Le RIN et l’union des forces indépendantistes

Le Parti québécois (PQ) est formé le 14 octobre 1968 suite à la fusion du Mouvement Souveraineté-Association (MSA) et du Ralliement national (RN). Le congrès de fondation du PQ n’a rendu aucun hommage au Rassemblement pour l’indépendance nationale (RIN) qui était alors un pionnier pour l’indépendantisme québécois1. Comment expliquer cette omission ? Est-ce que le RIN avait envisagé l’union des forces indépendantistes avec le MSA ? Nous retracerons, par une trame chronologique, les actions du RIN qui définissent ses orientations politiques, mais surtout sa façon de concevoir des alliances avec d’autres options indépendantistes. Nous analyserons deux sources reliées au RIN lors de sa seule campagne électorale, soit un résumé de son programme paru dans son journal L’Indépendance et l’essai d’André d’Allemagne intitulé Le colonialisme au Québec. Ceci nous permettra d’aborder la tentative de convergence des forces indépendantistes dès l’apparition du MSA.

Le RIN à l’aube des élections de 1966

Le RIN, né le 10 septembre 1960, est initialement un mouvement populaire qui vise à convaincre les Québécois des bienfaits qu’apporterait l’indépendance. Le groupe, qui inclut André d’Allemagne (président) et Marcel Chaput (vice-président), élabore un plan de route qui montre un alignement du mouvement vers un anticolonialisme de gauche2. Il faut attendre après la fondation du RIN pour que Pierre Bourgault rejoigne le mouvement. Il y devient rapidement un membre influent en obtenant le poste de président de la région montréalaise en juin 19613.

Le RIN voulait s’assurer d’une victoire du Parti libéral du Québec (PLQ) lors des élections du 14 novembre 1962 afin que le ministre des Richesses naturelles, René Lévesque, puisse procéder à une nationalisation complète du réseau hydroélectrique. Comme le souligne l’historien Claude Cardinal : « Pour beaucoup d’indépendantistes [la nationalisation de l’hydroélectricité] constituait un premier pas vers l’indépendance. […] aussi ne fallait-il pas l’entraver par d’autres considérations qui pousseraient vers la victoire les adversaires de la nationalisation4 ». Cette décision alimentera une réflexion existentielle au sein du RIN. Pressé de former un parti politique, Chaput quitte le mouvement pour former le Parti républicain du Québec5. Il faudra attendre mars 1963 pour que le RIN devienne officiellement un parti politique sous la présidence de Guy Pouliot6. Pragmatique, Chaput reviendra au RIN pour l’élection générale du 5 juin 1966, considérant le RIN comme le meilleur moyen d’atteindre l’indépendance7.

Le parti connaît une division à l’interne dès l’été 1964. Un groupe de la région de l’Est-du-Québec critiquait la présidence tournée vers la gauche de Bourgault. Le 28 août, plusieurs personnalités quittent le RIN pour former un nouveau parti. Le Regroupement national (RN) compte les ex-rinistes René Jutras et Jean Garon. Il se différencie du RIN par ses valeurs reliées au nationalisme traditionnel, soit la morale catholique, la famille et la langue française8. En mars 1966, le RN fusionne avec la section québécoise du Ralliement des créditistes, dirigé par Gilles Grégoire, pour former le Ralliement national (qui a aussi pour abréviation RN). Ce parti préconise le concept d’États associés, concept moins affirmé que l’indépendantisme riniste9.

Que propose le RIN, parti politique, en 1966 ?

Deux ouvrages parus en 1966 nous permettent de mieux comprendre la pensée du RIN. André d’Allemagne publie Le colonialisme au Québec. Comme l’a souligné Bourgault dans une entrevue en 1998 : « Dans le RIN, c’était [d’Allemagne] le maître à penser10 ». Il est ainsi pertinent de comprendre les traits importants qui se dégagent de cet essai. Nous constatons, dès la préface, que le nationalisme de D’Allemagne est québécois et non canadien-français. Ce néonationalisme est centré sur les questions sociales et sur l’indépendance du Québec11. Par son titre, d’Allemagne relie la quête de l’indépendance québécoise aux luttes de décolonisation qui se déroulaient dans le monde12. Il réfère directement à l’auteur tunisien Albert Memmi13. Selon d’Allemagne, l’Angleterre, puis le Canada, correspond aux colonisateurs qui entravent les libertés du colonisé canadien-français14. Par sa lecture de l’historien Michel Brunet, d’Allemagne note une différence entre le nationalisme québécois et canadian et dénonce les alliances passées et actuelles des élites canadiennes-françaises avec le pouvoir fédéral et anglophone15. Comme le constate l’historien Jean-Philippe Carlos, pour d’Allemagne, la langue française « est un témoin important de la lutte historique qu’ont dû traverser les Canadiens français afin de pouvoir exister en français en Amérique du Nord16 ». À cette époque, la plupart des Canadiens français travaillaient dans des usines où les patrons étaient majoritairement des unilingues anglophones17. Comme le montre d’Allemagne, cette « minorité privilégiée » a un meilleur financement de ses universités, subventionnées en grande partie par le gouvernement québécois18. Selon lui, le bilinguisme d’État est à proscrire, car il représente une forme de dénigrement de la langue française19.

