- Pierre Serré
- Numéros publiés en 1999
- Avril 1999
La souveraineté interdite
1. Ph. D. science politique. L'auteur tient à remercier, pour leurs judicieux commentaires, Paul Labonne, Sylvain Deschênes, Sylvie Ménard et surtout Mireille Gravel, qui a aussi assuré la révision et la correction finale du texte Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser..
Avec un mode de scrutin proportionnel adéquat, le Québec aurait pu devenir indépendant dès le début des années soixante-dix.
C’est à partir du moment où le PQ a fait la preuve de l’étendue de ses appuis dans l’opinion publique qu’a commencé à être prise au sérieux la menace que mouvement souverainiste pour l’ordre politique canadien. Les analystes ne s’entendent toutefois pas sur le moment où une telle preuve a été faite. Plusieurs l’ont vu dans 1 acces- sion au pouvoir du PQ en 1976. Or cette première victoire, opposait-on régulièrement, tenait davantage des caprices du mode de scrutin majoritaire que d’une volonté collective clairement exprimée et consciente de ses choix. D’autres ont affirmé que la preuve de la force du mouvement sou- verainiste fut fournie par le référendum de 1980, avec l’at- teinte de 40% des suffrages exprimés en faveur du projet de souveraineté-association du gouvernement Lévesque, ce qui représentait près de 50% du vote des francophone. Ce résultat de 40% a cependant été abondamment questionné de par la nature même du projet soumis à l’électorat : celui-ci n’im- pliquait pas directement la souveraineté, mais cherchait plutôt à amener stratégiquement l’électorat à exprimer une volonté de réforme du fédéralisme canadien avec, ultime- ment, la possibilité pour le Québec d’accéder à un statut par- ticulier au sein du Canada.