Il est bien particulier de souligner un anniversaire dans les temps actuels, où l’occasion tangible de fêter ne tient plus, pour cause de pandémie, mais où celle de réfléchir se fait plus prégnante que jamais.
Et réfléchissant, je me disais qu’il faut bien commencer par parler d’un grand décrochage. Pas de la souveraineté – la nécessité d’avoir en main tous les pouvoirs de décision est aussi manifeste présentement qu’en tant d’autres moments de notre histoire –, mais de la place réservée à l’intellectuel dans notre société.
Se dégage en fait le sentiment qu’on en revient constamment à ce constat de base : quel mal ce Québec a-t-il avec le monde des idées, l’univers de la connaissance ! On me pardonnera de m’y accrocher, mais avant de parler d’intellectuels et de souveraineté, il me semble incontournable de voir à quel point un virus vicieux, incontrôlé, aura suffi pour nous ramener en arrière, à un vieux fond qui nous est bien particulier, celui de la méfiance envers le monde de l’enseignement, à la base même de ce qui construit un intellectuel.
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