Il n’est sans doute pas exagéré d’affirmer que Spinoza est le fil conducteur de la vie et de la pensée d’Andrée Ferretti. C’est au milieu des années 70, à l’aube de la quarantaine, que Ferretti entreprend des études en philosophie à l’UQAM et découvre ce philosophe immense et méconnu qui la confortera dans sa propre vision du monde et l’atteindra jusqu’au plus profond de son être.
Spinoza « un autre moi-même »>
Cette rencontre fut pour elle l’événement majeur de ses années universitaires, une « véritable révélation, en ce sens habituel de reconnaissance. Je découvrais ma propre vision du monde dans tous ses tenants et aboutissants1 ». Elle reprendra exactement la même confidence dans l’entretien qu’elle a livré à son ami André Baril dans Philosopher au Québec2 et ajoutera dans Roman non autorisé, son autobiographie romancée, « Spinoza dès lors devint le philosophe qui n’a cessé de me conforter dans ma propre manière d’être, de penser et d’agir3 ».
La rencontre de Ferretti avec Spinoza lors de ses études en philosophie, fut à ce point décisive, qu’elle avouera trente ans plus tard, avoir découvert dans ce philosophe, une âme sœur, un « autre moi-même ». « Spinoza que je lis et relis depuis ce temps, le percevant avec bonheur comme un autre moi-même, si bien que je me propose d’écrire bientôt un roman, à tout le moins un récit, dont il sera le héros4… ».
Ferretti a tenu parole. Trois ans plus tard, soit en 2008, paraîtra donc ce fameux roman, Bénédicte sous enquête5, qui s’est vu décerné, l’année suivante, le Prix Alfred-DesRochers dans le cadre du Salon du livre de Sherbrooke.
L’identification de Ferretti avec Spinoza est à ce point revendiquée, que celle-ci se permet un clin d’œil au lecteur avisé, qui n’est pas sans savoir que le nom de jeune fille d’Andrée Ferretti est Bertrand, du nom même de son personnage principal, Sophie Bertrand qui, dans ce roman, est une descendante directe de Spinoza, par son père Guillaume Bertrand qui a épousé la fille de Bénédicte. Or, Andrée Ferretti m’a confié lors de l’entretien que j’ai eu avec elle que Guillaume Bertrand a réellement existé et qu’il est bel et bien son ancêtre.
La vie de Ferretti aux accents spinozistes>
Dans la postface de Fulgurance, Fannie Bélanger-Lemay fait remarquer avec justesse comment chez Ferretti, la pensée et la vie ne font qu’un. Rien n’est séparé. La vie de Ferretti est un tout parce qu’il n’y a pas chez elle de dualité entre le corps et l’esprit, entre le sexe et la pensée, ni d’opposition entre le bien et le mal, pas plus qu’une quelconque transcendance qui s’opposerait à l’immanence, tel qu’on le retrouvait, au dix-septième siècle, dans le dualisme cartésien. Et c’est cela qu’elle a rencontré dans la philosophie de Spinoza et qui l’a tant éblouie. D’ailleurs, me faisait-elle remarquer lors de notre rencontre, la première œuvre de Spinoza a été une critique de Descartes.
C’est dans sa philosophie que Ferretti a trouvé une confirmation manifeste de sa propre vision du monde. Ainsi, au tout début d’Écrire pour qu’arrive le grand soir, se remémorant une messe de minuit, elle écrira :
Tout a commencé entre minuit et une heure, le 25 décembre 1946. Pour le dire autrement, j’avais déjà onze ans lorsque je suis née […] Une belle humeur contagieuse et les promesses alléchantes du réveillon imminent les distrayaient sainement des chimères de la religion et leur faisaient souhaiter un achèvement rapide de cette partie liturgique de la fête de Noël. Ainsi m’apparurent ces gens de mon milieu […], ce tableau vivant de la nature humaine dans sa jouissance simple et vraie de chaque instant heureux de la vie me révéla l’inexistence de Dieu6.
