- Robert Laplante
- Numéros publiés en 2020
- Décembre 2020
Éditorial - Un tabou tenace
Notre langue n’a pas besoin d’Ottawa. Nous n’avons pas besoin de la protection des saboteurs des pouvoirs de l’Assemblée nationale. Nous n’avons rien à faire de leur Cour suprême et encore moins de leur charte conçue pour saper nos choix démocratiques. Nous avons besoin que l’État canadian dégage !
Il faut vraiment sombrer dans la médiocrité des plus éculés vaudevilles pour accorder quelque crédit que ce soit aux simagrées mises en scène pour tenter de réchapper les bévues de deux bigotes qui ont oublié qu’elles n’échangeaient pas autour de la machine à café. Il faut se laisser aller à de puissants élans d’aveuglement volontaire pour penser que l’État canadian renoncera à son mythe de refondation pour accommoder une minorité encombrante. Il ne sortira de tout ce navrant spectacle qu’un autre attirail d’hypocrisie, une amanchure de cosmétique débile : il fallait les entendre pérorer pour se draper dans les mille nuances de drabe pour savoir si le Québec en déclin relève de l’évidence, de la fatalité ou d’une défaillance de la protection d’Ottawa. Il sait pourtant si bien nous protéger de nous-mêmes. Que lui faudra-t-il donc inventer pour continuer de nous couper l’oxygène en pesant de toute sa condescendance.