Octobre 2014

Vol. CIV, no 8

Éditorial - Une exigence logique, un impératif catégorique

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Entre les manifestations de solidarité et les attitudes compensatoires d’une bataille livrée par procuration, la frontière était mince. Plusieurs l’auront franchie allègrement, ce qui aura donné beaucoup de babillage médiatique tout en provoquant néanmoins, des redites et rappels pathologiques dont les significations politiques n’ont pas toutes été tirées, tant s’en faut. Nous serons vite passés des Highlands aux bas-fonds de la politique canadian. Ainsi aurons-nous eu droit au retour du spectral Stéphane Dion, tout heureux de bomber le torse devant les caméras pour vanter sa camelote de Clarity Bill et pour poser au grand théoricien de la démocratie. Il était pathétique à voir, tout autant que ceux-là qui ont accepté de lui donner la réplique, s’enlisant encore et toujours dans une pensée étrangère et hostile à notre peuple et à son existence.

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Le souverainisme de province (extrait)

souverainismedeprovince250Extrait de l'ouvrage de Simon-Pierre Savard-Tremblay Le souverainisme de province
Éditions du Boréal, en librairie le 4 novembre 2014

Chapitre IV : Le grand virage (1973-1976)

Il vaut mieux tard que mal, et cela en tout genre.
– Voltaire

Si, à l’élection de 1970, le Parti québécois avait pour but de survivre, de tenir le coup, son objectif en 1973 était de se poser en candidat crédible à l’exercice du pouvoir.

La dernière élection pour l’indépendance

La campagne électorale de 1973 fut la dernière que le PQ a consacrée à la mise de l’avant d’un programme d’action souverainiste et où il a formulé des engagements clairs pour l’indépendance. Le parti publie son programme dans un document qui porte le titre Un gouvernement du Parti Québécois s’engage[1]. La plupart des promesses des programmes précédents y sont reprises. Notons néanmoins quelques différences dignes de mention.

D’abord, si la sphère économique tient toujours une place prépondérante, la souveraineté est présentée avant tout dans un cadre politique. Les premières parties du document traitent des institutions d’un Québec indépendant, réitérant l’engagement de créer une République, de mettre en place un mode de scrutin plus représentatif et un modèle administratif répondant aux besoins des régions.

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destiNation: Converger doit devenir notre obsession

Ex-présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), poste qu’elle a occupé de 2002 à 2011. Allocution prononcée à l’occasion du rassemblement citoyen destiNation (20-21 septembre 2014)

Souverainiste convaincue, militante engagée dans diverses causes depuis des décennies, je souhaite partager avec vous le diagnostic que je pose sur l’impasse dans laquelle nous nous retrouvons collectivement.

J’ai mal au Québec qui se profile sous mes yeux. Un Québec qui ploie sous un fort vent de démolition. Un Québec qui n’aurait pas d’autres ambitions que de se fondre dans la moyenne canadienne. Un Québec qui n’aspirerait qu’à devenir le plus moyen des Canadiens. Tout cela m’est insupportable !

On est en train de laminer nos plus chères réalisations collectives, nos aspirations les plus profondes et nos valeurs communes. Le gouvernement Couillard s’attaque à tout ce qui dépasse : assurance parentale, services de garde, culture, vitalité de nos régions, protection du grand fleuve et de son habitat marin et humain, présence internationale, etc. Bref, nous reculons tant sur le front social que ce sur quoi repose aussi notre identité.

Comment diable en sommes-nous arrivés là ? Que faire surtout pour nous reprendre en main, pour se réapproprier ce que nous sommes, pour être réellement maîtres de nos choix ?

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Référendum: Leçon écossaise ?

Qu’est-ce que le Québec et le Canada peuvent apprendre du référendum écossais ? Tout d’abord, que ce que peut nous apprendre notre propre histoire s’efface petit à petit devant l’actualité, le babillage et les rapports de pouvoir politiques. Ensuite, que la science politique est ravalée à des questions d’opinion, diminuant son caractère scientifique. Enfin, que les commentaires empressés sur le référendum écossais ne font qu’épaissir le brouillard.

Le premier point du référendum de 1995 à rappeler est que l’option du OUI a failli l’emporter en raison de la mobilisation de centaines de milliers de militants au cours de la campagne référendaire. Après répartition des répondants discrets des sondages (1/4 au OUI, 3/4 au NON), la progression du OUI avant l’arrivée de Lucien Bouchard est identique à celle ayant suivi son arrivée. Ce qui a été mis en marche avant M. Bouchard s’est poursuivi après. Une semaine de délibération (de campagne) de plus aurait peut-être donné le OUI gagnant. M. Bouchard n’a pas aimé, pas plus que Jean Chrétien et ses acolytes, qui ont dépeint les Québécois comme êtres irrationnels hypnotisés par le magnétisme de leur messie. La tricherie a d’autre part influencé le verdict final. Une participation de 93,5 % quand le vote n’est pas obligatoire n’est pas normale pour tout spécialiste des élections. Il fallait investiguer.

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Un survol historique et idéologique de l’enseignement de l’Histoire au Québec

Ces dernières années, j’ai eu le bonheur de diriger une équipe formidable qui s’est penchée de façon approfondie sur l’enseignement de notre histoire nationale depuis ses origines, dans les années 1830[1]. L’ouvrage qui en est sorti s’est principalement intéressé aux manuels scolaires, aux programmes et aux discours.

L’objet principal de cet article est plutôt de mettre en lumière l’oscillation entre les deux grands types de lectures de l’histoire (ou idéologies historiennes) qui ont structuré cet enseignement au fil des générations. Il s’agit des lectures bonne-ententiste et nationaliste, bien sûr. Dès les débuts de l’histoire nationale comme discipline scolaire, vers 1830, s’impose une histoire bonne-ententiste ; celle-ci fait bonne place à la magnanimité du conquérant anglais depuis 1760, tandis que sont tues ou marginalisées les frictions ayant existé entre les groupes nationaux vivant au Québec. Ce courant n’a jamais cessé d’être présent dans l’enseignement de notre histoire. Mais à côté de lui, une histoire nationaliste a aussi été enseignée et diffusée à partir du milieu du XIXe siècle : celle-ci met davantage l’accent sur les enjeux liés à la domination politique, économique, sociale et culturelle anglaise puis canadienne-anglaise et sur la recherche d’affirmation politique des Francophones depuis la Conquête.

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Collections numériques (1917-2013)

action couv 1933Bibliothèque et Archives nationales du Québec a numérisé tous les numéros de L'Action française et de L'Action nationale depuis 1917.

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