À l’origine du sujet de cette chronique, il y a l’enjeu de l’élection fédérale actuelle. D’autres que moi voudront aborder l’élection sous l’angle de la question nationale, examiner les solutions proposées aux turbulences économiques par les divers chefs de partis, se pencher sur le leadership de Stéphane Dion, évaluer le tournant vert libéral ou – pour les auteurs en panne d’idées – disserter sur la pertinence du Bloc québécois à Ottawa. Puisque ces sujets me semblent peu féconds, ce sera plutôt la lecture récente d’un livre remarquable sur la question du pétrole qui guidera la réflexion que je propose ici.
Il s’agit de l’essai intitulé Au bout du pétrole, écrit par Normand Mousseau 1, professeur de physique à l’Université de Montréal. En vue de l’élection fédérale de l’automne, ce livre devrait être lu par un maximum de citoyens. Pourtant, il ne s’agit pas d’un livre de politique – même si la donne politique, comme nous le verrons, est probablement la dimension la plus fondamentale du problème soulevé par Mousseau. Il ne s’agit pas plus d’un livre économique bien que, encore une fois, les enjeux économiques y soient décisifs.
C’est plutôt un essai courageux qui tente de démystifier la crise énergétique actuelle sur la base d’une analyse scientifique honnête et éclairée par les faits. La perspective de Mousseau n’est donc ni celle d’un environnementaliste sectaire, ni celle d’un militant gauchiste ; s’il n’est pas question pour lui de nous convaincre d’une idéologie particulière, mais bien de mieux nous informer sur la réalité de la crise énergétique. Au moyen de de données scientifiques soigneusement colligées et interprétées, l’auteur veut aussi attirer notre attention sur une réalité incontournable au sujet du pétrole : sa fin imminente et ses conséquences sur notre société et sur notre avenir en tant que civilisation.
La crise énergétique qui nous guette
Pour présenter le problème de la crise énergétique mondiale, Mousseau commence par faire prendre conscience aux lecteurs de l’étendue de la supercherie au sujet des données qui nous sont accessibles comme citoyens ou comme chercheurs.
Comme chacun le sait, le pétrole est une ressource énergétique rare et non renouvelable. Les stocks de pétrole ont donc une limite fixée par les lois de l’ordre naturel. Or si l’on se base sur les chiffres actuellement disponibles, les réserves mondiales de pétrole sont supposées tenir encore pendant 40 ans. Mais voilà où le bat blesse : de façon mystérieuse, d’après les mêmes chiffres publiés en 1985, et ce « en dépit d’une consommation en hausse constante depuis 25 ans », les réserves devaient, à l’époque, suffire pour… 40 ans 2. Mousseau démonte habilement l’explication la plus évidente de ce miracle apparent, celle de la découverte de nouveaux gisements. Cette explication, si chère aux décideurs optimistes et à leurs amis pétroliers, ne tient pas la route. Car les nouvelles découvertes issues de la prospection sont loin de compenser la frénésie de l’augmentation annuelle de la demande pour le pétrole. La raison est simple : les principaux gisements techniquement accessibles ont déjà été découverts il y a longtemps, et ils sont pompés au maximum depuis des décennies ; les nouveaux forages qui se sont multipliés un peu partout sur la surface du globe n’ont donc fait que compenser une partie infime de l’augmentation de la demande. De plus, les données de production, relativement fiables par comparaison avec l’état des réserves, contredisent les chiffres officiels sur les réserves exploitables et indiquent que même s’il reste autant de pétrole qu’on le dit dans les grands champs pétrolifères, son extraction devient de plus en plus pénible et le déclin dans la production du pétrole est proche 3.
La plupart des géologues indépendants s’entendent sur le fait que le « pic dans la production mondiale de pétrole » a été atteint autour de 2008. Il reste certes beaucoup de gisements pétroliers à découvrir, mais les quantités, en regard de la croissance permanente de la demande, sont négligeables, et les futures extractions de pétrole seront beaucoup plus coûteuses que par le passé. La raréfaction de la ressource, l’augmentation importante des coûts de sa production future et, enfin, l’explosion constante de sa demande vont irrémédiablement transformer l’or noir en diamant noir 4.