De ce fait, un Québec indépendant doit adopter l’unilinguisme français dans toutes ses sphères20.

Dans la parution du 15 mars 1966 de L’Indépendance, le RIN présente un résumé de 4 pages de son programme électoral intitulé Le Québec de demain. Les rédacteurs affirment qu’un Québec indépendant pourrait s’occuper de ses propres affaires économiques21. La grande majorité du document traite de la gestion économique que réaliserait le RIN une fois au pouvoir. À la 3e page, le RIN développe l’importance d’une éducation en français accessible pour tous les Québécois, peu importe leurs origines ethniques. À la 4e page, sans nier l’utilité d’être polyglotte, le RIN veut rompre avec le bilinguisme obligatoire afin de permettre aux Canadiens français, « soit 88 % de la population du Québec22 », de travailler dans leur langue. Comme l’explique l’historien Réjean Pelletier, le RIN semble plus souhaiter définir leur manière d’élaborer une économie sociale-démocratique23. Il est toutefois clair que le RIN préconise l’unilinguisme français en 1966, comme en témoigne l’essai de d’Allemagne. Le parti récoltera 5,6 % du vote populaire sans obtenir de sièges lors des élections générales du 5 juin 1966. Cela ne l’empêchera pas de continuer à lutter pour l’indépendance24.

De courtes négociations entre les forces indépendantistes

En septembre 1967, René Lévesque, alors député libéral, propose une réforme du PLQ pour que le parti se rapproche du souverainisme25. Au début d’octobre 1967, Lévesque élabore sa conception d’un Québec souverain associé économiquement au reste du Canada, soit les bases d’Option Québec. Le caucus de Jean Lesage refuse son option, ce qui l’amène à démissionner le 15 octobre 196726. Il se formera rapidement une équipe comprenant d’anciens libéraux réformistes, dont François Aquin, qui deviendra le MSA.

Comme le souligne l’historien Jean-Charles Panneton, le nombre d’adhérents à l’option Lévesque passe de 700 en janvier 1968 à 7000 en mai 196827. Au tout début du mois de janvier 1968, Lévesque publie Option Québec, permettant de faire connaître aux Québécois ses idées28. Comme pour l’essai de D’Allemagne, Lévesque débute son texte en se définissant comme faisant partie du peuple québécois29. Lévesque mentionne ensuite les réalisations économiques d’envergures réalisées par l’État québécois lors de la Révolution tranquille. Il souligne qu’un Québec indépendant pourrait élaborer davantage de politiques sociales-démocrates, puisqu’il ne serait plus entravé par Ottawa30. Jusqu’ici, les visions du RIN et du MSA semblent similaires. Ils se situent dans un néonationalisme où l’État est un vecteur essentiel qui encadrer plusieurs aspects sociaux et économiques du Québec. Toutefois, Lévesque pense qu’il doit absolument y avoir souveraineté du Québec avec une association économique pancanadienne, ce que ne préconise pas le RIN31.

Le président du MSA semble peu enthousiaste à s’allier avec le RIN, un parti associé à des manifestations tapageuses32. Plusieurs rinistes rejoignent le MSA naissant. Il n’appréciera pas « la sorte d’extrémisme [des ex-rinistes] dont il me semblait, pour ma part, qu’on aurait pu se passer33 ». Ayant lu l’essai de D’Allemagne, il est en désaccord avec l’image actuelle d’un Québec « colonisé » par les Canadiens anglais34. Pour leur part, Bourgault et d’Allemagne sont conscients de la montée en flèche du MSA au sein de l’électorat. Le RIN doit donc se rallier à l’option Lévesque ou mourir dans l’indifférence35. Cette approche est vivement dénoncée par la vice-présidente élue en octobre 1967, Andrée Ferretti. Elle critique ouvertement la position du président qui, selon elle, serait prêt à tomber dans le piège de l’électoralisme. Ces différends idéologiques s’illustrent par l’organisation du clan Ferretti au journal Le Bélier, organe non officiel du RIN qui contre la présidence de Bourgault36. Cette situation se clôt par la démission de Ferretti en mars 1968.

Comme on peut le voir dans l’édition du 16 avril 1968 de L’indépendance, d’Allemagne remplace Ferretti à la vice-présidence du parti. Cela permettra au RIN d’entreprendre des pourparlers avec le MSA37. La une de cette même édition est pertinente pour comprendre la pensée du RIN, car elle associe son unité reconquise au rassemblement nécessaire des indépendantistes sous une même bannière : « Le RIN refait son UNITÉ et propose la réunion de TOUS les INDÉPENDANTISTES38 ».

