- Robert Laplante
- Numéros publiés en 2022
- Octobre-Novembre 2022
Éditorial - Divisé contre lui-même
En 1962, parlant des Canadiens français au moment de la résurgence des idées d’indépendance, Hubert Aquin en décrivait ainsi l’ambivalence typique : « ils veulent simultanément céder à la fatigue culturelle et en triompher, ils prêchent dans un même sermon le renoncement et l’ambition […] La culture canadienne-française offre tous les symptômes d’une fatigue extrême : elle aspire à la fois à la force et au repos, à l’intensité existentielle et au suicide, à l’indépendance et à la dépendance1 ». Sa tragique lucidité nous donne la mesure de la régression politique dans laquelle est aspiré le Québec comme dans un vortex toxique. Qui pourrait prétendre sans faire semblant d’y croire que cela ne résume ni n’illustre parfaitement le projet, le style et la conduite de la CAQ, d’hier à aujourd’hui où son triomphe électoral achèvera d’enivrer les producteurs de simulacres ?
- Lucia Ferretti
- Numéros publiés en 2022
- Octobre-Novembre 2022
Décès d’une pionnière du mouvement indépendantiste
Andrée Ferretti est morte jeudi 29 septembre à Montréal, au terme d’une vie de militantisme et d’écriture. Née le 6 février 1935 dans Villeray, à l’époque un quartier montréalais très ouvrier, elle a été l’une des pionnières du mouvement indépendantiste contemporain, en plus d’offrir à la littérature des portraits de femmes, surtout, mais aussi d’hommes libres.
- Claire Aubin et France Théoret
- Numéros publiés en 2022
- Octobre-Novembre 2022
La militante Andrée Ferretti, notre amie
Andrée Ferretti parle avec clarté. Des mots assertifs. Dans les lieux publics, devant des assemblées. Les gens veulent l’entendre. La soif pour ses déclarations nettes, sculptées. Andrée a du souffle. Elle est désirée pour cela : ses phrases formulées en langue affirmative. Elle est une oratrice, une grande.
- Denis Monière
- Numéros publiés en 2022
- Octobre-Novembre 2022
Andrée Ferretti : femme de tête et femme de cœur
Écrivaine et militante pour la libération nationale du peuple québécois, Andrée Ferretti a été un modèle de pugnacité et de persévérance. Elle avait une conception exigeante de la démocratie qui supposait que le peuple exerce véritablement le pouvoir et soit responsable de son destin. Cette ambition valait autant sur le plan social que national. Pour y arriver, elle misait sur le développement de la conscience des rapports de domination. Il revenait aux mouvements et aux partis de développer cette conscience. La formation politique devait être le moteur de la vie civique et elle s’y est investie pleinement dès les années soixante au sein du Rassemblement pour l’indépendance nationale. En 1966, elle se porte candidate pour le RIN dans la circonscription de Laurier, où elle affronte René Lévesque. En 1967, elle sera élue vice-présidente du RIN.
- Gilbert Paquette
- Numéros publiés en 2022
- Octobre-Novembre 2022
Pour une convergence des mouvements et des partis indépendantistes
D’un point de vue indépendantiste, l’événement marquant de l’élection 2002 a certainement été le progrès du Parti québécois sauvé in extremis d’une mort annoncée. Tous les jours de la campagne électorale, Paul Saint-Pierre Plamondon a parlé d’indépendance, là où ça compte, pendant que les gens et les médias écoutent. C’est ce que, avec plusieurs autres, je réclamais depuis des années. Nous avons enfin vécu une élection, la première depuis le référendum de 1995, où le Parti québécois a intégré l’indépendance au cœur de sa campagne électorale.