Le 14 avril 1999, L’Action nationale et le Québec tout entier perdaient un grand patriote, un semeur de liberté. M. Morin nous a laissé un immense héritage. Le temps seul nous permettra d’en prendre la mesure véritable, une mesure qui ne se trouvera sans doute en pleine lumière que le jour où le Québec assumera enfin la plénitude de son destin. Pour L’Action nationale, cet héritage signifie d’abord et avant tout un immense défi : celui de parachever l’audacieuse entreprise qui l’avait conduit à tout mettre en œuvre pour faire de notre revue un instrument essentiel pour tous ceux et celles qui cherchent, par l’action intellectuelle et le débat, à baliser les voies de l’émancipation, à dégager dans le flot des événements et dans le jeu des déterminants qui pèsent sur le devenir de notre peuple les meilleures avenues de réalisation de ses intérêts nationaux.
Outre le chantier de l’épargne, M. Morin avait entrepris, ces dernières années, de jeter les bases d’un vaste travail de recherche sur l’histoire de L’Action nationale. Des caisses et des caisses de documents conservent les matériaux de ce travail inachevé. Il faudra bien, un jour, poursuivre l’effort entrepris, donner suite.
Il existe peu de textes laissant entrevoir le sens et la forme que M. Morin voulait donner à cette histoire. Celui que nous publions aujourd’hui, en guise d’hommage et de commémoration, a d’abord paru à l’automne 1994 dans la revue Dires du Cégep Saint-Laurent dans le cadre d’un numéro consacré au nationalisme. M. Morin y fait une première mise en forme des matériaux et reconstitue la séquence des événements entourant la naissance de L’Action nationale.
Rosaire Morin le bâtisseur se penchant sur le travail des pionniers, telle est la façon pour nous de témoigner de notre immense reconnaissance envers un homme qui savait s’inscrire dans la continuité sans jamais s’esquiver devant les ruptures nécessaires. Telle est la façon pour nous de reconnaître que nous sommes devant son héritage comme à pied d’œuvre.
Le travail que veut accomplir L’Action nationale est plus nécessaire que jamais. Aucune autre revue ne survole l’ensemble de la question nationale avec autant de profondeur et de désintéressement. Elle est l’organe de la Ligue d’Action nationale, et leur histoire commune remonte à 1913. C’est la période de 1913 à 1928 qui est ici exposée.
La Ligue des droits du français
De mars 1912 à juin 1913, le Père Joseph-Papin Archambault, jésuite, descendant des familles Papin et Homier, écrivit, dans Le Devoir, une série d’articles sous le pseudonyme de Pierre Homier. Il y traitait surtout de la langue française. Il relevait les difficultés qu’elle rencontrait, et réclamait pour elle « sa place normale » dans la société. Il demandait aux gouvernants et aux hommes d’affaires de la respecter et de la défendre. Le Père Archambault ne se contentait pas d’écrire, il entreprenait des démarches pour corriger des situations intolérables.
L’intérêt fut tel que le P. Archambault fut vite débordé. Il songea alors à mettre sur pied un secrétariat pour recevoir les plaintes, les étudier, et effectuer les interventions en vue d’améliorer la situation du français. Il exposa son projet à deux amis, le docteur Joseph Gauvreau et le journaliste Omer Héroux qui tombèrent d’accord pour créer une organisation qui défendrait la cause du français. C’est dans ce but que le 11 mars 1913, un mardi, à 16 h, se réunirent Pierre Homier, Joseph Gauvreau, Henri Auger, A.G. Casault, Léon Lorrain et Anatole Vanier. La Ligue des droits du français était fondée. Pierre Homier était élu président et Joseph Gauvreau, secrétaire. Dès la troisième réunion, le nombre était réduit à quatre. « Mais qu’importe le nombre, écrira Pierre Homier, quand les âmes sont vaillantes et unies, et qu’elles portent en elles une foi profonde dans la bonté d’une cause, dans les méthodes à son service, dans la certitude de son triomphe ultime ». « Le mouvement que nous entreprenons, est-il écrit, n’est nullement un mouvement de provocation, une déclaration de guerre. Notre langue a des droits : droits naturels, droits constitutionnels. Nous voudrions qu’ils ne restent pas lettre morte ; nous voudrions surtout que nos compatriotes soient les premiers à les respecter ». Un peu plus tard, le 2 février 1915, Omer Héroux et le P. Guillaume Charlebois se joignent au groupe de direction formé de Joseph Gauvreau, Pierre Homier, Léon Lorrain et Anatole Vanier. Dans les mois qui suivent, Louis Hurtubise remplace le P. Charlebois, et en mars 1917, l’abbé Lionel Groulx remplace Léon Lorrain.
