L’enjeu des retraites, ici et ailleurs

Au moins deux conceptions de la retraite et de ses revenus s’affrontent dans les débats sociaux. La première est conventionnelle et largement dominante : elle considère la « pension » de retraite comme une épargne accumulée par les individus tout au long de leur carrière professionnelle. Prenant principalement la forme de cotisations à des régimes, cette épargne est ensuite reversée aux individus à la retraite selon différentes modalités.
Au Québec, il y a trois grands types de régimes : le Régime de rentes du Québec, qui est le régime public obligatoire ; les régimes d’employeurs, alimentés par des cotisations placées dans des véhicules financiers susceptibles d’en bonifier les montants, et l’épargne-retraite individuelle (REER, CELI, etc.), qui vient compléter le revenu de retraite des personnes1. Dans ces versions successives, cette conception est constamment défendue et réaffirmée par tous les gouvernements, par l’industrie financière, ainsi que par le patronat et les regroupements d’employeurs. Cette conception a pour principal souci de contrôler le marché de l’emploi et de lier les revenus de retraite à ce dernier. Selon cette direction, les retraités sont pratiquement considérés comme des inactifs à charge.

Une seconde conception, plus discrète au Québec, mais présente ailleurs en Occident comme en France, va dans le sens opposé à la première : la retraite est le prolongement du travail, dont les revenus proviennent d’un salaire à vie versé aux individus au-delà de leur présence sur le marché de l’emploi. Nul autre que Bernard Friot n’a mieux explicité cette conception, à la fois dans ses écrits et ses interventions. Relisant l’histoire des retraites en France, il constate qu’une majorité de retraités (3 sur 4 en France) perçoivent en fait un salaire continué et non un revenu différé. C’est le cas de l’ensemble des fonctionnaires du secteur public et parapublic, des travailleurs des régimes spéciaux (Électricité et Gaz de France, transports collectifs urbains ou nationaux), mais aussi à travers la Sécurité sociale créée en 1945 par Ambroise Croizat, ministre communiste du premier gouvernement de l’après-guerre2. Le système de retraite est ici conçu et géré comme une phase renouvelée d’un salaire à vie, et les formes diverses de cotisations ne sont versées3 que pour alimenter et structurer un salaire continué en dehors du marché de l’emploi.

Selon Bernard Friot, les retraités sont des travailleurs qui ont droit à un salaire, et non des ex-employés exclus du marché de l’emploi. Ils sont libérés de l’emploi, de ses contrats successifs et de ses conditions, des diverses formes de subordination qui l’encadrent et le contrôlent à travers son marché. Plus clairement, ils le doivent à leurs luttes pour une retraite, enjeu majeur de la « lutte des classes ».

Où l’on peut voir que les retraités ne sont pas en retrait de l’action de la société sur elle-même, qu’ils y jouent un mandat puissant à part entière ; loin d’être réduits à la simple consommation de biens, de loisirs et de soins, ils restent travailleurs et citoyens, acteurs et contributeurs.

Dans notre expérience quotidienne, nous saluons les nouveaux retraités par des félicitations envieuses plus souvent que par des discours de compassion devant le malheur qui les attend. Les voici désormais avec le bonheur d’un salaire à vie et avec la liberté d’activités libérées de la subordination. Car s’ils sont en bonne santé, si leur pension n’est pas trop éloignée de leur salaire d’activité, s’ils ont un réseau social porteur de projets, ils sont actifs, ce sont ces retraités qui le disent : ils « n’ont jamais autant travaillé », ils n’ont jamais été aussi heureux de travailler […]

Ne trouvez-vous pas très curieux que la retraite, qui constitue sans doute la plus grande réussite sociale des dernières décennies, ne soit objet de débat public que sur le registre négatif du « problème » ? Quand ceux qui nous dirigent font de notre bonheur un problème, est-ce un problème pour nous ou pour eux ? Et qu’avons-nous à gagner à partager leur diagnostic4 ?

Verts gazons

Pour bien faire comprendre cette conception de la retraite, Bernard Friot emprunte un argument au vidéaste militant Usul5. Un retraité pousse sa tondeuse sur son carré de gazon : on dit qu’il ne travaille pas et n’est donc pas payé. Plus loin, un employé municipal tond le gazon d’un parc municipal : lui non plus ne « travaille » pas, au sens où il ne vend pas son activité sur un marché selon une logique lucrative. D’ailleurs, c’est bien connu que les fonctionnaires ne travaillent pas, mais qu’ils dépensent… Et troisième situation : la municipalité sélectionne par appel d’offres une entreprise pour la tonte des espaces verts de la commune et verse un budget pour régler les factures de son employé affecté à l’entretien du gazon qui, lui, travaille et est rémunéré.

