
Lorraine Carpentier
Bazar Masson
Sérigraphie numérique, 24 po X 36 po
En couverture du numéro de Septembre 2020
Cette œuvre de Lorraine Carpentier fait partie d’une série nocturne intitulée « Cinq heures du matin » qui explore avec un regard empreint de tendresse divers lieux et aspects de la vie montréalaise. Mais le véritable sujet de cette sérigraphie, un mélange de photographie et de peinture numérique, porte sur le travail pictural comme tel ; la recherche des nuances lumineuses, du chatoiement des surfaces et des subtilités de la couleur dans les profondeurs de la nuit hivernale. Véritable prouesse technique (notamment les noirs d’une intensité de velours), l’estampe vibre et fait éclater le silence de la nuit.
Originaire de Montréal et vivant aujourd’hui à Champlain sur les bords du Saint-Laurent, l’artiste a longuement exploré la photographie dans les années 70. Elle a fait des études en arts plastiques à l’UQAM et elle a contribué par la suite à mettre sur pied en 1999 le département de Cinéma d’animation du Cégep du Vieux-Montréal où elle a enseigné jusqu’en 2016. C’est en 2010 qu’elle a commencé à explorer les infinies possibilités de la photographie numérique. À titre de spécialiste du cinéma d’animation, Lorraine Carpentier a fait partie du jury du festival du film Fantasia 2018. Elle a exposé ses œuvres picturales dans des maison de la culture (Marie Uguay et Lachine) et autres lieux publics.
L’artiste ne limite pas son travail exploratoire à la sérigraphie. Elle peint également sur papier et sur toile, « avec ou sans pinceau, précise-t-elle, avec des outils non conventionnels, dessiner avec une efface, peindre avec des bouts de tissus, utiliser l’aquarelle non diluée, mais dans toute son épaisseur, pour faire ressortir la valeur chromatique des pigments, tracer noir sur blanc à l’encre de chine pour affirmer la ligne, explorer la juxtaposition des couleurs pour en expérimenter la vibration produite, trouver la ligne minimale pour exprimer une idée, une évocation.
« Au-delà de la représentation réelle d’une scène, ajoute-t-elle, le travail numérique vient amplifier la vision présente au moment de la prise de vue. Jouer avec la lumière, les couleurs, amplifier ici et là, réduire à sa plus simple expression une ligne, un mouvement. Tels sont les moyens pour arriver à représenter un réel sublimé. »
Les œuvres de Lorraine Carpentier font partie de collections privées et corporatives.