L’humanité voit dès aujourd’hui la fin du pétrole poindre à l’horizon, et il lui faut dès maintenant gérer son sevrage de cette énergie qui fut, par excellence, celle de l’ère moderne. Mais une inaction politique prolongée s’est maintenue en contexte ou la consommation effrénée du pétrole, nerf du développement industriel depuis plus d’un siècle, a aussi diminué considérablement notre marge de manœuvre en opérant des changements radicaux sur les conditions écologiques de notre prospérité.
D’une crise à l’autre : le pétrole et le climat
Car s’il ne s’agissait que de gérer la raréfaction d’une ressource primordiale et d’en contrôler l’explosion de la demande, les conséquences prévisibles seraient tolérables. Mais les choses sont plus complexes car le défi énergétique s’inscrit dans la durée : l’usage massif des hydrocarbures durant les cent derniers siècles a bouleversé le fonctionnement climatique planétaire. Sur le plan environnemental – que laisse largement de côté Mousseau dans on essai –, le réchauffement climatique diminue considérablement notre marge de manœuvre pour faire face à cette fin du pétrole.
Dans un essai aussi troublant que bien documenté, le journaliste scientifique Mark Lynas a récemment colligé et analysé les meilleures données scientifiques traitant de la menace climatique que fait peser la gloutonnerie humaine pour les hydrocarbures5. Son analyse se base notamment sur les informations rassemblées par l’organisme indépendant Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC), qui a déjà publié des conclusions terrifiantes sur les conséquences du réchauffement climatique 6.
Selon la meilleure science actuelle, le réchauffement climatique, dans le scénario le plus optimiste, pourrait atteindre deux degrés d’ici 2030. Les conséquences écologiques innombrables d’une telle augmentation sont déjà bien visibles : désertification accélérée ; fonte de la glace des pôles et augmentation du niveau des mers ; multiplication et intensification des cyclones et ouragans ; destruction massive des écosystèmes et disparition concomitante des espèces fragiles ; etc. Or ces phénomènes actuellement en cours atteignent des proportions apocalyptiques au-delà de la barrière des deux degrés, et les précédents d’un tel réchauffement dans l’histoire géologique de la planète font miroiter le risque d’extinctions massives. Sur le plan politique, pour ne donner qu’une idée, on doit dès aujourd’hui envisager la gestion de populations entières qui, devenues « nomades du climat », seront forcées de se relocaliser plus ou moins pacifiquement 7.
Aux conséquences écologiques du réchauffement planétaire, il faut ajouter les conséquences économiques qui lui sont inter-reliées. Car si la crise énergétique provoque la flambée des prix du pétrole, elle engendre également une flambée mondiale des prix de la nourriture car l’agriculture dépend lourdement de la pétrochimie. Or la production mondiale des vivres est aussi grandement affectée par la crise climatique. L’accessibilité à la nourriture, pour l’écrasante majorité de l’humanité, se trouve ainsi doublement compromise par la raréfaction du pétrole et par les conséquences des changements climatiques. Et puisque l’accélération effrénée de la consommation d’énergie non renouvelable provoque aussi l’accélération des changements climatiques, les scénarios les plus optimistes, qui servent actuellement de voile d’ignorance à nos politiciens, apparaissent comme des chimères qui ne font qu’aggraver le cataclysme imminent.
Bien sûr, les relations de cause à effet sont réversibles. Si nos gouvernements planifiaient intelligemment la gestion de la crise énergétique, ils agiraient dès maintenant pour réduire massivement la demande d’énergie produisant les gaz à effet de serre, ce qui aurait pour double effet de contrôler le réchauffement et de diminuer la pression sur l’accès au pétrole. C’était la logique au cœur même de l’accord de Kyoto qui, bien que nettement insuffisant, constituait à tout le moins un précédent allant dans la bonne direction. Mais, comme chacun le sait, telle n’est pas la politique du Canada et de son maître américain, les deux pays s’étant volontairement exclus de l’accord…
Un Québec saigné à blanc par le pétrole ?
Le citoyen ordinaire entend chaque jour des bribes de cette réalité complexe à la télévision ; il peut aussi lire dans les journaux une foule analyses qui dessinent un futur plutôt sombre pour les jeunes générations, qui devront naturellement subir les choix collectifs effectués par le passé. Et ce citoyen, incrédule, peut légitimement se demander pourquoi notre gouvernement demeure aussi passif face à une crise dont les conséquences sont des plus graves. C’est que le citoyen québécois peut rarement se faire une idée exacte des contraintes qui pèsent sur nos choix collectifs lorsqu’il s’agit de légiférer sur la crise énergétique ; il doit souvent se contenter d’explications tronquées.
