Œuvre du mois – Louis-Pierre Bougie

Louis-Pierre Bougie – L’arbre à vent Estampe (sérigraphie), 1976

En couverture du numéro de mai-juin 2025

Louis-Pierre Bougie
L’arbre à vent, 1976
Estampe (sérigraphie), 67 x 52 cm
BAnQ : collections.banq.qc.ca/ark:/52327/1975105

Né à Trois-Rivières en 1946, Louis-Pierre Bougie dessine depuis l’enfance. Il s’initie aux techniques de l’estampe à l’École des Beaux-arts de Montréal (1967) auprès de la professeure Angèle Beaudry, une aquafortiste accomplie. Bougie poursuivit sa formation dans différents ateliers : l’Atelier libre de recherche graphique de Montréal, la Guilde Graphique, l’atelier Arachel, chez Luc Nadeau et à l’atelier Graff. En 1978, le Musée du Québec (MNBAQ) lui consacre une première exposition solo d’envergure, Bougie n’a que 32 ans. Les dessins et toiles exposés sont alors qualifiés de surréalistes et d’oniriques. L’année suivante, il obtient une première bourse du ministère des Affaires culturelles du Québec (ancien CALQ) qui lui permet de réaliser un séjour d’étude d’un an en Europe.

En 1979-1980, il s’arrête à Paris et à Cracovie, deux escales particulièrement révélatrices. À Paris, il fréquente l’Atelier Lacourière & Frélault, atelier d’impression en lithographie et en taille-douce qui a vu passer un grand nombre d’artistes (Braque, Chagall, Miró, Matisse, Picasso), ainsi que l’atelier Champfleury. À Cracovie, il visite l’Atelier Libre Lotozowska 3. C’est au cours de ce voyage qu’il réalise les planches qui composeront son premier livre d’artiste Le prince sans rire qui a bien failli s’intituler Du rideau de douche au rideau de fer, preuve de son humour singulier et grinçant.

Lors d’un second séjour à Paris, Louis-Pierre Bougie fait la rencontre de François-Xavier Marange maître-imprimeur qui œuvre chez Lacourière & Frélault. Ainsi débute une longue amitié. En 1982, Marange s’installe au Québec. À la même période, Kittie Bruneau, Irénée Belley, Louis-Pierre Bougie, Catherine Farish, Liliane Fortier, Tin-Yum Lau, Jean Léger et Pierre-Léon Tétreault fondent l’Atelier Circulaire, à Montréal où François-Xavier Marange a dessiné et supervisé la construction des grandes presses.

En 1983, les poètes Gaston Miron et Michaël La Chance ont envoyé un télégramme à Louis-Pierre Bougie : « Nous saluons Louis-Pierre Bougie qui est de ceux qui, en devançant le lendemain augmente ses possibilités et dévie le temps de son encerclement mortel. » La réputation de buriniste et d’aquafortiste de renommée internationale de Bougie ne fait plus de doute. Sa contribution à la valorisation de la gravure québécoise est également significative par les invitations qu’il lance à des artistes étrangers..

Louis-Pierre Bougie est décédé le 10 janvier 2021 à Montréal. Son œuvre intime, mystérieuse et envoutante lègue une signature unique et porteuse d’une vibrante humanité à la hauteur de la sienne qu’il a su partager tout au long de sa vie.

louispierrebougie.com

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