en couverture du numéro Avril-Mai 2020
Marc-Aurèle Fortin
L’Arc-en-ciel, huile sur carton, 94,4 x 120 cm, 1934 ou 1935
Collection du Musée national des beaux-arts du Québec
© Fondation Marc-Aurèle Fortin / SOCAN (2020)
Photographe : MNBAQ, Patrick Altman
Né le 14 mars 1888 à Sainte-Rose (Laval), Marc-Aurèle Fortin est le fils de Thomas Fortin, avocat et juge de la Cour supérieure de Montréal, et d’Amanda Fortier.
Fortin étudie d’abord au collège Saint-Laurent. En 1903, à l’âge de 15 ans, il s’installe à Montréal et entreprend des études artistiques de soir au Monument national, sous la direction d’Edmond Dyonnet, et à l’École du plateau, sous la direction de Ludger Larose.
En 1907, Fortin quitte Montréal pour l’Alberta et travaille dans un bureau de poste à Edmonton. Avec son petit pécule accumulé, il entame un séjour aux États-Unis à l’aube de la décennie 1910. Il se rend alors à Boston et à New York, puis à Chicago, où il étudie au Chicago Art Institute.
Revenu à Montréal en 1914, Fortin continue à peindre et s’intéresse particulièrement aux paysages. Six ans plus tard, il décide de retourner dans sa ville natale. Sillonnant à bicyclette la campagne de Sainte-Rose, il est fasciné par les arbres, la nature et les vieilles maisons. Inspiré par les grands ormes de la région, il fait des aquarelles où d’immenses arbres dominent littéralement le village et les personnages. À la même époque, il peint des vues d’Hochelaga et du port de Montréal qui témoignent de l’industrialisation de la ville, mais dans lesquelles le peintre intègre souvent des éléments naturels.
Progressivement, Fortin devient connu et expose notamment à Chicago en 1929 et à Pretoria, en Afrique du Sud, en 1930. Après un voyage de six mois en Europe, il revient au pays en 1935 et développe sa manière noire, une technique qui consiste à peindre sur un fond noir, obtenant ainsi de forts contrastes de couleurs, puis sa manière grise, misant sur des contrastes plus nuancés. Il parcourt le Québec à bicyclette, passant par Baie-Saint-Paul, la Gaspésie, les Laurentides et la campagne avoisinant Montréal, et peint les paysages rencontrés. Au cours de sa carrière, il expérimente diverses techniques artistiques, notamment l’aquarelle, la peinture à l’huile, le pastel et la gravure.
En 1955, Fortin se fait couper une jambe menacée de gangrène, puis la seconde, deux ans plus tard. Il est alors pris en charge par Albert Archambault, qu’il avait engagé pour s’occuper du commerce de ses oeuvres. Toutefois, Archambault néglige l’artiste et ne lui verse pas l’argent issu de la vente de ses toiles. En 1966, un journaliste pénètre chez le peintre et fait connaître l’état misérable dans lequel il se trouve. Un admirateur lui vient alors en aide et l’installe au sanatorium Saint‑Jean de Macamic en Abitibi où il est décédé le 2 mars 1970. Il est inhumé à Sainte-Rose.
© Ministère de la Culture et des Communications