculture de métier viable et diversifiée, basée sur des entreprises familiales indépendantes, réparties sur tout le territoire québécois.

Je crois que nous pouvons tous nous rallier à cette vision qu’ont les jeunes de la relève agricole.

Les perspectives agroalimentaires à long terme sont excellentes. À l’avenir, les prix des denrées alimentaires devraient être plus élevés, en moyenne, que ceux obtenus au cours des dernières décennies par les producteurs.

Au Québec, notre agriculture est performante. Entre 2007 et 2014, les retombées de l’agroalimentaire, en termes d’emplois, de PIB et d’exportations, ont crû de façon plus importante que celles de l’ensemble de l’économie québécoise.

La balance commerciale agroalimentaire du Québec est positive. Les surplus commerciaux du secteur agroalimentaire permettent de réduire le déficit commercial du Québec.

Près de 70% de la production agricole du Québec est transformée par des entreprises d’ici, un effet levier exceptionnel en termes de retombées. Dans les autres provinces, ce pourcentage n’est que de 27%.

Les inscriptions à nos établissements d’enseignement agricole sont à la hausse. Près de 1000 diplômés par année. Il ne manque pas de relève.

Qu’attendons-nous pour nous mobiliser !


Retombées économiques de l’industrie agroalimentaire, Québec, 2007-2013
 

2007

2010

2013

2007-2013 (%)

Emplois1

       

Industrie agroalimentaire (ETC – retombées totales)

174 285

192 769

199 527

14,5

Ensemble de l’économie (emplois)

3 834 100

3 915 100

4 032 200

5,2

PIB (M$ ; $ de 2007)

       

Industrie agroalimentaire (retombées totales)

12 959

15 679

15 502

19,6

Ensemble de l’économie

285 328

297 214

307 989

7,9

Exportations internationales
(M$ ; $ courants)

       

Produits bioalimentaires

4 132

4 997

61 452

48,7

Ensemble de l’économie (tous les produits exportés)

69 798

59 200

65 603

-6,0

Note 1 : La comparaison de ces deux statistiques doit être faite avec prudence puisque ces deux statistiques ont des définitions différentes, à savoir des équivalents temps complet et des emplois (source : ÉcoRessources, Mise à jour des retombées économiques de l’agriculture pour le Québec, octobre 2014).

Note 2 : Donnée de 2012.

Statistique Canada. Tableau 002-0001 – Recettes monétaires agricoles, annuelles (dollars), octobre 2015.

La troisième condition : l’arrangement institutionnel. Le coffre à outils de l’agriculture québécoise est assez bien garni. C’est d’ailleurs une des raisons qui explique que notre agriculture est performante.

Nous avons su au fil des années soutenir efficacement le revenu de nos entreprises agricoles qui sont exposées à des risques élevés et des contraintes qui sont hors de leur contrôle. Nous avons su développer, protéger et mettre en valeur les ressources nécessaires à la production agricole.

Ces outils, nous pouvons les nommer : la mise en marché collective, la gestion de l’offre, les programmes de sécurité du revenu, le remboursement des taxes, la protection du territoire agricole, les établissements de recherche et d’enseignement, l’inspection, la traçabilité, etc., et bien d’autres.

Cela dit, selon les résultats du sondage réalisé par l’Union et la FRAQ auprès des jeunes de la relève agricole, l’été dernier, près 75% des répondants placent la mise en marché collective de leur secteur en premier ou deuxième ordre d’importance en termes de forme d’aide essentielle à la viabilité de leur entreprise. Puis viennent les programmes de sécurité du revenu et de gestion des risques en seconde position.

Et c’est normal ! L’agriculture, qui exige des investissements majeurs, évolue dans un secteur à risques élevés où les marges financières sont minces.

Ainsi, en 2014, alors qu’il fallait détenir un peu plus de 2$ d’actifs en moyenne pour générer 1$ de revenus dans le commerce de gros, ce ratio montait à 8$ d’actifs en moyenne pour générer 1$ de revenus en agriculture.


