- Robert Laplante
- Numéros publiés en 2016
- Mai-Juin 2016
Éditorial - Le deni a assez duré
C’est à peine commencé et, déjà, la course prend des tournures surréalistes. Enfermés dans le délire référendiste et piégés dans les multiples traquenards de la conduite d’échec, les premiers échanges sont restés dans les paramètres qu’en a dressé le cartel médiatique : la date du référendum, si référendum il y aura, et le rejet de la Charte des valeurs pour continuer de se prosterner devant le multiculturalisme. L’insistance des bonimenteurs et scribes à gages a fait son œuvre et voilà des têtes d’affiche qui réfléchissent dans les catégories de l’ordre établi. Tous les candidats sont englués dans les logiques défensives devant les mises en demeure que leur servent gardiens de la rectitude, promoteurs du statu quo et apatrides en tous genres. L’heure ne serait plus à l’indépendance, parait-il, et il s’en trouve parmi les aspirants leaders pour prétendre que leur rôle est de suivre l’opinion des adversaires et des sans opinion. Une idée avance quand ses porteurs la portent comme un possible, pas quand ils l’évoquent comme un souhaitable discrétionnaire. On fera l’indépendance en forçant le jeu, pas en farfinant sur les mille et une nuances du placement de produit et avec la bénédiction des spin doctors et autres gourous du marketing politique.