Pour Ferretti, la joie simple de se retrouver en famille autour d’une bonne table n’a pas besoin de la bénédiction d’un dieu ou du ciel pour exister. La terre suffit. Elle se suffit à elle-même et la vie seule, suffit à la joie. Cette prise de conscience de la plénitude de la vie a été capitale pour Ferretti, au point où elle s’y réfère ici comme si c’était sa première naissance. Le jour où je suis née, Dieu est mort ! Ne reste que la vie avec ses joies et ses peines, ses combats exaltants, ses victoires et ses défaites et ce corps affamé, gourmand qui exulte pour jouir et pour tout aimer. La vie et rien d’autre !
Au début de Roman non autorisé, on trouve en exergue cette phrase de Spinoza : « L’amour naît du concept et de la connaissance que nous avons d’une chose et, plus la chose se montre grande et magnifique, plus l’amour est grand en nous. » Vient ensuite une dédicace : « À mes amants, les uns et les autres. » Ferretti était une femme libre. Toute jeune encore, elle évoquera une première relation sexuelle avec son oncle maternel pour lequel elle éprouvait du désir. « Purs, dépouillés de sentimentalisme comme de culpabilité, nos ébats nous menaient infailliblement à la jouissance et à la joie7 ».
On reconnaît ici la conception spinozienne d’une éthique basée sur l’ontologie, dans laquelle l’immanence exclut toute possibilité d’une morale transcendante ou religieuse. L’homme est magnifiquement libre. Ainsi, il n’y a plus de Bien et de Mal qui ferait autorité et viendrait contrecarrer l’expression de la vie mais rien que le bon et le mauvais, le bon étant ce qui procure la joie, la jouissance et le bonheur. Ce qui fera dire à Ferretti que : « le bonheur ressenti en les accomplissant est la seule exacte mesure de la valeur de nos actes8 ». Ici le critère n’est pas la vérité divine, pas plus que l’impératif catégorique kantien ou encore une morale prolétarienne, mais bien la joie. Une joie toute simple.
Ferretti reviendra sur cette même idée dans Fulgurance :
Ainsi pour l’homme n’existent pas le bien et le mal, mais seulement le bon et le mauvais, c’est-à-dire ce qui favorise son existence ou la contrecarre. La liberté, par conséquent, c’est celle de poser les gestes responsables qui assurent le maintien dans l’existence, avec comme critère de vérité, la joie ou la désolation qu’apportent à chaque homme ses décisions et ses actions9.
Cette liberté rendue à l’individu par l’absence d’une morale a priori se présente alors comme une formidable permission à transgresser tous les tabous sans éprouver la moindre gêne ou culpabilité, ce qui n’a certes pas déplu à la femme audacieuse, entière et assumée qu’était Andrée Ferretti.
Une joie éprouvée tant dans le corps que dans l’esprit, unis dans une parfaite symbiose et qui fera dire à Ferretti que cette première relation avec un homme lui a appris « que la pensée qui pense prend son origine dans le sexe déverrouillé. Qu’est-ce que vivre humainement si ce n’est jouir intensément de son corps, chair et esprit inséparablement ? » Et d’ajouter « notre heureuse union m’a appris avant la lettre cette conception spinozienne du corps10 ».
C’est exactement cela qu’a vécu Ferretti avec son oncle, dans sa chair et dans sa tête, alors qu’elle en était à ses toutes premières expériences sexuelles. Et c’est ce monisme de Spinoza, pour qui il n’existe pas de séparation entre le corps et la pensée, qui l’a confortée a posteriori. « Ainsi, dira-t-elle, chez l’humain, l’âme et le corps sont indissociables et la première ne peut exister en dehors du second, elle lui est immanente. Aucune puissance transcendante ne préside à l’évolution du monde non plus qu’au destin de l’homme. Tous deux obéissent aux lois internes de leur constitution propre11 ».
L’engagement politique>
C’est cette compréhension de Spinoza qui donna tout son sens à l’engagement politique de Ferretti en faveur de l’indépendance, tout comme elle y verra également un sens et une nécessité pour le peuple québécois.
