Numéros publiés en 2005

Le discrédit

Dure semaine pour les commentateurs politiques québécois. Il a vraiment fallu « faire semblant de trouver ça intéressant » , comme dirait Richard Desjardins, pour noircir autant de pages, pour babiller aussi longtemps sur le budget fédéral. Et pour passer à côté du fondamental !

Présenté comme une victoire de Paul Martin qui a bien réussi à neutraliser les conservateurs, l’épreuve du budget a été interprétée dans la seule grille électoraliste. Le gouvernement libéral aurait décidé d’ignorer le Bloc Québécois et le NPD, il n’a pas fait grand cas des demandes des provinces, il a ignoré le déséquilibre fiscal, la réforme de l’assurance-emploi, etc, etc. Les savantes dissertations n’ont pas manqué pour faire comprendre les subtilités de la plomberie budgétaire, pour trouver les astuces et retrouver la signature de l’art libéral de manœuvrer. Les anecdotes et les débats sur des considérations secondaires n’ont pas manqué. L’essentiel n’a pour ainsi dire pas été abordé.

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Un pacte pour fonder le Québec

À l’automne 1966, dans l’autobus en direction de l’Université de Montréal, j’ai discuté avec un homme d’un certain âge sur l’indépendance du Québec. Cette idée m’animait. Cet homme partageait mon enthousiasme. Me regardant droit dans les yeux, il m’a dit :

Si vous vous rendez à mon âge, j’ai 64 ans, vous aurez probablement la chance de voir naître le Québec. Ça ne se fera pas avant quarante ans. Au début du XXIe siècle. Peut-être, mais pas avant. Comme l’opposition sera forte, il faut que cette idée s’enracine. Oui. S’enracine. Puis, une idée comme celle-là doit mûrir, se répandre, cheminer, devenir incontournable, mais surtout demeurer l’affaire de tous ceux qui veulent un pays. C’est seulement comme ça qu’elle aboutira.

Ces paroles m’ont ramené sur terre. Vingt-sept ans plus tard, en 1993, Charles Taylor m’a aussi ramené sur terre. Au café Loft, à Québec, interrogé sur la façon d’aborder le mouvement sécessionniste du Québec, l’auteur de la théorie de la reconnaissance avança qu’il faut d’abord considérer ses promoteurs comme des ennemis. Ce soir-là, je n’ai pu fermer l’oeil. Je découvrais que la reconnaissance canadienne m’obligeait à être complice de mon assujettissement. Si j’osais affirmer le contraire, je devenais un ennemi.

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Gomery l'aide-mémoire (première partie)

Nous, souverainistes québécois, avons le devoir de ne jamais oublier cette colossale agression commise à l'égard de notre pensée et de notre action. D'où cet aide-mémoire dont la première partie a été rédigée entre la mi-septembre et la fin octobre 2005, soit avant la publication du rapport de Gomery. Une seconde partie suivra Gomery.

La réponse la plus souvent donnée par les témoins aux enquêteurs de la commission du juge Gomery sur le scandale des commandites fut: Je ne me souviens pas. Il s'agit sans doute là de la véritable devise de ces indéfectibles promoteurs du Canada.

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La royauté perdue du legs : de Pour la suite du monde à Horloge biologique

L'auteur s'est mérité le prix André-Laurendeau 2005 pour cet article

Tout règne s’inscrit dans une durée qui dépasse l’existence individuelle de ses sujets. Il puise son autorité dans les sources de l’histoire et trouve son inspiration dans l’appel de la suite du monde. Le film de Pierre Perrault et de Michel Brault, qui date de 1963, contient dans son titre une promesse sérieuse et très grave pour le jeune spectateur québécois de 2005. On prononce à voix basse ce merveilleux titre, Pour la suite du monde, et soudain on se sent délesté d’un grand poids, comme si une voix caverneuse et très ancienne s’adressait au tréfonds de notre conscience et nous disait : « Tu n’es plus seul ». Dès les premières images en noir et blanc, une amère étrangeté émane de la langue parlée par ces hommes : on entend un vieux dire turluter, on se dit qu’on ne connait pas ce mot, et en même temps on est convaincu de le connaître, de l’avoir entendu quelque part. Mais où ? Quand ? Était-ce dans cette vie ou dans une autre ? Et voilà notre spectateur embarqué malgré lui dans la plus fascinante des quêtes : celle des origines.

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Actualité et éloquence de témoignages d’hier sur les Canadiens-Français

« Le lien du langage est peut-être le plus fort et le plus durable qui puisse unir les hommes » . Ne croirait-on pas entendre ou lire l’un des inspirateurs ou des animateurs contemporains de la Francophonie. C’est bien pourtant Alexis de Tocqueville qui s’exprimait ainsi en 1831, après avoir passé quelques mois parmi nous. Il estimait aussi que « les Français du Canada devaient reconquérir complètement leur nationalité », c’est-à-dire en clair dans le langage d’aujourd’hui, assumer complètement la maîtrise de leur destin.

 

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