- Pierre Vadeboncoeur
- Novembre-Décembre 2007
- Nation, nationalisme, indépendance
2007
Les mouvements lents et souterrains des sociétés échappent à l’attention, mais ils n’en travaillent pas moins le corps social. On n’en est guère plus conscient qu’un individu ne l’est des phénomènes physiologiques dont son propre corps est le siège. La vie continue et c’est tout.
Une étrange question, sous la forme d’un mot, a surgi tandis que j’essayais de réfléchir à notre condition présente. C’est le mot inadéquation. Notre pensée collective, notre psychologie répondraient mal à certaines exigences de la réalité. Par quelles illusions, pas même conscientes ? Le projet d’indépendance ne nous obligerait pas, individuellement et collectivement, à nous dépasser. Tout pourrait s’accomplir sans un mouvement populaire puissant, sans une vague de fond dont les signes seraient évidents.