Et comme il en va des peuples et des nations comme des individus, je pense que cette compréhension du monde de Spinoza peut donner un sens aux comportements humains, individuels et collectifs des sociétés du XXIe siècle. Et plus spécifiquement, elle peut aider le peuple québécois à comprendre la légitimité de sa revendication d’indépendance comme nécessité de se maintenir dans l’existence, d’où la joie qu’il éprouve et manifeste à chaque événement qui l’y conduit12.
On ne peut s’empêcher ici de se souvenir de la joie et de l’enthousiasme délirant qui nous habitaient le soir du 15 novembre 1976, où le Parti québécois avait, pour la première fois, été élu pour former le prochain gouvernement du Québec. Cet événement extraordinaire nous conviait aux plus belles promesses, mais surtout celle de réaliser le plus beau rêve qu’un peuple puisse avoir, celui d’avoir son propre pays.
Évidemment, on ne peut aussi oublier l’immense tristesse et l’immense déception qui nous a affligés le soir du référendum de 1995 et dont nous attendons toujours la suite…
Spinoza, à la vie, à la mort !>
À n’en pas douter. La vie et les écrits d’Andrée Ferretti sont pénétrés de la pensée de Spinoza. Il en est même son centre de gravitation. Rarement a-t-on vu au Québec une intellectuelle se réclamer à ce point d’un philosophe, pour s’y être reconnu et en avoir déduit sa propre conception de la vie tant sur le plan personnel que politique.
Dans son roman Bénédicte sous enquête, la filiation et la proximité intellectuelle de Ferretti d’avec Bénédicte Spinoza est à ce point, que le testament de celle-ci aurait pu être celui-là même d’Andrée Ferretti : « Pas plus que je n’ai craint la vérité, je n’ai peur de la mort. Je quitte ce monde en paix avec moi-même, assurée d’avoir vécu librement, en toute nécessité. Il est vital de lutter, j’ai lutté ; il est essentiel d’aimer, j’ai aimé ; il est humain de penser, j’ai pensé13 ».
En hommage à Andrée Ferretti qui nous a quittés récemment, je publie à nouveau un entretien que j’avais fait avec elle en 2008, suite à la publication de son roman Bénédicte sous enquête.
On connaît Andrée Ferretti comme une grande pionnière de la cause indépendantiste, également comme auteure de nouvelles, de romans et de quelques essais politiques, en plus d’avoir travaillé avec Gaston Miron à la réalisation d’un recueil des Grands textes indépendantistes. Cette femme, immense, par ses nombreuses contributions à la vie politique et culturelle du Québec, nous livre cet automne son troisième roman, Bénédicte sous enquête.
Un coffret contenant des mémoires, trouvé par Sophie Bertrand, latiniste et passionnée de généalogie, dans le comble de sa maison patrimoniale de Neuville, sera le point de départ d’une enquête qui l’amènera, elle et son ami Baltazar, à remonter dans la Hollande du XVIIe siècle, à la rencontre de Bénédicte, l’auteure de ces mémoires et femme philosophe, qui grandit dans la communauté juive de l’époque, avant d’en être cruellement bannie pour athéisme. Cette femme, dont les idées philosophiques peu orthodoxes furent discutées par les plus grands savants de l’époque, connut aussi l’amour et la maternité, et vécut pourtant sa vie entière dissimulée sous des habits d’homme…
Comment ces mémoires ont-ils bien pu atterrir dans son grenier ? Quel en est le contenu ? Que révéleront-ils à Sophie ? Et que nous apprennent-ils sur cette philosophe qui se travestit ? Voilà autant de mystères que Sophie et Baltazar se chargeront de déchiffrer, entraînant le lecteur dans une enquête passionnante, où la Bénédicte de Ferretti n’a pas fini de nous surprendre…
Cette fiction habilement menée et soutenue par une écriture dense, alerte et fluide, nous éblouit par l’érudition et le brio de l’auteure à restituer le milieu juif hollandais du XVIIe siècle et surtout, pour sa magnifique audace d’y avoir mis en scène une femme qui soit philosophe, et pour laquelle, encore aujourd’hui, on se méprend toujours sur sa véritable identité…
Nous connaissons tous l’attachement d’Andrée Ferretti pour l’histoire, mais peut-être un peu moins celui qu’elle porte à la philosophie, qu’elle a étudiée à l’université, et qu’elle étudie toujours, en toute liberté, pour son propre plaisir. Son second roman Renaissance en Paganie avait pour personnages principaux un curieux couple, Hubert Aquin et Hypatie, une philosophe grecque, alors qu’avec son dernier roman, Bérénice sous enquête, Ferretti met avec beaucoup de talent, un contenu et une profondeur philosophiques à la portée de tous, et partage avec nous, par le biais de la littérature, sa conception philosophique du monde, son intimité philosophique, pour ne pas dire son éternité…
C’est à cela que j’ai voulu m’intéresser lorsque je l’ai rencontrée.