Au moment de cette parution, le MSA a tenu son premier congrès. Deux aspects sont essentiels pour comprendre la dynamique des éventuelles négociations. Le MSA a décidé de passer au stade de parti politique d’ici la fin de l’année il a appuyé une résolution de Lévesque, au grand désarroi d’Aquin, qui maintiendrait les subventions québécoises aux écoles anglophones39. Puisque le MSA avait alors un plus fort appui que l’ensemble des partis indépendantistes, il avait la position avantageuse lors d’éventuelles négociations entre les forces indépendantistes. Lévesque attendra un mois pour convoquer une rencontre le 3 juin conviant le RIN et le RN.

Lors des négociations, Bourgault affirme que l’éventuel parti de coalition devra opter pour une subvention unique aux écoles francophones. Selon Lévesque, la fréquentation des anglophones dans une école publique anglophone est un droit qui doit être conservé advenant la souveraineté du Québec40. De plus, Bourgault trouve que le concept de souveraineté-association n’est pas essentiel dans une logique indépendantiste, contrairement à Lévesque. Au final, les deux présidents ne s’entendent pas41. Le RN de Gilles Grégoire opte pour le rôle de médiateur dans la négociation42.

Entre-temps, un événement jouera en la défaveur du RIN. Avant l’événement, Bourgault, interviewé par un journaliste, refuse d’être dans l’estrade d’honneur pour la Saint-Jean du 24 juin au parc Lafontaine et lance un appel aux Québécois à manifester contre la présence de Pierre-Elliot Trudeau, candidat libéral pour le poste de premier ministre canadien aux élections fédérales du 25 juin43. Il était alors inacceptable pour Bourgault que le chef libéral, ouvertement anti-indépendantiste, assiste cette fête des Canadiens français. Même si le vice-président du RIN a tenté de le dissuader à y participer, il le fera tout de même44. Bourgault est arrêté et détenu pour 24 heures lors de cette manifestation qui deviendra dans la mémoire collective québécoise le « Lundi de la matraque ».

Lévesque voit le président du RIN à la une du journal du 25 juin. Il sera outré du geste de Bourgault et suspendra les pourparlers avec le RIN dès le 26 juin45. Le MSA offrira une dernière chance au RIN de participer aux négociations tripartites le 2 août. Pierre Renaud, membre de l’exécutif du RIN, et d’Allemagne seront invités, et non Bourgault. Les pourparlers se terminent rapidement, puisque le MSA menait la discussion et ne voulait rien céder. De plus, Lévesque avait planifié le congrès de fondation de son parti au milieu du mois d’octobre46.

Suite à la fusion du MSA et du RN pour former le PQ, dirigé par Lévesque, le 14 octobre 1968, les principaux membres du RIN sont désormais conscients qu’ils sont dans une impasse. Le conseil central organise une réunion le 25 et 26 octobre. Trois options sont présentées pour redéfinir l’avenir de la formation politique. La dernière consistait à saborder le parti, permettant ainsi aux ex-rinistes de gonfler les rangs du PQ. C’est cette décision qui sera adoptée majoritairement par les membres présents à l’assemblée du 26 octobre 196847. Bourgault y prononcera son dernier discours en tant que président du RIN, en clamant qu’il fallait maintenant promouvoir l’indépendance au PQ : « Pour la dernière fois de ma vie, je dis : Vive le RIN !nbsp;! Et pour la première fois de ma vie, je dis : Vive le Parti québécois48 !nbsp;! » Il se procurera rapidement une carte de membre du PQ et incitera les militants à continuer de défendre « l’esprit du RIN » en migrant au PQ49.

Conclusion

Nous avons constaté que le RIN a été un organe politique qui a lutté pour que le Québec forme un pays libre. Il était ouvert aux propositions d’alliances avec différentes forces indépendantistes afin de créer un parti indépendantiste uni porté vers la social-démocratie. Pour ce faire, le RIN a commencé en tant que mouvement populaire qui a appuyé la nationalisation de l’hydro-électricité en 1962. Sous la présidence de Bourgault en mai 1964, le parti indépendantiste s’est clairement défini comme étant de gauche, ce qui a provoqué une scission à son côté droit.

En 1966, deux ouvrages ont été publiés par le RIN et d’Allemagne afin de présenter leur position indépendantiste aux Québécois dans un contexte électoral. En novembre 1967, Lévesque brouille les cartes en formant le MSA. Bourgault lui tendra la main pour une convergence des forces indépendantistes. Malgré des négociations ardues, le RIN sera exclu des ententes dirigées par Lévesque, ce qui l’amènera à se saborder pour rejoindre graduellement le PQ. Bourgault et d’Allemagne ne voulaient surtout pas radicaliser leur parti afin qu’il puisse défendre l’ensemble de leur programme. Entre 1969 et 1971, Bourgault se présentera à des postes de présidences de l’exécutif au PQ. Lévesque tente de l’écarter de l’exécutif puisqu’il considère Bourgault comme un « radical » de l’indépendantisme. L’attitude de Lévesque sera dénoncée par Jacques Parizeau, alors figure importante du parti, qui prendra position contre son président pour que l’ancien président du RIN puisse s’exprimer librement au sein de l’exécutif50.