La même activité, du point de vue de la valeur, soit n’est rien, soit est moins que rien, soit est quelque chose… Pourquoi ? Parce que dans nos représentations courantes, c’est ce qui est vendu qui vaut, sa valeur étant mesurée par l’utilité attribuée par l’acheteur à son achat. Le tondeur du dimanche comme le fonctionnaire municipal ne vendent rien, donc ne produisent rien, tandis que Véolia vend la prestation de son employé à la commune, donc il y a production validée par le marché6.

Féminisons pour voir : elle exécute un travail « domestique » non seulement gratuit et non rémunéré, mais aussi méconnu et peu pris en compte, sinon par de maigres allocations familiales. Mais si le travail est fait par une aide-ménagère, celui-ci est rémunéré. Quant à nous, nous recevons des amis et leur servons un café, ce qui ne constitue pas un travail reconnu, alors que si nous partageons la même boisson dans un bar, le serveur embauché percevra un salaire pour son travail. Résumons : le seul travail reconnu est l’emploi inscrit sur le marché de la main-d’œuvre et du travail. De multiples travaux, « concrets » et « vivants » ne sont ni reconnus ni rémunérés parce qu’ils ne sont pas validés et contrôlés par les employeurs. Et parmi eux, les travaux des retraités.

Bernard Friot reprend ici la fameuse distinction opérée par Marx entre le « travail concret », producteur de valeurs d’usage, et l’activité du « travail abstrait », emploi que nous cherchons ou trouvons, emploi seul reconnu comme producteur de valeur économique. Mais de qui cette reconnaissance est-elle le fait, le choix, la décision sélective ? Qui la définit, la circonscrit et la contrôle, sinon la classe dirigeante ? Ce monopole est celui de la bourgeoisie capitaliste, dans les limites créées et maintenues, perdues ou élargies par les conflits de classes. Bernard Friot n’hésite pas à proposer l’objectif et la nécessité d’enlever ce monopole à ceux qui le détiennent.

La retraite est donc définie comme un droit partiel, « déjà là » en attendant mieux, c’est-à-dire jusqu’à sa pleine reconnaissance comme un travail bénéficiant d’un salaire continué en dehors de l’emploi. Bernard Friot argumente à partir d’une révision en profondeur des notions de salaire, de salariat, révision illustrée et fondée sur l’histoire et l’économie du travail. En France, certes, ce qui ne devrait pas nous empêcher d’y réfléchir à partir de notre propre cours et de son avenir au Québec.

Le salaire a son histoire

Le salaire est communément défini comme une institution élaborée par le capitalisme et ses agents. Même les anticapitalistes partagent cette définition, y compris dans l’analyse et dans les modes de négociation et d’actions collectives. Friot s’insurge et fait appel à l’histoire de cette institution du salaire. Partant de la lecture de Marx, il rappelle que celui-ci perçoit la rémunération comme le prix de la « force de travail » et de sa reproduction, à travers la satisfaction des besoins reconnus du travailleur. Il rappelle aussi que les premiers employeurs capitalistes, au lieu d’embaucher leurs employés, préféraient payer la marchandise ou le service produit à un « marchandeur » apte à lui proposer une production toute faite, en dehors de son entreprise, et de garder ainsi une marge de profit et de liberté. S’agissant du travail, on appelait cette transaction un « contrat de louage d’ouvrage ». Mais peu à peu, les travailleurs et leurs regroupements, syndicats et unions, vont contraindre les capitalistes à devenir des employeurs directs, et d’abord par l’institutionnalisation du Code du travail qui interdit en France le système et la pratique du « contrat de louage d’ouvrage » en vigueur.

De simple exploiteur marchand, le capitaliste devient aussi employeur, contraint, dès 1910, sous la pression des collectifs de travailleurs, de prévoir et de négocier un contrat de travail qui définisse les conditions d’opération et de production, dont le salaire à la qualification. Loin d’être surgi de la volonté patronale, le salaire permet de reconnaître la valeur économique produite au poste de travail. Désormais, et en principe, le salaire n’est plus établi en fonction de la tâche accomplie et des besoins, mais de la production de la valeur économique, définie, imposée par le collectif des travailleurs et inscrite dans un contrat de travail, une « convention collective » par une première loi en 1919. La suite de cette histoire débouchera sur les luttes du Front populaire qui rendront obligatoires les conventions collectives et garantiront un triple droit : le Code du travail, le salaire à la qualification et le salaire « socialisé » dont celui des retraites. Immense progrès qui trouvera sa sanction et sa version québécoises quelques années plus tard.

