Oeuvre du mois – Jacques Hurtubise

En couverture du numéro de janvier 2012

Jacques Hurtubise
Orange tattou II, 1983, acrylique sur toile, collection du Musée régional de Rimouski (N.A.C. : 1999.21), Don de madame Hélène Roy et monsieur Jean-Marie Roy
PHOTO : MRDR
© SODRAC

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Jacques Hurtubise. Batailles

commissaire : Bernard Lamarche

13 octobre 2011 – 15 janvier 2012
Musée régional de Rimouski
35, rue Saint-Germain Ouest
Rimouski (Québec)  G5L 4B4
Tél : 418-724-2272
mrdr@globetrotter.net
museerimouski.qc.ca

Puisant à même la collection de l’artiste et de sa propre collection, le Musée régional de Rimouski présente près d’une trentaine d’œuvres donnant sur la longévité et le caractère de toute la carrière de Jacques Hurtubise.

Plus de cinquante ans de peinture sont étalés afin d’en souligner la fougue.
Tout comme les rétrospectives présentées à Montréal et à Halifax plus tôt cette année, la présente exposition permet de revoir et de relire les résultats de l’engagement féroce de cet artiste envers la peinture, révisant du coup la place du peintre dans l’histoire de l’art récent au Québec et au Canada.

Né à Montréal en 1939, Jacques Hurtubise a reçu son diplôme de l’École des beaux-arts de Montréal en 1960 et obtenu la bourse Max-Beckmann pour étudier à New York en 1961. L’artiste jouit aujourd’hui d’une reconnaissance qu’attestent les prix prestigieux qui ont honoré ses productions (Prix Victor-Martyn-Lynch-Staunton du Conseil des arts du Canada en 1993 et Prix Paul-Émile-Borduas en 2000), ainsi que les expositions que les grands musées ont plus d’une fois accordé à ses œuvres (Musée des beaux-arts de Montréal, Musée du Québec et Musée d’art contemporain de Montréal). Le travail de l’artiste a également été exposé dans plusieurs grandes villes dont Paris, Londres et Sao Paulo.

« Chez Hurtubise, poursuit Nathalie Miglioli, l’utilisation du pliage, de la grille, l’acharnement sur la tache de couleurs ou sur le noir, l’impact chromatique, la symétrie brisée et le dédoublé sont des procédés qui se retrouvent tout aussi bien en peinture que dans l’estampe. » Durant les années 1980-1990, tant dans ses sérigraphies que dans ses peintures, la tache est prélevée puis multipliée. Dédoublant la tache, Hurtubise prend ses distances face à l’impact du geste pour se prêter à une expérience insolite de la répétition. Là encore, il déconstruit les codes.

« Cette œuvre très riche, selon Nathalie Miglioli, n’a pas fini de nous interroger. Hurtubise pense en images. » D’une période à l’autre, Hurtubise vient troubler les représentations reçues. […] Fasciné par cette peinture en rafales, Bernard Lamarche conservateur d’art contemporain au Musée régional de Rimouski, a aussi signé un essai dans le catalogue qui accompagne l’exposition d’Halifax. Comme à Frontenac et à Halifax, l’exposition de Rimouski nous invite à reconsidérer cette trajectoire singulière.
(René Viau)