Ce tournant majeur dans l’histoire de l’indépendantisme québécois nous amène à réfléchir collectivement à l’enjeu de la question nationale. Est-ce que les différents partis et mouvements indépendantistes ou nationalistes réussiront à écarter leurs divergences idéologiques afin de défendre un même projet collectif à l’approche des élections du 3 octobre 2022 ? Les divisions partisanes devraient être mises de côté au profit d’un même projet beaucoup plus important et précis, soit l’émancipation du pays québécois pour assurer la pérennité du français en Amérique du Nord. Pour établir entre autres ses propres politiques environnementales, économiques, internationales et même linguistiques, il faut avant tout que le Québec soit un pays, et non une province régie par une autorité gouvernementale qui lui est hiérarchiquement supérieure.

 


1 Claude Cardinal. Une histoire du RIN (Montréal : VLB éditeur, 2015), p. 458

2 Jean-François Nadeau, Pierre Bourgault (Montréal : LUX, 2016), p. 97-98, 100

3 Jean-François Nadeau, op cit, p. 102

4 Claude Cardinal, op cit, p. 85

5 Ibid, p. 111-112

6 Réjean Pelletier, « Le Rassemblement pour l’indépendance nationale » dans Histoire intellectuelle de l’indépendantisme québécois- tome 1 1834-1968, Robert Comeau, dir. (Montréal : VLB éditeur, 2012), p. 169

7 Jean-François Nadeau, op cit, p. 178-179

8 Janie Normand, « L’indépendance à droite : le Regroupement national et le Ralliement national », Bulletin d’histoire politique 20, 3 (printemps 2012) : p. 128

9 Ibid, p. 131

10 Pierre Bourgault, cité dans Yves Beauregard, « La passion de l’indépendance : Entrevue avec Pierre Bourgault », Cap-aux-Diamants 53, (printemps 1998) : p. 31

11 André d’Allemagne, Le colonialisme au Québec (Montréal : LUX, 2009), p. 64

12 Ivan Carel, « André d’Allemagne ١٩٦٦ » dans Histoire intellectuelle de l’indépendantisme québécois- tome 1 1834-1968, Robert Comeau, dir. (Montréal : VLB éditeur, 2012), p. 228

13 Jean-Philippe Carlos, « ˝Le bilinguisme qui nous tue˝ : André d’Allemagne et la condamnation du bilinguisme institutionnel au Québec (1958-1968) », Bulletin d’histoire politique 26, 2 (hiver 2018) : p. 159

14 André d’Allemagne, op cit, p. 21

15 Ibid, p. 113

16 Jean-Philippe Carlos, op cit, p. 158

17 André d’Allemagne op.cit, p. 70-71 et Ivan Carel, op cit, p. 225

18 André d’Allemagne, op cit, p. 73

19 Jean-Philippe Carlos, op cit, p. 161

20 Ivan Carel, op.cit, p. 224

22 Ibid, p. 4

23 Réjean Pelletier, « Le RIN et son programme d’action en ١٩٦٦ : indépendance et révolution nationale », Bulletin d’histoire politique 22, 3 (été 2014) : p. 67

24 Claude Cardinal, op.cit, p. 291

25 Michel Sarra-Bournet, « René Lévesque ١٩٦٨ » dans Histoire intellectuelle de l’indépendantisme québécois- tome II 1968-2012, Robert Comeau, dir. (Montréal : VLB éditeur) p. 22

26 Jean-Charles Panneton, Le gouvernement Lévesque (Tome 1) : De la genèse du PQ au 15 novembre 1976 (Québec : Septentrion, 2016), p. 139-140

27 Ibid, p. 151

28 Ibid, p. 154

29 Michel Sarra-Bournet, op.cit, p. 23-24

30 Ibid, p. 24-25

31 Jean-Charles Panneton, op.cit, p. 154

32 Jean-François Nadeau, op.cit, p. 185

33 René Lévesque, Attendez que je me rappelle… (Montréal : Québec Amérique, 2007), p. 306

34 Ivan Carel, op.cit, p. 229

35 Jean-François Nadeau, op.cit, p. 265 et Yves Beauregard, op.cit, p. 32

36 Claude Cardinal, op.cit, p. 397-398

37 Ibid, p. 423

38 RIN, « Édition du 16 au 30 avril 1968 » L’Indépendance 6, 12, p. 1, https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/4065442

39 Claude Cardinal, op.cit, p. 428

40 Jean-François Nadeau, op.cit, p. 289

41 Claude Cardinal, op.cit, p. 437

42 Janie Normand, op.cit, p. 143

43 Le RIN, réalisé Jean Claude Labrecque (2002 ; Montréal, QC : Productions Virage, 2009), DVD

44 Jean-François Nadeau, op.cit, p. 293

45 Claude Cardinal, op.cit, p. 443

46 Ibid, p. 448

47 Ibid, p. 463

48 Pierre Bourgault cité dans Claude Cardinal, op.cit, p. 464

49 Jean-François Nadeau, op.cit, p. 303

50 Pierre Duchesne, Jacques Parizeau : Tome 1- Le Croisé (1930-1970), (Montréal : Nomades, 2015) p. 588-589

* Étudiant au baccalauréat en Histoire à l’Université de Montréal.