L.M. : Bénédicte, votre personnage principal, nous confie : « Je me dois donc d’établir la vérité de mon sexe puisqu’il est à la source de ma compréhension du monde comme pure ontologie » (p. 23). Est-ce à dire que la philosophie a un sexe ?
A.F.: Non, la pensée, la philosophie n’a pas de sexe, mais les philosophes, eux, en ont un. La pensée ne s’élabore pas dans l’abstrait, mais se crée et s’enracine dans un corps, dans une physiologie, dans des émotions, un milieu culturel, un environnement. Tout ceci façonne notre pensée. Il n’y a pas deux cerveaux, l’un masculin et l’autre féminin. Dans l’histoire de la philosophie, des philosophes misogynes ont fait cette distinction entre le cerveau des hommes et celui des femmes, eux qui croyaient qu’ils étaient les seuls à pouvoir penser. Mais ce ne sont pas des femmes philosophes qui ont dit cela. Non, il n’y a pas deux cerveaux différents, pas plus qu’il n’y a de philosophie féminine ou masculine. Il y a un cerveau humain intégré dans un corps et qui est affecté par la globalité de son environnement.
L.M. : Qu’est-ce qui vous a amené à penser que Bénédicte Spinoza était une femme ?
A.F.: Quand j’ai lu Spinoza, il y a plus de trente ans, ce fut une vraie fulgurance. J’ai aussitôt eu la certitude que c’était une femme qui avait écrit L’Éthique. J’ai eu cette intuition à cause de son refus radical du dualisme et de sa capacité d’en triompher. Refus de tout séparer ; le corps et l’esprit, la nature et la culture, l’homme et la femme, la matière et la pensée. Contrairement à Descartes qui représentait à l’époque l’apogée du dualisme, la philosophie de Spinoza est d’essence féminine parce qu’elle nous donne à penser la globalité et l’unité de tout, où chaque être est différent, mais pas séparé. Tout doit vivre, non parce que c’est bien ou mal, mais parce que c’est sa nécessité de vouloir persister dans ce qu’il est. Cette pensée montre que Spinoza pensait comme une femme, et que beaucoup d’hommes peuvent tenir des discours semblables, comme les femmes qui donnent et protègent la vie parce que tout ce qui attaque la vie nous est insupportable. En général, ce n’est pas nous qui tuons. Et ce n’est pas une pensée féministe que de dire cela.
Évidemment, si Bénédicte Spinoza a mené une double vie et s’est travestie en homme, c’est d’abord un choix de sa mère qu’elle a par la suite assumé parce qu’elle avait le goût de la connaissance, qu’elle voulait poursuivre ses études et faire de la philosophie dans le monde misogyne des philosophes.
Ici est racontée une histoire vraieEn même temps qu’une vraie fictionÀ toi qui me liras la liberté et le plaisirD’hésiter entre la réalité et le réelL.M. : Voilà l’avertissement que vous servez au lecteur au tout début de votre livre. La lecture de votre roman a l’effet d’une petite bombe parce qu’il sème le doute dans notre esprit quant à l’identité réelle de Spinoza. Par la fiction, vous réussissez à ébranler ce que l’on croyait être la réalité. Iriez-vous jusqu’à affirmer que Spinoza était une femme ?
