En couverture du numéro d’Avril 2018
Luce Dumont
Migrations II. 2007. Techniques mixtes et estampes marouflées sur papier Stonehenge, 112 x 76,5 cm
Originaire de Montréal, Luce Dumont réside et travaille à Saint‑Fabien, près de Rimouski. Après ses études supérieures en biologie végétale, elle a travaillé quelques années en édition scientifique. Suite à un tournant de carrière, elle a obtenu un baccalauréat en arts plastiques de l’Université Laval. Membre active de plusieurs centres d’artistes, boursière du CALQ et de la SODEC, elle a présenté ses travaux lors d’expositions individuelles et collectives dans plusieurs régions du Québec, au Canada, ainsi qu’en Écosse.
Dans son travail, elle questionne les rapports de l’humain à l’environnement et aux autres espèces. La finesse dans son travail constitue une invitation à regarder ce qui est caché et à valoriser la lenteur du rythme naturel.
Impliquée dans sa région, Luce Dumont partage son temps entre sa production en dessin et en gravure, les formations qu’elle offre dans ces deux disciplines, la vie de famille, le jardin et les randonnées en forêt.
Prochaines expositions :
« Dénuement et opulence »
Galerie Léonard-Parent, Rimouski, 1er août au 8 septembre 2018
« Phytophanies et tressages éphémères »
Centre national d’exposition, Jonquière, 9 décembre 2018 au 19 janvier 2019
www.lucedumont.com / art@lucedumont.com
Il y a une part de risque, d’incertitude et de précarité dans le fait pour un artiste de passer autant de temps sur une seule feuille de papier.
(M. Valli & A. Ibarra, 2013)
Ma motivation prend racine dans mon profond attachement à la nature et le désir de la comprendre par l’observation attentive. Je mets en scène des figurations de plantes et de nids comme autant de métaphores incarnant les réalités qui me préoccupent, qu’il s’agisse d’écologie ou d’explorations esthétiques.
Mon expérience des sciences, conjuguée à l’héritage de femmes habiles aux travaux d’aiguille, marque ma manière d’aborder le travail en atelier. Ainsi, je concilie précision et liberté dans le dessin qui constitue pour moi le mode d’expression le plus direct et subjectif. J’ai également recours à plusieurs procédés d’estampe (intaglio et relief), ainsi qu’à la broderie. Dans un esprit de recherche, qui relève du jeu et du défi, je greffe souvent ces techniques entre elles. Il en résulte des propositions hybrides et polysémiques marquées par une distanciation subtile par rapport au réel. Les notions que je privilégie sont la protection, le plaisir de la découverte, l’acceptation d’un équilibre naturel, ainsi que la dualité entre l’inquiétude et l’apaisement, entre le silence et la révolte, entre la vie et la mort.
Je pose mon engagement dans ce travail long et minutieux qui est le mien en contrepoids au rythme actuel d’une société toujours plus essoufflée.