Dès le printemps 1913, l’équipe organise un bureau de publicité. Deux écrivains de talent traduisent, rédigent les textes d’annonces, de prospectus, de catalogues, etc., que des entreprises leur soumettent contre une faible rémunération. L’initiative est renforcée par une exposition de catalogues et de calendriers français organisée à Montréal. À l’occasion des fêtes, une vingtaine d’entreprises montréalaises offrent déjà des calendriers français.
En juin 1913, la Ligue publie un volume d’une centaine de pages sous le titre : « La langue française au Canada. Faits et réflexions ». La publication reproduit les articles de Homier dans Le Devoir. Au cours des mois qui suivent, la Ligue publie une liste mensuelle d’expressions techniques françaises classées par catégorie de métiers.
Mais l’activité principale de la Ligue prend la forme d’interventions constantes auprès des gouvernements, des municipalités, des entreprises et même des particuliers pour obtenir que la langue française occupe la première place. De nombreuses améliorations sont apportées. En janvier 1917, en pleine guerre, la Ligue des droits du français propulse une bombe fulgurante : L’Action française. Elle entend ainsi consolider et renforcer l’action qu’elle menait depuis quatre ans. L’année 1917 est bouillonnante. Du 1er mars 1917 au 8 janvier 1918, le comité de direction se réunit à trente reprises et une assemblée générale des ligueurs est tenue en octobre. On discute avec ardeur de publications, d’enquêtes, de conférences, de relations avec les sociétés nationales.
Les premières assemblées se tiennent dans le bureau du docteur Gauvreau. Puis, on emménage dans un petit réduit, au rez-de-chaussée du Monument national, sous le grand escalier qui conduit au premier étage. « L’espace n’était pas très large, ni l’air très pur, ni la lumière très vive…, écrivait Pierre Homier, mais avec de la bonne volonté, nous arrivions à nous placer, tous les six, autour de la table de notre aide-secrétaire ; puis nous laissions la grande porte ouverte… Que d’heures intéressantes nous avons passées dans cet antre obscur, où n’atteignaient pas les vains bruits de la rue ! Le P. Charlebois revenait ordinairement d’un voyage à Ottawa, et de son ton calme, nous détaillait les péripéties de la lutte livrée autour des écoles ; Héroux, que les avant-gardes ont toujours attiré, buvait ses paroles et les commentait de ses souvenirs ; puis chacun y allait de sa cueillette hebdomadaire de faits observés, de ses projets, de ses rêves ». Là naquit l’Almanach, là s’élabora L’Action française, là se décidèrent les principales interventions.
D’un débat à l’autre, les activités se multiplient. Elles se diversifient. Un Almanach de la langue française est publié en 1916. Il a vécu une vingtaine d’années. Il traite du problème national et des droits de la langue française. Puis la revue L’Action française est lancée telle « une sentinelle vaillante vouée à la défense de tous nos intérêts nationaux ». Les Éditions sont créées. Elles éditent les œuvres du chanoine Groulx, de ses membres et de ses principaux collaborateurs. Elles multiplient les brochures et les tracts de propagande. La liste des livres et des tracts publiés remplirait une dizaine de pages.
