Juin 2013

Vol. CIII, no 6

Éditorial - Une idée porteuse

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Le patrimoine bâti religieux est un immense trésor menacé. Les transformations de la pratique religieuse, l’état des finances de l’Église québécoise, l’ambivalence des attitudes à l’égard de la religion et des finances publiques sous pression forment un complexe faisceau de déterminants qui accroissent les risques d’une embardée culturelle majeure. Le rapport trouble et malaisé que notre peuple entretient avec son histoire, n’est pas pour arranger les choses.

Il est pourtant inconcevable de laisser aller à vau-l’eau un tel héritage. Il est tout aussi invraisemblable de se laisser dicter par un pragmatisme amnésique des pratiques ruineuses qui finiraient par faire basculer dans la sphère des promoteurs privés ce qui, à tous égards, est un ensemble de biens publics.

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Le paradoxe d’une société timide luttant contre une minorité disparue

Dans l’édition du 13 mai dernier du journal Le Devoir, quatorze personnalités manifestaient leur soutien à l’endroit du projet de loi 14 du gouvernement Marois. Parce qu’il apparaissait nécessaire de contrer le déclin du français à Montréal et au Québec, et parce qu’il vaut mieux que soit adopté ce projet de loi que rien du tout, les quatorze ont trouvé des vertus certaines au projet de loi 14. Pourtant, à travers les lignes, on comprend que la position qu’ils défendent solidairement comprend de profondes réserves à l’égard du projet de loi du Parti québécois (PQ). Ce sont pourtant eux qui, pour le bénéfice du gouvernement, encouragent par leurs conseils éclairés à renoncer à l’expression de la volonté ferme et libre du peuple québécois. À les lire, les péquistes sont bien seuls face aux radicaux du Parti libéral du Québec (PLQ) et de la Coalition avenir Québec (CAQ), si bien que le retour des radicaux et des conservateurs dépend des capacités des militants en particulier à reconnaître les limites de l’action collective. Faut-il pour autant saisir la minuscule fenêtre actuelle pour renforcer ce qu’il est encore possible de faire avant le retour de la noirceur ?

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I feel fine

Martin Tremblay, 42 ans, avait mal dormi. Il s’était endormi trente minutes avant la sonnerie du cadran, le cadran avait sonné, mais il ne s’était alors pas réveillé. Désorienté, il gisait maintenant parmi les draps épars en tentant de donner un peu de logique à ses idées qui étaient encore tout imprégnées des brumes de la nuit. Sa femme et sa fille devaient être levées depuis un bon moment déjà, car l’odeur acidulée du café flottait dans l’air et il entendait, provenant de la chambre de sa fille, les accords rythmés d’un grand succès des Beatles :

I’m in love with her and I feel fine

Baby says she’s mine you know,

She tells me all the time you know

She said so

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Nationalisme et indépendantisme : de la convergence à la contradiction

L’indépendantisme n’est pas comme le nationalisme un mouvement ethnique assimilant les luttes pour la sauvegarde de la nation aux luttes pour la sauvegarde de la langue et autres caractéristiques et valeurs culturelles, sociales ou religieuses. L’indépendantisme, c’est une volonté et une stratégie de conquête du pouvoir politique pour libérer la nation québécoise de toutes les tutelles.

Andrée Ferretti, Gaston Miron, Les grands textes indépendantistes, Montréal, L’Hexagone, 1992, p. 19

Nous pensons qu’une partie des difficultés d’orientations idéologiques et stratégiques du mouvement souverainiste résultent des oscillations entre ces deux courants de pensée qui s’enchevêtrent ou se combattent selon les conjonctures. Départager ces deux idéologies est une opération délicate qui peut bousculer certaines certitudes du prêt à penser. Mais ce travail de clarification peut aussi s’avérer salutaire pour débusquer les ambigüités et les contradictions qui produisent bien souvent des dérives politiques.

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D’une crise à l’autre : considérations politiques sur la crise financière

Crise et mise en crise

C’est un lieu commun d’affirmer que toute crise est une occasion propice à la mise en place d’innovations technologiques ou financières, de réformes économiques ou de programmes politiques visant à transformer un « système », qu’il soit politique, économique, judiciaire ou même scolaire. Avec brio, Noami Klein en a déjà fait la démonstration dans son ouvrage sur la « stratégie de choc » du « capitalisme du désastre », qualifiant ainsi l’opportunisme de crise au cœur de la doctrine néolibérale que Milton Freidman et ses disciples appliquèrent à de nombreuses reprises depuis le milieu des années 1970[1].

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Collections numériques (1917-2013)

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