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Le RIN et l’union des forces indépendantistes

Le Parti québécois (PQ) est formé le 14 octobre 1968 suite à la fusion du Mouvement Souveraineté-Association (MSA) et du Ralliement national (RN). Le congrès de fondation du PQ n’a rendu aucun hommage au Rassemblement pour l’indépendance nationale (RIN) qui était alors un pionnier pour l’indépendantisme québécois1. Comment expliquer cette omission ? Est-ce que le RIN avait envisagé l’union des forces indépendantistes avec le MSA ? Nous retracerons, par une trame chronologique, les actions du RIN qui définissent ses orientations politiques, mais surtout sa façon de concevoir des alliances avec d’autres options indépendantistes. Nous analyserons deux sources reliées au RIN lors de sa seule campagne électorale, soit un résumé de son programme paru dans son journal L’Indépendance et l’essai d’André d’Allemagne intitulé Le colonialisme au Québec. Ceci nous permettra d’aborder la tentative de convergence des forces indépendantistes dès l’apparition du MSA.

Le RIN à l’aube des élections de 1966

Le RIN, né le 10 septembre 1960, est initialement un mouvement populaire qui vise à convaincre les Québécois des bienfaits qu’apporterait l’indépendance. Le groupe, qui inclut André d’Allemagne (président) et Marcel Chaput (vice-président), élabore un plan de route qui montre un alignement du mouvement vers un anticolonialisme de gauche2. Il faut attendre après la fondation du RIN pour que Pierre Bourgault rejoigne le mouvement. Il y devient rapidement un membre influent en obtenant le poste de président de la région montréalaise en juin 19613.

Le RIN voulait s’assurer d’une victoire du Parti libéral du Québec (PLQ) lors des élections du 14 novembre 1962 afin que le ministre des Richesses naturelles, René Lévesque, puisse procéder à une nationalisation complète du réseau hydroélectrique. Comme le souligne l’historien Claude Cardinal : « Pour beaucoup d’indépendantistes [la nationalisation de l’hydroélectricité] constituait un premier pas vers l’indépendance. […] aussi ne fallait-il pas l’entraver par d’autres considérations qui pousseraient vers la victoire les adversaires de la nationalisation4 ». Cette décision alimentera une réflexion existentielle au sein du RIN. Pressé de former un parti politique, Chaput quitte le mouvement pour former le Parti républicain du Québec5. Il faudra attendre mars 1963 pour que le RIN devienne officiellement un parti politique sous la présidence de Guy Pouliot6. Pragmatique, Chaput reviendra au RIN pour l’élection générale du 5 juin 1966, considérant le RIN comme le meilleur moyen d’atteindre l’indépendance7.

Le parti connaît une division à l’interne dès l’été 1964. Un groupe de la région de l’Est-du-Québec critiquait la présidence tournée vers la gauche de Bourgault. Le 28 août, plusieurs personnalités quittent le RIN pour former un nouveau parti. Le Regroupement national (RN) compte les ex-rinistes René Jutras et Jean Garon. Il se différencie du RIN par ses valeurs reliées au nationalisme traditionnel, soit la morale catholique, la famille et la langue française8. En mars 1966, le RN fusionne avec la section québécoise du Ralliement des créditistes, dirigé par Gilles Grégoire, pour former le Ralliement national (qui a aussi pour abréviation RN). Ce parti préconise le concept d’États associés, concept moins affirmé que l’indépendantisme riniste9.

Que propose le RIN, parti politique, en 1966 ?

Deux ouvrages parus en 1966 nous permettent de mieux comprendre la pensée du RIN. André d’Allemagne publie Le colonialisme au Québec. Comme l’a souligné Bourgault dans une entrevue en 1998 : « Dans le RIN, c’était [d’Allemagne] le maître à penser10 ». Il est ainsi pertinent de comprendre les traits importants qui se dégagent de cet essai. Nous constatons, dès la préface, que le nationalisme de D’Allemagne est québécois et non canadien-français. Ce néonationalisme est centré sur les questions sociales et sur l’indépendance du Québec11. Par son titre, d’Allemagne relie la quête de l’indépendance québécoise aux luttes de décolonisation qui se déroulaient dans le monde12. Il réfère directement à l’auteur tunisien Albert Memmi13. Selon d’Allemagne, l’Angleterre, puis le Canada, correspond aux colonisateurs qui entravent les libertés du colonisé canadien-français14. Par sa lecture de l’historien Michel Brunet, d’Allemagne note une différence entre le nationalisme québécois et canadian et dénonce les alliances passées et actuelles des élites canadiennes-françaises avec le pouvoir fédéral et anglophone15. Comme le constate l’historien Jean-Philippe Carlos, pour d’Allemagne, la langue française « est un témoin important de la lutte historique qu’ont dû traverser les Canadiens français afin de pouvoir exister en français en Amérique du Nord16 ». À cette époque, la plupart des Canadiens français travaillaient dans des usines où les patrons étaient majoritairement des unilingues anglophones17. Comme le montre d’Allemagne, cette « minorité privilégiée » a un meilleur financement de ses universités, subventionnées en grande partie par le gouvernement québécois18. Selon lui, le bilinguisme d’État est à proscrire, car il représente une forme de dénigrement de la langue française19.