Ainsi le nom d’« Action française » devient populaire. Il désigne la revue L’Action française, les « Conférences de l’Action française », les « Éditions de l’Action française », la « Bibliothèque de l’Action française », les « Pèlerinages de l’Action française », les « Mémoires de l’Action française ». Pour consolider les assises de l’œuvre, les directeurs de la Ligue décident, en mai 1921, de demander une charte provinciale sous le nom de « La ligue d’action française », perpétuant ainsi l’idée des fondateurs. La requête de la charte exprime le souci de la continuité : « Les requérants, est-il écrit, exposent qu’il fut fondé à Montréal, le 11 mars 1913, une œuvre sous le nom de “Ligue des Droits du français” et qu’afin d’assurer sa permanence et d’agrandir son champ d’action, ils désirent obtenir des lettres patentes en vertu des dispositions de la troisième partie de la loi des compagnies de Québec, 1920, constituant en corporation sans capital-actions, sous le nom de Ligue d’Action française, vos requérants et les autres personnes qui peuvent en devenir membres ».
Cette requête était signée par Philippe Perrier, Lionel Groulx, Joseph-Papin Archambault, le docteur Joseph Gauvreau, Omer Héroux, Louis Hurtubise, Antonio Perrault, Anatole Vanier et Napoléon Lafortune. Depuis 1917, la revue participe à toutes les luttes nationales. Sa contribution à la vie du Québec et du Canada français est majeure. De mois en mois, des faits sont exposés. Un fil conducteur assure la continuité de l’orientation. Les idées proposées font boule de neige. Les réalisations d’aujourd’hui découlent pour un grand nombre de l’action intellectuelle des précurseurs.
La revue L’Action française
L’Action française paraissait le 25 de chaque mois. Pendant 12 ans, de 1917 à 1928, 143 numéros sont publiés. Le premier numéro, janvier 1917, compte 40 pages avec la couverture et celui de décembre 1928 atteint les 100 pages.
En 1917, l’abonnement coûte 0,10 $ par mois, 1,00 $ par année. En 1928, l’abonnement annuel était rendu à 2,00 $. La revue tire à 4000 exemplaires dès 1918, 5000 en 1919 et 6000 en 1923. Le tarif des annonces est avantageux. Au début, l’insertion d’une page s’élève à 8,00 $ et un contrat de 12 annonces revient à 60,00 $. La demi-page vaut 35,00 $ pour l’année et le quart de page 25,00 $. Les cartes professionnelles coûtent 1,00 $ par mois ou 10,00 $ pour l’année. Le responsable de l’annonce est J.-N. Chevrier, du 43, rue Saint-Vincent, l’adresse du Devoir à cette époque.
C’était d’ailleurs l’Imprimerie Populaire Limitée qui imprimait la revue. Le secrétariat de la Ligue et de la revue avait quitté le sous-escalier du Monument national. Il était maintenant établi dans l’Immeuble Dandurand, coin Sainte-Catherine et Saint-Denis.
Dans la parution de janvier 1917, on retrouve 4 pages d’annonces : Granger Frères, Librairie Beauchemin, Dupuis Frères, Librairie Déom, Ed. Archambault, la Banque Provinciale et Langevin & L’Archevêque avaient réservé une demi-page par entreprise. Quelques cartes d’affaires étaient souscrites : Hurtubise et Hurtubise, Anatole Vanier, Guy Vanier, Dr J. – B. Prince et l’avocat Alfred Labelle. Le revenu total des annonces se chiffrait à 50,00 $. En ce temps-là, comme aujourd’hui, l’abondance des richesses n’encombrait pas notre secrétariat.
