Il se peut très bien que dans un avenir très proche – à moins que ce ne soit déjà fait – votre employeur vous invite ou, pire, vous oblige à vous inscrire à des formations sur l’écriture dite inclusive. Or, vous vous apercevrez vite que toutes les « stratégies d’écriture inclusive » qu’on tentera de vous faire avaler comme autant de couleuvres contribuent, chacune à leur manière, à la déconstruction du français. L’évidence que ces pratiques nuisent à la clarté, la concision et la fluidité du français vous sautera vite aux yeux.
Pour parer et contrer chacun des principaux arguments subjectifs qu’on vous présentera comme des vérités, L’Action nationale a pensé vous offrir un petit outil pour déconstruire toutes ces tentatives de… déconstruction.
Puisque ces organisations recourent grosso modo toutes aux mêmes procédés et déploient à peu de choses près le même argumentaire, appuyons-nous sur un exemple parmi tant d’autres, celui de l’UQAM.
Ci-dessous, vous trouverez en caractères standards le genre d’accroche et de préambule censés alarmer les employés et les pousser à l’urgence de s’inscrire à ce type de formation. Nous plaçons entre parenthèses et en italiques chacun des arguments qu’on peut leur opposer, à chaque étape de leur raisonnement.
Allons-y.
Dans un monde où les mots ont un pouvoir immense, il est essentiel de maîtriser les techniques d’écriture épicène pour garantir une communication inclusive et respectueuse. (Le « pouvoirs des mots » est en effet « immense », et celui du genre non marqué aussi : il s’agit du plus inclusif qui soit, et il ne nécessite la maîtrise d’aucune nouvelle technique particulière, ou l’application d’aucune nouvelle acrobatie langagière. Mais cette formation ne vous en pipera pas mot.) Plus qu’une simple tendance, cela devient une nécessité. (Ce sont les idéologues engagés dans le cadre de programme en EDI qui présentent comme une nécessité une inclusivité factice bâtie sur une équation fausse, à savoir que le genre grammatical équivaudrait au sexe biologique.) Mais saviez-vous que cela va bien au-delà de la simple féminisation de vos textes ? (Ce « bien au-delà » constitue une reconnaissance claire que prôner l’abandon pur et simple du genre non marqué a des conséquences sur de nombreux aspects de la langue. On nous annonce là tout un programme de rééducation linguistique. Par ailleurs, que peut-on vouloir d’autre que « féminiser » la langue, présenté ici comme un enjeu mineur ? À quelle nouvelle dérive langagière ouvre-t-on encore la porte ? Sans doute, on peut le craindre, à l’écriture non binaire.)
Que vous rédigiez pour l’administration publique, une entreprise ou une autre organisation, ces enjeux imprègnent votre quotidien. (Ils ne l’imprègnent que lorsque des idéologues qui veulent asservir la langue à leurs fins arrivent à nous convaincre de leurs aberrations. C’est à force d’attirer l’attention sur le genre non marqué qu’on finit par en faire une obsession.)
Notre formation en ligne Rédaction épicène vise à vous donner les outils nécessaires pour maîtriser cette forme d’écriture. (Ici, il faudrait plutôt écrire : « Cette formation tentera de vous faire croire de l’absolue nécessité de “maîtriser” de “nouveaux outils” requérant des mises à jour constantes, ce qui créera et maintiendra de nombreux emplois lucratifs en EDI.)
Ce que vous y apprendrez :
- Abandon du masculin générique : apprenez à éviter l’utilisation exclusive du masculin comme forme générique. [Le terme “exclusive” change tout ici : le titre laisse entendre l’urgence d’“abandonner” le genre non marqué, mais la description précise qu’il doit simplement cesser d’être exclusif… Il faudrait se brancher.]
- Maîtrise des techniques de féminisation et de formulation neutre : découvrez quand féminiser un texte et quand opter pour une formulation neutre pour une communication inclusive. [Neutraliser le style et l’expression, c’est un défaut, et non une qualité. Cette neutralité force à recourir à des redondances et des périphrases qui dépersonnalisent la langue. C’est une solution pire que le problème qu’elles prétendent régler.]
- Utilisation des techniques d’écriture inclusive : acquérez différentes stratégies pour promouvoir une représentation égale des sexes sans les nommer explicitement.
[Et voilà nos formateurs qui non seulement se démasquent, mais mettent en évidence leurs contradictions : les doublets qu’ils préconisent ont justement pour effet de faire ressortir très explicitement les deux sexes, même et surtout quand ce n’est pas nécessaire. Et quand on ne les nomme pas, on les noie dans des formules lourdes et redondantes. Cela aussi dépersonnalise et neutralise.]
Stimulation de la créativité : développez une réflexion favorisant la créativité et l’adoption de formulations alternatives égalitaires. [Les formules alternatives, comme leur nom l’indique, ne sont pas équivalentes, mais autres [voir notre texte précédent]. Les adopter, c’est donc dans un même geste rejeter des formulations valables souvent plus percutantes, imagées et concrètes que celles que génèrent les termes épicènes ou les périphrases.]
Analyse des choix linguistiques : pratiquez l’identification des solutions linguistiques appropriées à travers des exemples concrets pour une meilleure compréhension et application des principes de la rédaction épicène. [Là où on propose des solutions, c’est donc qu’un problème existe ; mais il s’agit ici d’un problème inventé puisque le genre non marqué est déjà le plus inclusif qui soit.]
En somme, la personne qui se soumet à ces diktats accouchera de textes incolores, inodores et sans relief, abusant de mots béquilles et de formulations longues, lourdes et laides. Et imprécises. Tout cela pour tenter de guérir une blessure inventée.
Les idéologues qui se cachent derrière cette entreprise cherchent à imposer une nouvelle trame narrrative linguistique. La meilleure chose à faire reste de participer activement à ces formations et à répliquer courageusement et froidement à chacune de ces fausses affirmations pour en souligner le ridicule et pour dénoncer un tel appauvrissement de la langue.
Tenez-nous au courant de vos démarches, et nous pourrons éventuellement les publier dans L’Action nationale. Bon courage !