Oeuvre du mois – Richard Caplette

Caplette

En couverture du numéro Juin-Septembre 2018

Richard Caplette
Pierre angulaire (2012)
Acrylique et médiums mixtes sur bois (92 cm X 61 cm)

Caplette

En couverture du numéro Juin-Septembre 2018

Richard Caplette
Pierre angulaire (2012)
Acrylique et médiums mixtes sur bois (92 cm X 61 cm)

Depuis plus de quatre décennies, Richard Caplette n’a jamais cessé d’expérimenter le spatial et les couleurs. Son inspiration lui vient principalement de l’art de la préhistoire et de sa fascination pour l’architecture urbaine, plus particulièrement les murs des cités sur lesquels sont inscrites les empreintes du temps.

À travers ses incessantes déambulations dans les villes. Il interroge la pierre et la brique, arrachant aux murs quelques secrets savamment inscrits sur la ligne du temps. Au cours de cette incursion profonde, l’artiste a raccordé l’instant qui sépare l’instinct créateur de l’homme des cavernes et la pulsion créatrice de l’homme moderne.

Pour lui, il n’y a jamais eu de rupture entre l’art rupestre et l’art contemporain. Ils sont étroitement liés parce nous sommes tous porteurs, à la naissance, d’une semence d’éternité. Il s’interroge sur les traces du temps. Chaque empreinte devient pour lui un sujet de contemplation, un retour sur l’histoire et les transformations de l’architecture urbaine. Dans sa production, chaque coup de pinceau dévoile une pièce de l’immense puzzle que constituent son vécu et sa perception du réel.

L’érosion du temps, le cycle des saisons et les traces que l’on retrouve sur les murs des villes témoignent d’une activité électrisante, oscillant entre l’agitation chaotique du jour et l’apparente tranquillité de la nuit.

Ses tableaux à l’acrylique composés de couches picturales successives et de collages, un peu comme des souvenances délicatement déposées dans une gestuelle intuitive, ne manquent jamais de nous interpeller. Ses compositions picturales cristallisent une portion d’espace, tout en recréant les trames passées et présentes de la cité. Il en résulte un étonnant mélange de luminosités effervescentes et de lumières tamisées évanescentes, allant même jusqu’à suggérer quelque sonorité.

Originaire du quartier Hochelaga-Maisonneuve à Montréal, où il est né en 1951, l’artiste multidisciplinaire vit et travaille à Rigaud depuis 1979. Il a participé à de nombreuses expositions tant individuelles que collectives au Québec, au Canada et en Europe.

450 451-5726
richard.caplette@videotron.ca
Sites Internet :
https://www.enoac.ca/fr/users/richard-caplette
http://www.artmajeur.com/caplette
http://www.artotheque.ca/

Pierre angulaire

Je suis d’écorce graffitée
De marées salines
Blanc d’écume de mer
Enivrée d’eau vive
Métissé de bois d’odeur
Je suis souvenance
D’une grande blessure
Je suis de la chasse-galerie
Envoutée du sourire meurtrier d’un démon
Je suis de chamaille et de silence
Un chant de gorge
Une mémoire d’artéfacts
Je suis parole d’une trinité
Orphelin boréal
Héritier d’une quête
Je suis angélus de mille clochers
Un ruisseau chanteur
De Ville-Marie
Le cœur cantique du Saint-Laurent
Je suis de marécages et de rivages mythiques
De voiles et de cordages d’Amérique
Un grand navire qui dérive vers vous
Je suis de ceintures perlées
Une prophétie du huitième feu
Je suis de rameau et de sauge
Genoux contre terre
Entouré de pénitents
Vagabonds du mépris
Aux regards cloîtrés
Ombre granitée
Blasphèmes de chardons incultes
Qui se collent à mon front
Comme une couronne d’épines
Je suis d’Hochelaga et de Maisonneuve
Je suis de sillons et de moissons
Semences d’espérance de vous
Debout au quai de l’horloge
Gardienne de l’histoire
Pierre angulaire d’une Nation

Richard Caplette, 8 août 2018

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