De ce fait, un Québec indépendant doit adopter l’unilinguisme français dans toutes ses sphères20.

Dans la parution du 15 mars 1966 de L’Indépendance, le RIN présente un résumé de 4 pages de son programme électoral intitulé Le Québec de demain. Les rédacteurs affirment qu’un Québec indépendant pourrait s’occuper de ses propres affaires économiques21. La grande majorité du document traite de la gestion économique que réaliserait le RIN une fois au pouvoir. À la 3e page, le RIN développe l’importance d’une éducation en français accessible pour tous les Québécois, peu importe leurs origines ethniques. À la 4e page, sans nier l’utilité d’être polyglotte, le RIN veut rompre avec le bilinguisme obligatoire afin de permettre aux Canadiens français, « soit 88 % de la population du Québec22 », de travailler dans leur langue. Comme l’explique l’historien Réjean Pelletier, le RIN semble plus souhaiter définir leur manière d’élaborer une économie sociale-démocratique23. Il est toutefois clair que le RIN préconise l’unilinguisme français en 1966, comme en témoigne l’essai de d’Allemagne. Le parti récoltera 5,6 % du vote populaire sans obtenir de sièges lors des élections générales du 5 juin 1966. Cela ne l’empêchera pas de continuer à lutter pour l’indépendance24.

De courtes négociations entre les forces indépendantistes

En septembre 1967, René Lévesque, alors député libéral, propose une réforme du PLQ pour que le parti se rapproche du souverainisme25. Au début d’octobre 1967, Lévesque élabore sa conception d’un Québec souverain associé économiquement au reste du Canada, soit les bases d’Option Québec. Le caucus de Jean Lesage refuse son option, ce qui l’amène à démissionner le 15 octobre 196726. Il se formera rapidement une équipe comprenant d’anciens libéraux réformistes, dont François Aquin, qui deviendra le MSA.

Comme le souligne l’historien Jean-Charles Panneton, le nombre d’adhérents à l’option Lévesque passe de 700 en janvier 1968 à 7000 en mai 196827. Au tout début du mois de janvier 1968, Lévesque publie Option Québec, permettant de faire connaître aux Québécois ses idées28. Comme pour l’essai de D’Allemagne, Lévesque débute son texte en se définissant comme faisant partie du peuple québécois29. Lévesque mentionne ensuite les réalisations économiques d’envergures réalisées par l’État québécois lors de la Révolution tranquille. Il souligne qu’un Québec indépendant pourrait élaborer davantage de politiques sociales-démocrates, puisqu’il ne serait plus entravé par Ottawa30. Jusqu’ici, les visions du RIN et du MSA semblent similaires. Ils se situent dans un néonationalisme où l’État est un vecteur essentiel qui encadrer plusieurs aspects sociaux et économiques du Québec. Toutefois, Lévesque pense qu’il doit absolument y avoir souveraineté du Québec avec une association économique pancanadienne, ce que ne préconise pas le RIN31.

Le président du MSA semble peu enthousiaste à s’allier avec le RIN, un parti associé à des manifestations tapageuses32. Plusieurs rinistes rejoignent le MSA naissant. Il n’appréciera pas « la sorte d’extrémisme [des ex-rinistes] dont il me semblait, pour ma part, qu’on aurait pu se passer33 ». Ayant lu l’essai de D’Allemagne, il est en désaccord avec l’image actuelle d’un Québec « colonisé » par les Canadiens anglais34. Pour leur part, Bourgault et d’Allemagne sont conscients de la montée en flèche du MSA au sein de l’électorat. Le RIN doit donc se rallier à l’option Lévesque ou mourir dans l’indifférence35. Cette approche est vivement dénoncée par la vice-présidente élue en octobre 1967, Andrée Ferretti. Elle critique ouvertement la position du président qui, selon elle, serait prêt à tomber dans le piège de l’électoralisme. Ces différends idéologiques s’illustrent par l’organisation du clan Ferretti au journal Le Bélier, organe non officiel du RIN qui contre la présidence de Bourgault36. Cette situation se clôt par la démission de Ferretti en mars 1968.

Comme on peut le voir dans l’édition du 16 avril 1968 de L’indépendance, d’Allemagne remplace Ferretti à la vice-présidence du parti. Cela permettra au RIN d’entreprendre des pourparlers avec le MSA37. La une de cette même édition est pertinente pour comprendre la pensée du RIN, car elle associe son unité reconquise au rassemblement nécessaire des indépendantistes sous une même bannière : « Le RIN refait son UNITÉ et propose la réunion de TOUS les INDÉPENDANTISTES38 ».

