Mai-Juin 2008

Vol. XCVIII, nos 5-6

L'enjeu du Sommet de Québec : le coeur de la Francophonie

Cet article s'est mérité une mention d'honneur au prix André-Laurendeau 2008

La Francophonie a toujours fait l’objet d’un large consensus au Québec qui l’exprimera à nouveau en accueillant pour la deuxième fois en octobre 2008 le Sommet de la Francophonie. Si le dispositif de sécurité n’en fait pas un sommet emmuré, le sens de l’accueil et de l’organisation fera sans doute de cette rencontre l’une des manifestations marquantes organisées pour célébrer le 400e anniversaire de la fondation de la ville de Québec. Mais par-delà un événement médiatique réussi, la banalisation des réunions de chefs d’État et de gouvernement, à commencer par le G8 qui est la plus ancienne, conduit à s’interroger non seulement sur ce que le Sommet de Québec apportera au développement de la Francophonie institutionnelle, mais surtout à l’avenir des parlants-français qu’on aurait tort de prendre pour acquis à l’ère de la mondialisation culturelle.

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La résistance

La résistance du Québec et des Québécois est une attitude de fond, persistante à travers toute notre histoire. Rarement aiguë, souvent quelconque, maintes fois trahie, elle n’en subsiste pas moins, sous différentes formes. Elle est variable. Elle s’est exprimée dans des proportions qui fluctuaient autour de 40 % à propos de la souveraineté. Ces proportions sont à la baisse depuis un an.

Notre résistance, active ou latente, n’est jamais tout à fait décisive cependant. C’est un autre de ses caractères. Nous sommes un peuple divisé.

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Québec 2008 : le double langage canadien en exergue

Le 400e anniversaire d’une ville, ça se fête. À plus forte raison s’il s’agit du « début d’une présence française continue en Amérique du Nord », comme le soulignait récemment l’historien Jacques Lacoursière. Ce n’est donc pas seulement la rigueur exceptionnelle de l’interminable hiver 2007-2008 qui a rendu la population du Québec si impatiente de voir arriver juillet. Les Québécois n’ont nul besoin de publicités ronflantes et de discours solennels pour se sentir spontanément interpellés par le quadricentenaire de leur nation. D’où leurs hautes exigences et leur regard critique à l’égard du travail de la Société du 400e, organisatrice du volet festif des célébrations.

Après tout, comme l’a souligné à juste titre Vincent Léger, organisateur de l’un des seuls événements commémoratifs du 400e anniversaire de Port-Royal en 2005, «la fête [des 400 ans de Québec] ne doit pas être juste un party, car il s’agit de l’histoire fondamentale et identitaire d’un peuple. […] Il faudrait que la présentation du 400e devienne une source de fierté identitaire et unificatrice pour une très grande majorité de personnes», avançant même la nécessité d’un «bénéfice collectif quelconque, soit à court ou à long terme [1]  ». Voilà un point de vue qui traduit fort bien le réflexe instinctif dont sont animés nombre de Québécois. Mais qu’est-ce qui devrait être considéré comme un « bénéfice» et à qui référerait le mot «collectif» ?

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Gérard Saint-Martin La bataille des plaines d’Abraham

Gérard Saint-Martin
La bataille des plaines d’Abraham, Éditions Economica, 2007, 277 pages

L’historien Gilles Laporte alertait dernièrement les milieux de l’éducation face à la désaffection de l’enseignement de l’histoire du Québec dans le réseau collégial. L’année dernière, moins de 5 % des élèves du collégial suivaient ce cours. Dans ce désert de la mémoire, on ne peut que saluer l’effort généreux qui se fait du côté de la France pour se réapproprier un pan de notre histoire commune, celui de l’histoire de la Nouvelle-France. Gérard Saint-Martin, docteur en histoire, colonel issu de Saint-Cyr et enseignant au Commandement des écoles des armées de terre, s’est emparé de la Guerre de Conquête et s’est permis « Par un regard croisé sur l’histoire… d’éclairer certaines zones d’ombre. »

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La Francophonie, valeur de dissidence

Professeur associé, Université du Québec à Montréal.

Cette année de célébration de la fondation de Québec par Champlain, un Français parti de Brouage en 1608, force la réflexion sur ce que nous sommes et sur ce que nous voulons être. Je ne pense pas ici exclusivement en termes de projet politique. En parlant de ce que nous voulons être, je pense à ces représentations plus ou moins conscientes de notre rapport à l’autre qui sont constitutives de ce que nous sommes. L’imaginaire qui accompagne notre appartenance à la Francophonie nous inscrit de facto dans un rapport à l’autre.

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action couv 1933Bibliothèque et Archives nationales du Québec a numérisé tous les numéros de L'Action française et de L'Action nationale depuis 1917.

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