Loyalisme contre idées républicaines

Pierre Bédard, les Canadiens et la guerre de 1812

Si les Québécois avaient une meilleure connaissance des luttes menées pour la défense de leur démocratie, le nom de Pierre-Stanislas Bédard (1762-1829) serait universellement connu et honoré. Né à Charlesbourg sous l'occupation militaire britannique, Pierre Bédard était jeune étudiant au Séminaire de Québec à l'époque de la guerre de l'indépendance américaine et du siège de Québec par les troupes « bostonnaises » en 1775-1776. Élève intelligent et doué, passionné de philosophie, de mathématiques et de sciences, il eut l'occasion pendant ses études de réfléchir aux grands enjeux politiques de son siècle. Au cours des années 1780, pendant sa formation en droit, il participe au débat réformiste et se joint à ses compatriotes qui pétitionnaient pour obtenir une Chambre d'assemblée élue. Lecteur de Locke et de Montesquieu, il s'initie aux principes d'une représentation parlementaire et d'un pouvoir législatif solide essentiel à l'administration d'un État.

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L'idée de république à travers la résistance à l'enrôlement obligatoire

Ce sont là ces droits inestimables qui forment une partie considérable du système modéré de notre gouvernement, laquelle en répandant sa force équitable sur tous les différents rangs et classes de citoyens, défend le pauvre du riche, le faible du puissant, l’industrieux de l’avide, le paisible du violent, les vassaux des seigneurs, et tous de leurs supérieurs.
Lettre du Congrès continental aux habitants de la province de Québec
26 octobre 1774

Depuis quelques années, des recherches importantes ont été menées afin de démontrer la persistance de l’idée de république dans l’histoire du Québec. Les tirs croisés d’historiens et de sociologues de divers horizons convergent en gros pour soutenir que :

Le républicanisme est un idéal politique dont l’existence au Québec a, de manière étonnante, été largement ignorée par notre historiographie, qui semblait réfléchir en fonction des catégories politiques des partis officiels du XXe siècle: libéraux et conservateurs[1] ».

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Ô liberté!

A peine un mot, et nous voilà en flammes.
Pourquoi ton seul nom nous émeut jusqu’à l’âme.
Liberté ! Liberté chérie !
– Antoni Slonimski, poète polonais

Le langage exprime essentiellement ce que nous pensons, ce que nous projetons, ce que nous éprouvons, qui nous sommes finalement. Les mots renvoient directement à des éléments de la réalité que nous nous faisons des choses, de l’actualité et de l’avenir que nous anticipons. Aussitôt prononcés, ils ne sont toutefois plus sans incidence, ils ne nous appartiennent plus. Ils deviennent « des intentions agissantes », par le sens qu’ils revêtent dans la tête de ceux et celles qui les reçoivent. Pouvant transporter les sentiments des collectivités tout autant que les éteindre, ils détiennent un puissant pouvoir de mobilisation.

Comment alors expliquer que ce fabuleux mot « Liberté » (incarné dans le bleu du tricolore de la Révolution française) jadis investi de la glorieuse auréole du combat pour la libération des peuples contre la domination des forts, occupe une place aussi effacée dans notre vocabulaire politique ?

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Fin de la mascarade trudeauiste

Les commémorations élaborées de la guerre de 1812 que le gouvernement conservateur de Stephen Harper a décidé de déployer s’attirent nombre de critiques au Québec. Cette commémoration se déploie en conjonction avec le jubilé de la reine Elizabeth II que le gouvernement fédéral a choisi de souligner en grande pompe et, il faut le noter, avec un vaste revival des symboles monarchiques dans l’appareil gouvernemental et les activités symboliques qu’il finance (comme la Fête du Canada). On est pourtant en droit de se demander si le Québec, paradoxalement, n’aurait pas à y gagner une vision plus claire de lui-même. C’est ce qu’il nous faudra tenter d’exposer.

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La république de nulle part

À entendre les cris d’orfraie poussés par les médias québécois depuis que le gouvernement Harper a remis à l’honneur les symboles royaux qui ont toujours servi de fondements à l’État canadien depuis la Conquête, on pourrait croire que le Québec serait naturellement, spontanément, de toute évidence, une terre hospitalière à la république. Or, justement, ce n’est pas le cas.

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Collections numériques (1917-2013)

action couv 1933Bibliothèque et Archives nationales du Québec a numérisé tous les numéros de L'Action française et de L'Action nationale depuis 1917.

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