Janvier 2013

Vol. CIII, no 1

Détérioration des services d'hébergement pour les aînés: pourquoi ?

Depuis plusieurs mois, les média font état d’histoires d’horreur dans plusieurs résidences pour aînés : décès par ébouillantement, morts suspectes, manque d’hygiène, négligence dans les soins, nourriture de piètre qualité, personnel unilingue anglophone dans des résidences privées sous contrat avec le gouvernement, etc. Comment en sommes-nous arrivés là ?

Pour bien comprendre les enjeux de l’hébergement des aînés, il faut d’abord faire un portrait global et un historique de l’hébergement des personnes âgées en perte d’autonomie. Distinguons quatre grands secteurs :

  • les CHSLD (Centres d'hébergement et de soins de longue durée) publics et privés conventionnés ;
  • les ressources intermédiaires, les RI, que l’on pourrait qualifier de « secteur public privatisé » ;
  • le secteur privé ;
  • le secteur communautaire et coopératif.

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Éditorial - Mettre fin à l'impunité

La création du Centre universitaire de santé McGill a été une désastreuse erreur. Non pas une erreur de gestion, une erreur politique. Rien ne justifiait de créer deux mégahôpitaux universitaires à Montréal. Rien ne justifiait de partager moitié-moitié les fonds publics pour soutenir les institutions d’une minorité d’à peine 7 % de la population. Rien sinon la logique du développement séparé, la logique de l’apartheid feutré qui tient McGill et nombre d’institutions anglophones à l’écart de la réalité nationale. En acceptant de laisser se développer un centre que la démographie ne justifie pas, que la logique institutionnelle désaffilie des grands choix nationaux et que sa dynamique culturelle tient dans la logique du ghetto, le Québec s’est enferré dans un ruineux carcan.

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Comment chanter un pays qu'on ne reconnaît plus?

Au tournant de la Révolution tranquille, en rupture avec leurs anciens repères culturels et identitaires, les Canadiens français du Québec deviennent Québécois. Dans leur empressement à faire la transition, ils jettent bien des choses par-dessus bord, ne prenant surtout pas soin d’emporter avec eux, en même temps que leur drapeau, reflet de leur parcours séculaire en terre d’Amérique, un chant patriotique qui leur tenait lieu d’hymne national. Les turbulences qui, à cette époque, commencent à défier les fondements de l’État canadien, vont placer ce dernier devant une obligation de « realpolitik », une urgence de se délester d’un symbole devenu gênant, le God Save the Queen. Il faut laisser croire aux Québécois que le Canada est réellement leur pays. L’occasion se présente donc en même temps de faire main basse sur un autre symbole national canadien-français. Mais on aurait tort de croire que pour les Canadians, cette acquisition s'avère aussi naturelle qu’il a semblé au départ. L’attachement monarchique demeure en effet une valeur profonde dans la fibre identitaire du « Upper Canada » qui, depuis 1840, domine la machine politique canadienne à Ottawa.

Quarante ans et deux échecs référendaires plus tard, sentant la menace derrière lui et constatant un laisser-aller du côté de l’affirmation de l’identité québécoise, il n’est pas étonnant qu’Ottawa se croie maintenant prêt pour un retour affectif en faveur de l’héritage colonial d’antan. A contrario, chez tous ceux qui croient au ciment identitaire comme condition de survie politique du Québec et seule étoile pouvant véritablement guider sa marche vers la liberté, l’absence d’un hymne national québécois demeure toujours assez symptomatique de la difficulté de rallier émotivement les citoyens autour du projet d’émancipation nationale.

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Un combat qui n'est pas livré

En 1970, Pierre Vadeboncoeur écrivait dans La Dernière heure et la première : « Ce qu’il y a de nouveau pour nous dans le temps actuel, c’est que nous ne sommes plus portés par l’histoire et que, pleinement pour la première fois peut-être, nous avons à décider de demeurer ou de partir ». Ce que Vadeboncoeur écrivait alors, il y a quarante ans, est encore plus juste aujourd’hui, plus pressant, plus alarmant. Le Québec actuel n’est pas porté par l’histoire. Il n’est pas non plus en marge de l’histoire comme il l’était dans la société traditionnelle. Il pouvait alors se contenter de « survivre », en marge des grandes forces d’assimilation de la société contemporaine. Mais depuis le milieu du vingtième siècle, avec l’avènement de la société industrielle, le développement fulgurant des moyens de transport et surtout l’éclatement de toutes les frontières provoqué par le développement des médias, le Québec n’est plus isolé, il n’est plus protégé par ses institutions, la paroisse, l’éducation, l’Église. Il n’a de chance de survie que s’il se prend en main, que s’il s’assume lui-même, que s’il décide de rester lui-même.

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La démocratie contre les citoyens

L'auteur a été sous-ministre à la réforme des institutions démocratiques dans le gouvernement Lévesque.

Lorsqu’en 1977, la Loi sur le financement des partis politiques a été adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale, ce fut sans doute mon plus grand moment de gloire ! Être sous-ministre dans le gouvernement dirigé, à mes yeux, par le plus grand personnage politique de notre histoire, c’était déjà un grand privilège ! Être affecté à son dossier de prédilection, la réforme des institutions politiques, c’était avoir tiré le gros lot ! Et, chaque fois que René Lévesque réitérait sa conviction voulant que toute sa carrière politique eût été justifiée, si, comme bilan politique, il n’avait mené à bien que l’adoption de cette unique loi, aussi appelée loi 2, ma fierté était à son zénith !

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Collections numériques (1917-2013)

action couv 1933Bibliothèque et Archives nationales du Québec a numérisé tous les numéros de L'Action française et de L'Action nationale depuis 1917.

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