Été 2021 - Place aux artisans du sens
Les choses commencent à se tasser, la sortie de pandémie ne semble plus tenir du boniment de motivateur. Tant mieux si les choses continuent de s’améliorer. Mais il ne faudrait surtout pas que les appels au retour critique sur les événements restent lettre morte.
Les débats sur la reprise vont être intenses, les conflits de priorité ne vont pas manquer. La pandémie aura eu le dos large, les propositions de voies de sortie ne l’auront pas moins. Il faudra pourtant se rendre à l’évidence : des urgences plus urgentes que d’autres s’imposent. Ce sont celles du sens, des significations à accorder aux choix à naître qui devraient s’imposer.
Les pragmatiques ne manqueront pas de rappeler que le secteur culturel est celui qui répond le plus rapidement aux mesures de relance, qu’il est celui qui apporte le plus vite le retour fiscal qui en réduirait les coûts. Ils n’auront pas tort de réclamer un effort immense pour garder l’intégrité d’un complexe institutionnel très durement frappé et dont certains pans menacent même de s’effondrer. Il faudra pourtant aller au-delà de ces considérations pour éviter de passer à côté de l’essentiel : ce que la crise a révélé le plus durement, c’est la question du sens, de ce qui est essentiel au lien social. Autant dire que la pandémie aura fait des rappels en cascades du rôle vital de la culture.