
En couverture du numéro de mars 2023
Claire Lemay
La grande assemblée, 2002
Bois gravé et transfert d’image : L’ars moriendi, 76 x 102 cm
Claire Lemay est bachelière en arts plastiques de l’Université du Québec à Montréal et en pédagogie de l’Université Laval. Elle vit et travaille à Longueuil. Elle s’intéresse à tout ce qui touche les arts imprimés, de la gravure traditionnelle à l’estampe numérique. En 1992, elle participe à la fondation de l’atelier Zocalo qui deviendra un centre d’artistes autogéré. Depuis 1987, elle participe à de nombreux évènements nationaux et internationaux dédiés à l’estampe originale notamment au Mexique, en Pologne, en France, au Portugal et en Chine. En 2002, elle remporte le Prix d’excellence du Conseil québécois de l’estampe lors de la 2e Biennale de Montréal et en 2003 le Prix Loto-Québec lors de la 3e Biennale internationale de Trois-Rivières. Elle a reçu des bourses du Conseil des arts du Québec et du Conseil des arts de Longueuil. En 2009 la Ville de Longueuil lui remet le Prix Hommage à un bâtisseur de la culture.
Ses œuvres figurent dans plusieurs collections publiques et privées au Québec et à l’étranger.
www.clairelemay.com • clairelemay@hotmail.com
Sa plus récente exposition solo : https://youtu.be/sHeElsEQsn8
Mon travail de création m’a permis d’exploiter l’estampe originale à travers plusieurs procédés, de la gravure traditionnelle à l’estampe numérique. Ce qui m’intéresse dans mes projets, c’est démontrer une facette de notre société, en découvrant les liens qui l’unissent au passé. Des motifs s’apparentant aux formes d’écriture passées et actuelles se retrouvent en récurrence dans mes images depuis plusieurs années. Ce désir de comprendre ces signes, de les apparenter aux empreintes laissées par l’homme à travers le temps, oriente ma démarche. Dans une société qui n’en finit plus de converser avec les claviers, je questionne l’avenir du dialogue via la correspondance écrite.
Déjà dans l’œuvre Les annales du temps de 1995, des motifs indigènes font leur apparition. Dans le corpus de 2000-2002, Les témoins, une série de chaises gravées, schématisées en codes, se regroupent et suggèrent différentes attitudes humaines, exprimant tantôt le désarroi dans une formation désordonnée ou une pieuse assemblée, alignant les éléments dans un ordre absolu. Elles me rappellent les hiéroglyphes égyptiens où le même symbole selon le contexte pouvait signifier plusieurs choses comme le dessin du pied qui se lit « marcher », « se tenir debout »… Dans cette série, des images des premiers bois gravés européens du XVe siècle se combinent à mes gravures par transfert d’image. Une comparaison s’installe pour témoigner de l’évolution de la xylographie à travers les siècles.



