Oeuvre du mois – Françoise Sullivan

francoisesullivan600En couverture du numéro de Novembre-Décembre 2018
Françoise Sullivan
Tondo VIII, 1980, Acrylique et corde sur toile 287 x 298 cm
Collection du Musée national des beaux-arts du Québec, Achat (1984.13)
Photo : MNBAQ, Pierre Charrier © Françoise Sullivan / SODRAC (2018)

Le Musée d’art contemporain de Montréal (MAC) a le grand plaisir de présenter, du 20 octobre 2018 au 20 janvier 2019, l’œuvre d’une artiste au parcours unique et avant-gardiste, cosignataire du Refus global : Françoise Sullivan. Figure majeure de l’art québécois, Sullivan n’a jamais cessé de se réinventer depuis ses débuts dans les années 1940, alors qu’elle participait à l’émergence du mouvement automatiste. Par cette grande rétrospective, le MAC souhaite mettre en lumière la polyvalence et la richesse d’une trajectoire rigoureuse et multiforme qui a grandement contribué à la définition de l’art moderne et actuel au pays. Une cinquantaine d’œuvres, incluant peintures, sculptures et documents d’archives, seront présentées en plus d’un riche programme de performances spéciales.

Si l’engagement de Françoise Sullivan dans le groupe des Automatistes est un moment marquant dans sa vie et dans le cours de l’histoire de l’art du Québec, sa contribution à la modernité ne se limite certainement pas à cette participation. En effet, au fil de ses explorations, elle s’est livrée à plusieurs remises en question esthétiques qui, en retour, lui ont permis de prendre part à divers mouvements avant-gardistes. Dans le cadre de la rétrospective Françoise Sullivan, la diversité des approches de l’artiste se reflète dans une imposante sélection d’œuvres et de pièces d’archives qui retrace-nt son parcours des années 1940 à nos jours et les moments clés de sa démarche. En plus des œuvres matérielles, le MAC présentera un cycle de performances dédié à souligner le travail majeur de Françoise Sullivan comme chorégraphe et danseuse.

Biographie

Née à Montréal en 1923, Françoise Sullivan forme, en compagnie d’artistes qui gravitent autour de Paul-Émile Borduas pendant ses études à l’École des beaux-arts de Montréal, le groupe des Automatistes. Cosignataire du manifeste Refus global, publié en 1948, elle contribue à ce recueil par un texte fondateur pour la danse contemporaine, « La Danse et l’espoir ». En effet, peintre, mais aussi danseuse et chorégraphe, elle s’était installée, de 1945 à 1947, à New York où elle avait étudié la danse moderne auprès de Franziska Boas, entre autres. Peu après son retour à Montréal, elle réalise Danse dans la neige (1948), un jalon marquant de son parcours. Dans les années 1960, elle se consacre à la sculpture d’acier et de plexiglas. S’ensuit, au cours des années 1970, une période où elle entreprend ses premiers voyages en Grèce et en Italie ; et, comme membre du centre d’artistes Véhicule Art, elle explore des démarches performatives et « immatérielles » liées à l’art conceptuel. Dans les années 1980, elle effectue un retour à la peinture : des tondos matiéristes (en couverture), puis des œuvres figuratives inspirées de la mythologie antique. Dès la seconde moitié des années 1990, elle se consacre à une longue exploration de la peinture abstraite, qui se poursuit aujourd’hui.