Histoire de commencer à soulever le voile sur cette réalité complexe, on peut comprendre que la dépendance québécoise envers le pétrole, dans un contexte d’inflation mondiale des prix, menace gravement notre compétitivité économique sur la scène internationale. Le pétrole, pour le Québec, est un facteur majeur d’appauvrissement collectif. Comme le soulignait récemment Claude Picher dans La Presse,
Jusqu’à la fin des années 90, la valeur des exportations internationales québécoises couvrait largement le coût des importations. Puis, graduellement, le surplus commercial a commencé à décliner, pour s’effacer presque complètement en 2003. L’année suivante, en 2004, le Québec enregistrait son premier déficit commercial, à 578 millions. Depuis ce temps, la situation se détériore à une vitesse affolante. L’an dernier, le déficit frisait déjà les 11 milliards8.
Contrairement à ce qu’affirment certains essayistes à la courte vue, ce n’est ni notre productivité ni notre innovation qui expliquent ce recul. C’est plutôt notre dépendance croissante envers le pétrole et, surtout, l’absence pour nous de tout contrôle sur ses prix, deux facteurs qui font que nous nous appauvrissons collectivement. Toujours selon Picher, les chiffres bruts (sur le brut) ne mentent pas : « En 1998, l’ensemble des importations québécoises de pétrole brut se situait à 2,5 milliards ; l’an dernier, on frisait les 14 milliards, une hausse de 457 %9 . »
Dans le même article, le chroniqueur de Power Corporation rappelait d’autres faits troublants pour notre avenir immédiat. Le fait que le Canada soit un grand producteur de pétrole n’a aucun effet sur notre autonomie énergétique, car le pétrole albertain sert presqu’exclusivement à satisfaire l’appétit insatiable du marché américain 10. Le Québec achète ainsi son pétrole sur les marchés mondiaux, à fort prix, principalement en Algérie, puis au Royaume-Uni et en Norvège. La croissance fulgurante et constante du prix du pétrole menace dès lors notre sécurité économique, de sorte que pour l’année en cours, il ne serait pas surprenant que notre déficit commercial « oscille aux alentours de 20 milliards 11. »
Malgré ce constat lucide sur les conséquences économiques de notre dépendance envers le pétrole, Picher demeure mystérieusement silencieux sur certaines de ses causes politiques. S’il est vrai qu’un chroniqueur économique consciencieux ne doit pas faire de politique, on aurait pu au moins s’attendre à ce qu’un Picher, qui traite souvent des avantages pour le Québec de demeurer dans la fédération canadienne, soit en mesure de poursuive son examen en amont du phénomène économique qu’il décrit avec tant de lucidité. Car s’il tombe sous le sens que la dégénérescence de notre déficit commercial est essentiellement due à l’état aggravé de notre dépendance envers le pétrole, il s’agit peut-être également d’un symptôme évident d’une autre dépendance : celle envers le Canada.
Le fédéralisme et l’ordre pétro-oligarchique
La logique d’appartenance à une fédération, du moins chez ses défenseurs, intellectuels et politiques, est de permettre la création d’un filet commun de sécurité. Selon les grands défenseurs du fédéralisme comme Robert Schuman et Pierre-Elliott Trudeau, la raison d’être du fédéralisme est de permettre la réalisation d’économies d’échelle en collectivisant les coûts de la sécurité collective tout en assurant le bon fonctionnement d’un marché intérieur élargi à plusieurs territoires. Le fédéralisme, dans son essence, serait donc une association de collectivités partageant les coûts et les bénéfices de la coopération12.