Moyenne trimestrielle des actifs détenus et revenus d’exploitation, Canada, 2014 (en millions de dollars)
 

Total de l’actif

Revenus d’exploitation

Ratio actif/revenus

Agriculture

127 665

16 156

8,0

Construction

293 731

82 108

3,6

Commerce de gros

341 810

163 672

2,1

Commerce de détail

259 557

136 343

1,9

Source : Publication 61-008-X – Statistiques financières trimestrielles des entreprises, Statistique Canada, 2015. http://www.statcan.gc.ca/pub/61-008-x/2015001/tablesectlist-listetableauxsect-fra.htm

Dans ce contexte, nul n’a besoin d’insister sur le fait que la pérennité de l’agriculture québécoise serait sérieusement compromise sans un soutien ou plutôt un partage adéquat des risques entre l’État et les producteurs.

À cet effet, le gouvernement du Québec doit mettre en œuvre les recommandations du Groupe de travail sur la sécurité du revenu qui proposait au printemps ٢٠١٥ des améliorations au programme ASRA, aux programmes Agri [Agri-Québec et Agri-Québec Plus] et l’adoption d’un programme pour stimuler les investissements à la ferme.

Le gouvernement du Québec doit aussi défendre sur la scène fédérale la gestion de l’offre pour que cesse cette braderie chronique de nos parts de marché à chaque négociation d’entente commerciale et pour que cesse le laxisme aux frontières de nos autorités douanières à l’égard des pratiques de contournement des tarifs sur les produits visés par la gestion de l’offre.

Au-delà de la gestion des risques, la Loi sur la protection du territoire agricole doit s’appliquer avec une plus grande rigueur. Près de 4 000ha sont exclus annuellement de la zone agricole, soit sur 10ans l’équivalent de la superficie de l’île de Montréal. C’est inacceptable !

Les crédits budgétaires accordés à la Commission de protection du territoire agricole du Québec et à la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec doivent être revus à la hausse. De même que les crédits accordés à nos institutions d’enseignement et de recherche.

Afin d’être compétitifs avec les autres pays de l’OCDE, c’est-à-dire d’investir en proportion les mêmes montants qu’ils investissent, les secteurs québécois de la production et de la transformation alimentaire devraient investir annuellement 255M$ en recherche et développement, soit un peu plus de 2,3% du PIB combiné des deuxsecteurs. Actuellement, ces sommes sont de l’ordre de 170M$/année, soit à peine 1,5% du PIB.

Avec l’augmentation du prix des terres, l’aide accordée à la relève agricole devrait aussi être revue à la hausse ainsi que le support accordé à travers le régime de fiscalité foncière.

Enfin, l’accompagnement des fermes par le MAPAQ (ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec) et le réseau Agriconseils devra s’ajuster aux besoins des entreprises agricoles et s’adapter aux attentes sociétales toujours plus élevées, notamment en matière de développement durable.

Bref, nous disposons des bons outils pour développer l’agriculture du Québec. Ces derniers doivent cependant être actualisés et bonifiés.

Le gouvernement du Québec doit investir davantage en agriculture et en agroalimentaire.

En conclusion

Je vous ai dit qu’il y avait troisconditions gagnantes pour assurer l’avenir de notre agriculture. Je vous ai dit que la plus importante des trois était celle sur la mobilisation des acteurs.

En effet, il est urgent que les acteurs du monde agricole se regroupent autour d’une vision et d’objectifs communs. Ensemble, regroupés et engagés pour une cause commune, nous pouvons changer les choses pour le bien de notre agriculture et de ses artisans.

L’agriculture du Québec est à un moment charnière de son histoire. Malgré la bonne performance de ses entreprises, au cours des dernières années, le secteur présente des signes d’essoufflement.

Le gouvernement du Québec doit investir davantage en agriculture, ou dans son coffre à outils, en déployant à travers son plan d’action économique une stratégie québécoise de l’agroalimentaire.

Le ministre de l’Agriculture doit exercer en ce sens un leadership fort et sans équivoque.

 

Agronome, économiste à l’Union des producteurs agricoles
Conférence donnée au Colloque Agronomique, Agroéconomique et Agroenvironnemental organisé par les étudiants de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation et tenu le 28 janvier 2016 sur le campus de l’Université Laval à Québec

Les organisateurs du colloque Agronomique, agroéconomique et agroenvironnemental m’ont demandé de prononcer une conférence sur les enjeux de l’agriculture au Québec. Je me suis alors posé la question : quelles sont les conditions gagnantes pour que notre agriculture ait un avenir prospère ?

Après réflexion, j’ai identifié trois conditions : le leadership politique, la mobilisation des acteurs et l’arrangement institutionnel.

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