Le Québec indépendant doit se doter de sa propre banque centrale et de sa propre monnaie.
Le mercredi 11 décembre dernier se tenait au Centre Saint-Pierre à Montréal le troisième débat de la série « Penser le Québec indépendant », une initiative de Denis Monière. Après celui sur la Culture et les Télécommunication en octobre, présenté par Gilbert Paquette, et celui sur la Politique étrangère en novembre, présenté par Daniel Turp, le débat portait cette fois sur la monnaie dans un Québec indépendant.
Trois économistes présentant une longue feuille de route, Sylvie Morel, Pierre Beaulne et Pierre Fortin, composaient le panel animé par Gilbert Paquette devant une soixantaine de participants.
Ce consensus, partagé par un nombre croissant d’économistes, se démarque de la position traditionnelle du Parti québécois lors des deux référendums. En 1980, René Lévesque proposait une union monétaire avec le Canada. En 1995, Jacques Parizeau se contentait d’affirmer brièvement que la monnaie canadienne aurait cours légal au Québec au lendemain de l’indépendance, ce qui n’excluait pas la création d’une monnaie québécoise ultérieurement. Sans exclure cette position, en autant que ce soit une étape le temps de d’organiser le nouvel État du Québec, les panélistes pensent qu’elle devrait mener rapidement à la création d’une monnaie québécoise
La discussion a ensuite porté sur les options examinée dans le texte de Richard Carrier : monnaie flottante ou non, arrimée ou non à une autre monnaie ou encore à un panier de monnaies. Sur ces questions, lorsque la Banque centrale du Québec aura été créée, elle devrait établir sa politique sans s’aligner sur d’autres devise en fonction de l’objectif du moment : réduire le chômage ou juguler l’inflation.
Sur la question de l’indépendance de la Banque centrale à l’égard de l’État québécois, Sylvie Morel s’est montrée la plus critique. Elle a rappelé que l’indépendance des banques centrales est apparue avec le néolibéralisme à la fin des années 70. Elle a plaidé pour une banque centrale en phase avec les orientations de l’État, par exemple la réduction des écarts de richesses ou l’accélération de la transition écologique.
Une débat riche de contenu qui augure bien pour la suite du projet Penser le Québec indépendant.
Les enregistrements des exposés du 11 décembre au Centre Saint-Pierre sont en ligne Richard Carrier • Sylvie Morel • Pierre Beaulne • Pierre Fortin |