- Luc Bellemare
- Janvier 2014
- L'héritage musical du Québec
L'héritage musical du Québec
L'auteur est chercheur postdoctoral en musicologie CRILCQ-UQAM
L’histoire du Québec est un grand puzzle/
Dont les morceaux/
Ont été volontairement jetés dans l’oubli/
Par ceux qui nous ont exploités et menti/
Et qui n’ont pas intérêt/
À ce qu’on retrouve les morceaux./
Chaque morceau du puzzle est une mémoire/
Qui remet la vérité à sa place.–Félix Leclerc, Rêve à vendre
Parler d’histoire de la musique du Québec équivaut dans l’esprit de tout un chacun à faire le parcours de la chanson depuis Madame Bolduc, incluant un préambule au sujet des airs de folklore comme « À la claire fontaine » et des reels de violoneux. À tort ou à raison, tout ce grand répertoire est considéré comme porteur d’une identité collective, particulièrement depuis Félix Leclerc et les chansonniers de la Révolution tranquille. Or, les Québécois n’imaginent généralement pas que leur coin de pays possède, comme l’Europe, un riche héritage de pratiques musicales classiques. Sans trop y réfléchir, cette culture savante est automatiquement rattachée à l’ailleurs, sinon à l’universel. On fait ainsi l’impasse sur un grand pan du patrimoine d’ici.