Le premier numéro de la revue, janvier 1917, est d’avant-garde et analyse les problèmes vitaux de la nation canadienne-française. L’éditorial porte la signature d’Édouard Montpetit. L’appel à la compétence et à la supériorité est clair. L’objectif est précis : « la conquête économique doit être pour nous la réalité de demain ». Le vaillant docteur Gauvreau présente la revue et ses objectifs : « Nos droits, écrit-il, nos traditions, notre langue… qu’en restera-t-il dans dix ou vingt ans si pour les maintenir, un groupe organisé n’est sans cesse sur la brèche ? »
Omer Héroux, directeur de la revue, rappelle le geste des mères de famille qui, le 7 janvier 1916, avaient pris d’assaut l’École Guigues, afin que les institutrices puissent enseigner le français à leurs enfants. Sous le titre « Parlons mieux », Léon Lorrain rappelle que la difficulté d’apprendre le français « exige de nous un effort intellectuel dont les bienfaisants effets se font sentir dans tous les domaines ». Jean Bourgainville commente les gestes de fierté des élèves de Rigaud et des clients du Grand Tronc à Saint-Liboire qui avaient refusé de donner leurs billets « à moins que le chef du train ne les leur demandât en français ». Le P. Papin Archambault, sous le pseudonyme de Pierre Homier, s’élève contre les inscriptions anglaises des boîtes à lettres. Il proteste contre le « way in » et le « way out » de l’hôtel des postes. Il fustige le « dropped, dropped » de nos députés à Québec. « Ô mânes de Chapleau et de Mercier, voilez-vous, voilez-vous ! »
De 1917 à 1928, la revue a publié 2188 textes écrits par 374 auteurs. Lionel Groulx arrive en tête avec 157 textes. Viennent ensuite Joseph-Papin Archambault, Hermas Bastien, Antonio Perrault, Anatole Vanier, Albert Lévesque, Henri Beaudé, Olivier Maurault, Omer Héroux, Philippe Perrier, etc. Tous ces textes constituent une mine inépuisable sur la question nationale.
Dès le début, plusieurs numéros de la revue portent sur des thèmes : « Nos forces nationales », en 1918, « Les précurseurs », en 1919, « Comment servir », en 1920, « Le problème économique », en 1921, « Notre avenir politique », en 1922, « Le bilinguisme », en 1925, « L’éducation nationale », en 1927, etc.
Parmi les collaborateurs, on retrouve des avocats, des chefs ouvriers, des députés, des économistes, des médecins, des membres du clergé, un ministre, des religieux, des pédagogues, un sénateur…
L’Action nationale
Comme on sait, il existait en France une revue appelée L’Action française. Elle était l’organe d’un mouvement nationaliste d’extrême droite fondé par Charles Maurras en 1908. Jacques Bainville et Léon Daudet y étaient les principaux collaborateurs. Il n’existait aucun lien officiel entre L’Action française de France et L’Action française du Québec. Les deux cependant étaient nationalistes. En 1927, le Vatican condamne L’Action française de France parce qu’il jugeait que Maurras et ses collaborateurs confondaient nationalisme et religion. L’Action française de France se faisait le défenseur du « nationalisme intégral », d’une monarchie « héréditaire, antiparlementaire et décentralisée », et voyait l’Église comme la garante de l’ordre. L’Action française du Québec ne s’inspirait pas du mouvement nationaliste français, et ne voulait pas lui être assimilée. C’est pourquoi elle crut qu’il était nécessaire de changer de nom et adopta celui de L’Action canadienne-française. En 1932, elle remit en question cette appellation et en janvier 1933, la Ligue d’action canadienne-française devenait la Ligue d’Action nationale, et la revue s’appelait L’Action nationale, nom qu’elle a gardé depuis.
Le mouvement a maintenant 78 ans. La revue paraît dix fois par année. Ses 75 000 pages publiées depuis le début constituent une contribution efficace au développement du Québec. La ligue et la revue ne sont affiliées à aucun parti politique. Elles travaillent au développement de la vie nationale sous toutes ses formes : la culture, la langue, la vie sociale, l’économie, l’histoire, la politique, les droits constitutionnels.
Il serait long de raconter l’histoire de la ligue depuis 1933. Je ne donnerai que quelques exemples qui montrent que la ligue et la revue ont été étroitement liées à la vie nationale.