Au moment de cette parution, le MSA a tenu son premier congrès. Deux aspects sont essentiels pour comprendre la dynamique des éventuelles négociations. Le MSA a décidé de passer au stade de parti politique d’ici la fin de l’année il a appuyé une résolution de Lévesque, au grand désarroi d’Aquin, qui maintiendrait les subventions québécoises aux écoles anglophones39. Puisque le MSA avait alors un plus fort appui que l’ensemble des partis indépendantistes, il avait la position avantageuse lors d’éventuelles négociations entre les forces indépendantistes. Lévesque attendra un mois pour convoquer une rencontre le 3 juin conviant le RIN et le RN.

Lors des négociations, Bourgault affirme que l’éventuel parti de coalition devra opter pour une subvention unique aux écoles francophones. Selon Lévesque, la fréquentation des anglophones dans une école publique anglophone est un droit qui doit être conservé advenant la souveraineté du Québec40. De plus, Bourgault trouve que le concept de souveraineté-association n’est pas essentiel dans une logique indépendantiste, contrairement à Lévesque. Au final, les deux présidents ne s’entendent pas41. Le RN de Gilles Grégoire opte pour le rôle de médiateur dans la négociation42.

Entre-temps, un événement jouera en la défaveur du RIN. Avant l’événement, Bourgault, interviewé par un journaliste, refuse d’être dans l’estrade d’honneur pour la Saint-Jean du 24 juin au parc Lafontaine et lance un appel aux Québécois à manifester contre la présence de Pierre-Elliot Trudeau, candidat libéral pour le poste de premier ministre canadien aux élections fédérales du 25 juin43. Il était alors inacceptable pour Bourgault que le chef libéral, ouvertement anti-indépendantiste, assiste cette fête des Canadiens français. Même si le vice-président du RIN a tenté de le dissuader à y participer, il le fera tout de même44. Bourgault est arrêté et détenu pour 24 heures lors de cette manifestation qui deviendra dans la mémoire collective québécoise le « Lundi de la matraque ».

Lévesque voit le président du RIN à la une du journal du 25 juin. Il sera outré du geste de Bourgault et suspendra les pourparlers avec le RIN dès le 26 juin45. Le MSA offrira une dernière chance au RIN de participer aux négociations tripartites le 2 août. Pierre Renaud, membre de l’exécutif du RIN, et d’Allemagne seront invités, et non Bourgault. Les pourparlers se terminent rapidement, puisque le MSA menait la discussion et ne voulait rien céder. De plus, Lévesque avait planifié le congrès de fondation de son parti au milieu du mois d’octobre46.

Suite à la fusion du MSA et du RN pour former le PQ, dirigé par Lévesque, le 14 octobre 1968, les principaux membres du RIN sont désormais conscients qu’ils sont dans une impasse. Le conseil central organise une réunion le 25 et 26 octobre. Trois options sont présentées pour redéfinir l’avenir de la formation politique. La dernière consistait à saborder le parti, permettant ainsi aux ex-rinistes de gonfler les rangs du PQ. C’est cette décision qui sera adoptée majoritairement par les membres présents à l’assemblée du 26 octobre 196847. Bourgault y prononcera son dernier discours en tant que président du RIN, en clamant qu’il fallait maintenant promouvoir l’indépendance au PQ : « Pour la dernière fois de ma vie, je dis : Vive le RIN !nbsp;! Et pour la première fois de ma vie, je dis : Vive le Parti québécois48 !nbsp;! » Il se procurera rapidement une carte de membre du PQ et incitera les militants à continuer de défendre « l’esprit du RIN » en migrant au PQ49.

Conclusion

Nous avons constaté que le RIN a été un organe politique qui a lutté pour que le Québec forme un pays libre. Il était ouvert aux propositions d’alliances avec différentes forces indépendantistes afin de créer un parti indépendantiste uni porté vers la social-démocratie. Pour ce faire, le RIN a commencé en tant que mouvement populaire qui a appuyé la nationalisation de l’hydro-électricité en 1962. Sous la présidence de Bourgault en mai 1964, le parti indépendantiste s’est clairement défini comme étant de gauche, ce qui a provoqué une scission à son côté droit.

En 1966, deux ouvrages ont été publiés par le RIN et d’Allemagne afin de présenter leur position indépendantiste aux Québécois dans un contexte électoral. En novembre 1967, Lévesque brouille les cartes en formant le MSA. Bourgault lui tendra la main pour une convergence des forces indépendantistes. Malgré des négociations ardues, le RIN sera exclu des ententes dirigées par Lévesque, ce qui l’amènera à se saborder pour rejoindre graduellement le PQ. Bourgault et d’Allemagne ne voulaient surtout pas radicaliser leur parti afin qu’il puisse défendre l’ensemble de leur programme. Entre 1969 et 1971, Bourgault se présentera à des postes de présidences de l’exécutif au PQ. Lévesque tente de l’écarter de l’exécutif puisqu’il considère Bourgault comme un « radical » de l’indépendantisme. L’attitude de Lévesque sera dénoncée par Jacques Parizeau, alors figure importante du parti, qui prendra position contre son président pour que l’ancien président du RIN puisse s’exprimer librement au sein de l’exécutif50.