Il s’agit là, bien entendu, de la théorie. Dans la pratique, il existe un certain décalage avec cet idéal. Par exemple, dans notre fédération, même si l’Alberta possède des richesses pétrolifères en surabondance (classant le Canada au deuxième rang mondial des ressources pétrolières), la sécurité énergétique des provinces canadiennes n’est aucunement assurée du fait d’être les « associées » de l’Alberta. Bien au contraire. Si le gouvernement fédéral ne se gène jamais pour brider le Québec lorsqu’il est question de sa souveraineté sur la scène internationale, il n’en va pas de même de l’Alberta lorsqu’il s’agit de la sécurité énergétique de ses membres. Car le gouvernement albertain donne à rabais l’exploitation de ses sables bitumineux à des exploiteurs américains sans se soucier des besoins de ses « partenaires » canadiens. Cela fait dire à un Mousseau courroucé que, avec la crise pétro-énergétique que nous vivons actuellement, « le Canada ne peut pas continuer cette politique de mauviette13. »
Rappelons que le Canada s’est lié les mains, du temps de Chrétien, en signant une close du traité de l’ALENA lui interdisant de limiter l’exportation du pétrole albertain aux États-Unis14. (Cette close, par ailleurs, ne fut même pas signée par le Mexique.) L’Alberta retire des redevances intéressantes de cet accord qui, certes, profitent superficiellement aux Canadiens par l’entremise de la péréquation. Mais ces redevances ne reflètent pas du tout la valeur réelle de l’or noir15, ni non plus le coût réel de son empreinte écologique sur le pays ainsi que la valeur réelle de son impact structurel sur les économies provinciales.
Les recettes fiscales des hydrocarbures ont notamment permis à l’Alberta d’éliminer sa dette, de financer ses programmes et ses infrastructures, faisant l’envie des rangs de « mauviettes » qui garnissent la classe politique canadienne. Mais voilà : l’économie albertaine surchauffe uniquement à cause de la fluctuation inflationniste du prix du pétrole, et cela crée un déséquilibre économique dangereux au sein de la fédération. Pendant que les provinces se vident de leurs travailleurs qui vont travailler dans l’Ouest pour des salaires qui peuvent atteindre le double, voire le triple, du taux horaire de leur province d’origine, l’ensemble des autres membres de la fédération doivent composer avec une inflation « coast to coast » causée par cette surchauffe artificielle16.
L’Alberta est aussi, et de loin, la principale productrice de GES au Canada. Les provinces moins polluantes, comme le Québec, se retrouvent ainsi étouffées dans le carbone de l’Ouest et ne parviennent plus à se démarquer, sur la scène internationale, en mettant de l’avant leur production d’énergies propres17. Kyoto devait justement permettre aux pays moins polluants, comme le Québec, d’obtenir un avantage comparatif dans l’économie mondiale, en permettant de vendre leurs crédits de carbone aux pays les plus pollueurs et en attirant les industries en quête de sources d’énergie moins polluantes. Grâce aux libéraux, puis au gouvernement conservateur originaire d’Alberta, le Canada, en se dédouanant du protocole, a par le fait même enlevé au Québec une importante marge de manœuvre pour l’avenir, nous condamnant à demeurer dépendant de la production du pétrole, avec sa pollution, son inflation et le déséquilibre économique qu’il engendre entre les provinces.
Comme si ce portrait n’était pas suffisamment glauque, notre association fédérale avec l’Alberta ne nous garantit même pas un accès privilégié à l’or noir en cas de crise mondiale d’accès aux hydrocarbures ! Qui plus est, il ne sera jamais possible à un Québec fédéré de compenser stratégiquement son manque de pétrole par sa production massive d’énergie d’hydro-électrique propre, puisque 1) sa prise en compte sera statistiquement noyée par les émissions albertaines et 2) son accès à la bourse du carbone est déjà compromis par l’orientation imposée par le gouvernement fédéral.
Ainsi, au change, le Québec est doublement perdant : il n’a ni les moyens ni les pouvoirs pour soustraire son économie à la dépendance envers le pétrole par un programme ambitieux, sur le modèle suédois, de développement d’une société beaucoup moins dépendante du pétrole ; il doit ensuite composer avec les coûts environnementaux et économiques d’une pollution massive venue de l’Ouest, et ce, sans pouvoir espérer aucune compensation de la part du gouvernement fédéral.
Conclusion
S’il était possible de choisir son régime collectif en matière de sécurité énergétique comme il est possible de choisir son régime d’assurance vie, seuls des irrationnels (ou peut-être des masochistes ?) choisiraient candidement les conditions actuellement offertes par la fédération canadienne. Car à moins de recevoir plus ou moins directement compensation pour embellir les conséquences de notre dépendance envers le Canada, la seule raison calculatrice devrait nous pousser à changer de régime. C’est pourquoi le Québec a besoin plus que jamais de se dédouaner du régime pétro-oligarchique canadien. Il devrait pouvoir miser sur ses forces et développer un modèle économique qui réduirait rapidement sa dépendance envers le pétrole, par le développement d’énergies propres et par la mise en place d’incitatifs pour réduire notre dépendance collective aux hydrocarbures18.