Le comité de direction de la ligue, en 1933, était formé de plusieurs personnes qui ont joué un rôle important dans la société. Esdras Minville en était le président, Hermas Bastien, le secrétaire. Harry Bernard était le directeur de la revue. Voici les autres membres du comité de direction. Certains vous sont déjà connus, d’autres sont des nouveaux venus : Joseph-Papin Archambault, Lionel Groulx, Olivier Maurault, Anatole Vanier, Arthur Laurendeau, le père d’André Laurendeau, Wilfrid Guérin, Eugène L’Heureux, Albert Tessier, René Chaloult, Léopold Richer. André Laurendeau est directeur de la revue depuis cinq ans quand il devient chef du Bloc populaire en 1942. Il le sera de nouveau de 1948 à 1954. Guy Frégault, notre grand historien, a aussi dirigé la revue de même que Pierre Laporte. Mais celui qui occupera ce poste le plus longtemps sera François-Albert Angers, soit de 1960 à 1981. C’est lui aussi qui a écrit le plus d’articles dans L’Action nationale, soit à peu près 400. C’était un polémiste remarquable, un pamphlétaire redouté. Mais celui qui a le plus contribué à l’élaboration de la doctrine nationale est le P. Arès dont l’œuvre, Notre question nationale a marqué des générations.
En 1933, la Ligue d’action nationale participe de façon très étroite au Programme de restauration sociale qui veut sortir le Québec du marasme consécutif à la crise économique. Sept des dix membres du Programme de restauration sociale sont de la Ligue d’action nationale.
En 1942, la Ligue d’action nationale collabore à fond avec la Ligue pour la défense du Canada qui rejette la conscription pour service à l’extérieur du pays, et refuse de dégager le premier ministre Mackenzie King de son engagement de ne pas imposer la conscription. Au Québec, 85 % des francophones se prononcent contre la conscription, et 90 % des anglophones en faveur. En 1953, la Ligue d’action nationale participera très activement à la Commission Tremblay sur l’avenir constitutionnel de la province, par trois de ses membres spécialement : Esdras Minville, Richard Arès et François-Albert Angers.
En 1966, la Fédération des sociétés Saint-Jean-Baptiste organise les États généraux du Canada français. La ligue d’action nationale y joue un rôle très actif. Elle fournira plus de mille pages aux États généraux qui, en passant, ont voté 37 pouvoirs exclusifs au Québec.
Et la bataille continue. L’Action nationale, qui s’appelait au début L’Action française, a maintenant 78 ans. Elle paraît dix fois par année. Ses 75 000 pages publiées depuis le début constituent une contribution efficace au développement du Québec. Elle s’intéresse à tous les aspects de la question nationale. Des orientations cohérentes sont proposées pour bâtir le Québec de demain. Elle est actuellement engagée à fond dans la guerre à la pauvreté et dans la lutte pour l’indépendance du Québec.
Les directeurs de la revue
L’Action française
Omer Héroux, Joseph Blain et Joseph Papin Archambault 1917-1921
Antonio Perrault 1921
Lionel Groulx 1921-1928
L’Action nationale
Harry Bernard 1933-1934
Arthur Laurendeau 1934-1937
André Laurendeau 1937-1942
François-Albert Angers – Roger Duhamel – André Laurendeau 1943-1946
Guy Frégault 1946-1947
Dominique Beaudin 1947-1948
André Laurendeau 1948-1954
Pierre Laporte 1954-1959
François-Albert Angers 1959-1967
Patrick Allen – Jean Genest – Rosaire Morin 1967-1970
Patrick Allen – Jean Genest 1970-1974
Jean Genest 1974-1981
Rosaire Morin 1981-1982
Jean Genest 1982-1986
Gérard Turcotte 1986-1988
Rosaire Morin 1988-1999
Robert Laplante 1999 –
Les présidents de la Ligue
Philippe Perrier 1921-1933
Esdras Minville 1933-1941
Anatole Vanier 1941-1954
François-Albert Angers 1954-1986
Yvon Groulx 1986-1988
Delmas Lévesque 1989-1990
Rosaire Morin 1990-1993
Robert Laplante 1993-2001
Pierre Noreau 2001-2006
Denis Monière 2006-2019
Christian Gagnon 2019 – …