Pierre Vadeboncoeur écrivait tous les jours. Yvon Rivard le souligne dans son texte. « Quand je m’étonnais qu’il puisse écrire tous les matins, beau temps, mauvais temps, ce qu’il aura fait jusqu’à la fin, il me répondait, à son tour étonné par ma question : « Un écrivain, ça écrit ». Quand je lui demandais ce qu’il était en train d’écrire, sa réponse était toujours une variante de « je ne sais pas vraiment où je vais mais j’y vais ». Il se mettait à la remorque de sa pensée, en quelque sorte. Ce qui se traduisait par des manuscrits dans lesquels on peut constater le processus d’écriture et de recherche. En novembre dernier, il m’avait envoyé la première page d’un texte portant le titre : Quoi ? La liberté. Il l’avait accompagnée du mot suivant :
Michel,
Ci-inclus le premier feuillet d’un texte qui en comptait 25, pour donner finalement l’équivalent de 11 pages dactylographiées. Un fouillis, un merdier en manuscrit, comme tu peux voir. Ce n’est pas tout : sur l’ordinateur, j’ai continué de corriger, corriger : au moins deux cents de ces autres corrections. Une toquade. C’est de la sénilité…
Au produit fini, on ne dirait pas.
Pour mon prochain écrit, il me faudra revenir à plus de naturel.
Salut.
Pierre V.