Parmi les partis politiques qui se présentent actuellement aux élections fédérales, seul le Bloc Québécois a le mérite de dénoncer l’aberration éco-énergétique que constitue la fédération canadienne. Certes, on pourra reprocher au parti souverainiste qu’il n’obtiendra jamais le pouvoir pour prendre les décisions qui s’imposent. Mais qui, des autres chefs, pourrait faire mieux ? Peut-on s’imaginer Stéphane Dion tenir tête aux pétro-oligarques albertains et américains ? Ne voit-on pas la manière habile avec laquelle Stephen Harper réussit à détourner complètement nos intérêts au profit de sa patrie albertaine ? Imagine-t-on Jack Layton transformé en… Hugo Chavez ? !
Aucun des partis fédéralistes n’a le goût, la force ou le courage d’affronter l’ordre pétro-oligarchique canadien. Certes, en portant une importante délégation bloquiste à la Chambre des Communes, le Québec n’obtient qu’une victoire morale. Mais à la lumière de la crise énergétique, les enjeux électoraux me semblent limpides : nous avons à faire un choix entre donner le mandat au Bloc pour une dissidence politique cohérente, basée sur l’affirmation de nos intérêts bien compris, ou bien accepter le passeport canadien pour une dégénérescence collective assumée. q
1 Normand Mousseau, Au bout du pétrole : Tout ce que vous devez savoir sur la crise énergétique, Éditions MultiMondes, 2008.
Voir aussi la recension de ce livre par Robert Laplante dans le numéro Été 2008 des Cahiers de lecture de L’Action nationale (vol. II, no 3).
2 Ibid., p. 10.
3 Ibid., p. 19.
4 J’exclus d’aborder ici, pour des raisons évidentes d’espace, la question de la « géopolitique du pétrole » et de ses conséquences sur les guerres actuelles et futures causées par la crise énergétique.
5 Mark Lynas, Six Degrees. Our Future on a Hotter Planet, Harper Perennial, 2008.
6 Pour la documentation officielle, voir le site de l’IPCC : www.ipcc.ch.
7 Six Degrees…, op. cit., p. 101-159.
8 Claude Picher, « La dépendance pétrolière du Québec », La Presse du 26 avril 2008.
9 Ibid
10 Voir aussi le chapitre consacré par Mousseau à la question de la politique canadienne de l’énergie : Au bout du pétrole, op. cit., p. 115-123.
11 Claude Picher, op. cit..
12 Pour le lecteur intéressé à la théorie du fédéralisme, on peut consulter le livre de D. Karmis et W. Norman : Theories of Federalism. A Reader, Palgrave, 2005.
13 Au bout du pétrole, op. cit., p. 115.
14 Ibid., p. 117.
15 « L’industrie des sables bitumineux ne doit payer que 1% de la valeur de la production en redevances…» Pendant que l’Alberta perçoit 4,30 $ par baril, la Norvège perçoit 14,10$ et l’Alaska 11,70$. Voir Mousseau, Au bout du pétrole, op. cit., p. 118-119.
16 Pour se donner un premier aperçu de cette réalité, on peut consulter le dossier sur les sables bitumineux de l’Alberta confectionné par Radio-Canada, disponible sur le site internet de la société : http://www.radio-canada.ca.
17 Le Québec est ainsi étouffé dans un double sens, puisque les émissions albertaines sont l’une des premières causes de l’augmentation des pluies acides et de la prolifération des algues bleues. Voir le reportage de Louis-Gille Francoeur : « Des algues bleues tombées des cieux », Le Devoir, 12 février 2008.
18 C’est la conclusion du livre de Mousseau, qui en appelle au modèle très intéressant de la Suède afin de palier aux conséquences de l’inflation des prix du pétrole. Voir Au bout du pétrole, op. cit., p. 123-138. Mais l’auteur semble oublier que les options du Québec dépendent des moyens politiques et financiers que le Canada lui laisse…
* Chercheur à la Chaire Mondialisation, Citoyenneté et Démocratie (MCD) – Institut d’études internationales de Montréal (UQAM)