Ce tournant majeur dans l’histoire de l’indépendantisme québécois nous amène à réfléchir collectivement à l’enjeu de la question nationale. Est-ce que les différents partis et mouvements indépendantistes ou nationalistes réussiront à écarter leurs divergences idéologiques afin de défendre un même projet collectif à l’approche des élections du 3 octobre 2022 ? Les divisions partisanes devraient être mises de côté au profit d’un même projet beaucoup plus important et précis, soit l’émancipation du pays québécois pour assurer la pérennité du français en Amérique du Nord. Pour établir entre autres ses propres politiques environnementales, économiques, internationales et même linguistiques, il faut avant tout que le Québec soit un pays, et non une province régie par une autorité gouvernementale qui lui est hiérarchiquement supérieure.

 


1 Claude Cardinal. Une histoire du RIN (Montréal : VLB éditeur, 2015), p. 458

2 Jean-François Nadeau, Pierre Bourgault (Montréal : LUX, 2016), p. 97-98, 100

3 Jean-François Nadeau, op cit, p. 102

4 Claude Cardinal, op cit, p. 85

5 Ibid, p. 111-112

6 Réjean Pelletier, « Le Rassemblement pour l’indépendance nationale » dans Histoire intellectuelle de l’indépendantisme québécois- tome 1 1834-1968, Robert Comeau, dir. (Montréal : VLB éditeur, 2012), p. 169

7 Jean-François Nadeau, op cit, p. 178-179

8 Janie Normand, « L’indépendance à droite : le Regroupement national et le Ralliement national », Bulletin d’histoire politique 20, 3 (printemps 2012) : p. 128

9 Ibid, p. 131

10 Pierre Bourgault, cité dans Yves Beauregard, « La passion de l’indépendance : Entrevue avec Pierre Bourgault », Cap-aux-Diamants 53, (printemps 1998) : p. 31

11 André d’Allemagne, Le colonialisme au Québec (Montréal : LUX, 2009), p. 64

12 Ivan Carel, « André d’Allemagne ١٩٦٦ » dans Histoire intellectuelle de l’indépendantisme québécois- tome 1 1834-1968, Robert Comeau, dir. (Montréal : VLB éditeur, 2012), p. 228

13 Jean-Philippe Carlos, « ˝Le bilinguisme qui nous tue˝ : André d’Allemagne et la condamnation du bilinguisme institutionnel au Québec (1958-1968) », Bulletin d’histoire politique 26, 2 (hiver 2018) : p. 159

14 André d’Allemagne, op cit, p. 21

15 Ibid, p. 113

16 Jean-Philippe Carlos, op cit, p. 158

17 André d’Allemagne op.cit, p. 70-71 et Ivan Carel, op cit, p. 225

18 André d’Allemagne, op cit, p. 73

19 Jean-Philippe Carlos, op cit, p. 161

20 Ivan Carel, op.cit, p. 224

22 Ibid, p. 4

23 Réjean Pelletier, « Le RIN et son programme d’action en ١٩٦٦ : indépendance et révolution nationale », Bulletin d’histoire politique 22, 3 (été 2014) : p. 67

24 Claude Cardinal, op.cit, p. 291

25 Michel Sarra-Bournet, « René Lévesque ١٩٦٨ » dans Histoire intellectuelle de l’indépendantisme québécois- tome II 1968-2012, Robert Comeau, dir. (Montréal : VLB éditeur) p. 22

26 Jean-Charles Panneton, Le gouvernement Lévesque (Tome 1) : De la genèse du PQ au 15 novembre 1976 (Québec : Septentrion, 2016), p. 139-140

27 Ibid, p. 151

28 Ibid, p. 154

29 Michel Sarra-Bournet, op.cit, p. 23-24

30 Ibid, p. 24-25

31 Jean-Charles Panneton, op.cit, p. 154

32 Jean-François Nadeau, op.cit, p. 185

33 René Lévesque, Attendez que je me rappelle… (Montréal : Québec Amérique, 2007), p. 306

34 Ivan Carel, op.cit, p. 229

35 Jean-François Nadeau, op.cit, p. 265 et Yves Beauregard, op.cit, p. 32

36 Claude Cardinal, op.cit, p. 397-398

37 Ibid, p. 423

38 RIN, « Édition du 16 au 30 avril 1968 » L’Indépendance 6, 12, p. 1, https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/4065442

39 Claude Cardinal, op.cit, p. 428

40 Jean-François Nadeau, op.cit, p. 289

41 Claude Cardinal, op.cit, p. 437

42 Janie Normand, op.cit, p. 143

43 Le RIN, réalisé Jean Claude Labrecque (2002 ; Montréal, QC : Productions Virage, 2009), DVD

44 Jean-François Nadeau, op.cit, p. 293

45 Claude Cardinal, op.cit, p. 443

46 Ibid, p. 448

47 Ibid, p. 463

48 Pierre Bourgault cité dans Claude Cardinal, op.cit, p. 464

49 Jean-François Nadeau, op.cit, p. 303

50 Pierre Duchesne, Jacques Parizeau : Tome 1- Le Croisé (1930-1970), (Montréal : Nomades, 2015) p. 588-589

* Étudiant au baccalauréat en Histoire à l’Université de Montréal.

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