Interculturalisme, multiculturalisme: blanc bonnet, bonnet blanc
Ainsi, les commissaires Bouchard et Taylor recommandent-ils que les Québécois adoptent l’interculturalisme, sur la base, écrit-on, que ce modèle d’intégration serait plus conforme à la manière québécoise que le multiculturalisme canadien, qui ne serait pas « bien adapté à la réalité québécoise » (Gérard Bouchard et Charles Taylor, Fonder l’avenir. Le temps de la conciliation (rapport final intégral), p. 19).
Mais qu’est-ce qui distingue l’interculturalisme du multiculturalisme canadien ?
Qu’on ne s’y méprenne pas, à quelques détails près, l’interculturalisme, tel que l’entendent les commissaires, et le multiculturalisme, c’est du pareil au même. En vérité, tous deux s’abreuvent à la même source idéologique. Bonnet blanc, blanc bonnet.
Bouchard-Taylor: un rapport trudeauiste
Communication présentée dans le cadre de la Table ronde « Bouchard-Taylor : analyse et critiques » organisée par l'IRQ, le 3 juin 2008.
Pour tous ceux qui avaient été sensibles à la crise des accommodements raisonnables, et qui, très majoritairement, exprimaient le voeu d'un renforcement de l'intégration au Québec, le rapport Bouchard-Taylor sera une grande déception. « Tout ça pour ça ? », serait-on tenté de dire. Une grande déception, parce que l'opinion publique a clairement exprimé une volonté de réaffirmation, dans le modèle québécois, non seulement de la laïcité et de l'égalité républicaines, mais de l'intégration à la culture nationale. Au contraire, dans leur rapport, les commissaires proposent une série de mesures pour « normaliser » le modèle québécois et le rendre conforme aux principes pluralistes régissant le multiculturalisme canadien, pour lequel ils ne cachent pas leur admiration.