A.F.: J’ai écrit un roman qui s’appelle Bénédicte sous enquête parce que convaincue à la lecture de L’Éthique que Spinoza était une femme. Et je ne me suis pas posé toutes ces questions. Mon plaisir, c’est d’avoir lancé cette hypothèse. Écoutez, Spinoza est connu dans le monde entier, traduit dans toutes les langues et il a toujours passé pour un homme. Et vous, vous arrivez comme cela en 2008, et vous dites qu’elle est une femme. On ne va pas crier cela comme ça, de peur de passer pour une illuminée. Mais lorsqu’on lit sa biographie la plus fouillée et la plus exhaustive écrite par l’américain Steven Nadler, on constate qu’on ne sait presque rien de lui, si ce n’est qu’il est né à telle date dans une famille juive. On ne sait rien de son enfance, pas plus que de son adolescence. Et il disparaît de 1651 à 1655. Pendant toute sa vie d’adulte, même là, on n’est sûr de rien. Sa vie est tellement étrange. On ne sait pas où il était ni ce qu’il faisait, à part qu’il écrivait. Il se dissimulait tout le temps et il est mort vraiment seul. Et on ne sait même pas où il est enterré. Tout cela m’a confortée dans mon intuition. Je lui ai imaginé une mort très plausible. J’ai inventé à Bérénice Spinoza une vie, mais en même temps qui est très fondée sur ce qu’on sait jusqu’à maintenant. Je n’ai pas les moyens ni intellectuel, ni financier, ni institutionnel pour entreprendre une telle recherche et rédiger un essai sur cette question, mais on ne sait jamais, peut-être qu’un jour, quelqu’un… Et j’ai pensé que l’art, infiniment et plus fortement que la philosophie, est un mode d’expression pour atteindre la vérité. Je pense que d’avoir fait un roman qui jusqu’à la fin soutient très bien l’hypothèse, assez pour faire douter sérieusement des professeurs de philosophie qui m’ont écrit, cela veut dire que j’ai réussi mon coup quelque part.
L.M. : Vous avez dit que ce roman vous hantait depuis plus de trente ans. Qu’est-ce qui vous a tant séduit dans la philosophie de cette femme ?
A.F.: Sa conception de la liberté et de la joie. J’ai beaucoup lu Spinoza, surtout L’Éthique parce que c’est un bonheur pour moi de voir que l’humain est libre et responsable, à condition de connaître la nature des choses pour pouvoir y faire face. Comme de connaître ce qu’est réellement la foudre, ne détruit pas la foudre, mais nous permet d’y faire face et de s’en protéger. C’est ainsi que la connaissance de ce qui est nécessaire nous permet d’être libres et de parvenir par nous-mêmes à la joie. C’est cela qui m’a vraiment éblouie. De se plier à certaines nécessités est loin d’être une résignation pour moi. Par exemple, je crois que pour persister dans notre identité, la nation québécoise a la nécessité de faire l’indépendance. Si on ne fait pas l’indépendance, nous allons disparaître. C’est une nécessité et nous avons la liberté de la réaliser, mais on ne se la donne pas. Pas encore. Je comprends que cinquante ans de lutte, c’est très court dans la vie d’un peuple.
Spinoza est citée abondamment, mais sa pensée demeure inconnue au sens où on ne l’a pas lue. Vous savez, une pensée d’une telle puissance et d’une telle envergure, qui mène non pas à la destruction, mais à la joie, n’a jamais fait école. Heureusement, il y a toujours la littérature. u
1 Fulgurance, PUL, (2016), p. 64.
2 Philosopher au Québec, PUL, (2007), p. 89.
3 Roman non autorisé, l’Hexagone, (2011), p. 26.
4 Écrire pour qu’arrive le grand soir, Éditions Trois-Pistoles, (2005), p. 106.
5 Bénédicte sous enquête, VLB éditeur, (2008).
6 Écrire pour qu’arrive le grand soir, p. 13-14.
7 Roman non autorisé, p. 26.
8 Ibid., p. 26.
9 Fulgurance, p. 65.
10 Roman non autorisé, p. 26.
11 Fulgurance, p. 65.
12 Ibid., p. 65-66.
13 Bénédicte sous enquête, p. 158.
* Professeure de philosophie à la retraite.