- Pierre Vadeboncoeur
- Numéros publiés en 2010
- Février 2010
Refus et résistance
Le 26 janvier 2010, Pierre Vadeboncoeur nous faisait parvenir cette dernière contribution à L'Action nationale avant sa mort survenue le 11 février. Une analyse pénétrante de la situation, comme toujours, mais aussi, une formidable conviction qu'à terme "nous n'avons pas dit notre dernier mot".
Les Québécois tendent depuis longtemps à s’évader du modèle politique qui prévalait en Grande-Bretagne jusqu’à l’avènement des travaillistes : les whigs, les tories, ici le parti libéral et le parti conservateur. Une tendance de fond faisait dérailler cette politique bi-partisane qui prenait appui non seulement sur des intérêts et sur la solidarité des anglophones dans ce pays conquis, mais aussi sur un cadre institutionnel structurant le tout dans des formes élaborées de longue date en Angleterre.
Une bonne partie des Québécois, peut-être plus de la moitié maintenant, veut toujours plus ou moins consciemment enrayer cette mécanique, fausser le jeu du fédéralisme et brouiller les cartes des deux partis traditionnels, introduire dans la politique québécoise et canadienne une dynamique que le système ne peut assimiler. Présentement, au fédéral, à cause du Bloc, le Parti libéral est déstabilisé, incapable de retrouver sa position dominante. N’ayant plus l’appui des Québécois, il est en état de déséquilibre au Canada.