Mais cela ne s’arrêtera pas là. Et ce sont les fonctionnaires qui permettront un véritable saut qualitatif. En effet, ils sont payés en fonction non du poste de travail, mais de leur grade (leur « échelon ») et de la qualification et des capacités de leur personne. Bernard Friot, lui-même fonctionnaire de l’Enseignement supérieur, titulaire d’un poste de professeur et d’un salaire à vie en fonction de ses capacités évaluées et reconnues, sait de quoi il parle. Sa retraite est égale au salaire des six derniers mois de sa carrière et de la durée de celle-ci. Ce « traitement » devrait, selon lui, devenir celui de tous les travailleurs.

Il y a un plus : en ardent défenseur du travail vivant, Bernard Friot souhaite l’octroi d’une première qualification à 18 ans et établit un premier salaire pour tous à 1700 euros, multipliable par trois, jusqu’à un plafond de 5000 euros mensuels, en fonction de tests de qualification, et versé jusqu’à la mort. Il s’agit bien, selon lui, de l’enjeu des luttes contre toutes les formes d’exploitation et de subordination capitalistes, enjeu social et politique autant qu’anthropologique, où nous ne sommes plus payés pour ce que nous faisons, mais pour ce que nous sommes.

Loin d’être une utopie, le projet d’un salaire comme droit politique de la personne est en France une réalité déjà à l’œuvre pour le tiers de plus de 18 ans, qu’ils soient fonctionnaires, salariés à statut des entreprises publiques ou retraités dont la pension est au moins égale au salaire minimum. Et sa fécondité est apparue avec éclat pendant le confinement de 2020 : heureusement qu’alors que l’activité était en berne, ces personnes ont conservé l’intégralité de leurs ressources. Heureusement que les salariés du secteur privé dont le salaire respectait celui de la convention collective l’ont conservé à 845, quoi qu’ils aient fait !

Le sens de la venue de Bernard Friot au Québec (automne 2023)

Comme chercheur, Bernard Friot intéressera ses collègues du Québec par ses réflexions et ses travaux, ses publications écrites et ses conférences « gesticulées ». Comme militant très présent sur la question des retraites en France (Parti communiste, Réseau salariat, Institut européen du salariat, etc.), il pourra nous livrer et nous partager sa riche expérience des débats publics et des mobilisations. Éducateur populaire et tribun reconnu, il saura faire avancer nos échanges et concourir à l’élaboration de solutions.

Il serait inconvenant de prévoir que la venue de Bernard Friot lui permettrait de balayer comme par magie l’ensemble du spectre des réalités problématiques du vieillissement et de la retraite au Québec, avec l’ambition démesurée de leur résolution générale et durable. Bernard Friot est un chercheur et un militant, non un gourou sur-inspiré. En l’invitant quelques jours au Québec, notre ambition est plus modeste, qui espère à terme une avancée collective dans la réflexion et le traitement de quelques enjeux sociaux majeurs.

Je veux décider du travail jusqu’à ma mort
par Bernard Friot

Plus je suis retraité, plus je suis féministe, car j’éprouve ce qu’a d’humiliant le fait d’être nié comme producteur et exalté comme « très utile », « bénévole » et autres lots de consolation. Je refuse d’être confiné dans une retraite de solidarité intergénérationnelle. Je refuse l’invitation à « me calmer », à « prendre du temps pour moi après avoir tant travaillé ». Je refuse un hors-travail dont l’aliénation est à la mesure de celle du travail dans le capitalisme. Je milite pour un temps sans âge, je refuse de devenir vieux à force d’être marginalisé sur l’essentiel : la responsabilité économique. Je ne veux pas être amputé, comme retraité, de l’autre dimension constitutive du travail, à côté de son utilité sociale : la production de valeur. Je veux consacrer mon expérience professionnelle à explorer, avec tous ceux et celles qui sont décidés à sortir le travail de la folie anthropologique et écologique du capital, des chemins nouveaux, communistes, d’un travail qui ait sens, centré sur le travail vivant, dans la coopération et hors de toute subordination7.

Premier enjeu : face à la pauvreté d’un très grand nombre de retraités québécois, placés sous le Seuil de pauvreté et encore plus loin de l’exigence d’un revenu viable8 quelle utilité et quel sens peut avoir la proposition d’un salaire à vie, en continu tout au long de la période dite active et de la retraite, salaire basé sur la qualification de la personne et non sur le poste de travail ?

La cotisation pour financer le salaire socialisé, le grade des fonctionnaires, le salaire continué des retraités, ces institutions du salaire…peuvent être généralisées dans un PIB totalement voué au salaire socialisé, dans un salaire pour tous et pour tout : un salaire universel9.

Deuxième enjeu : la retraite entraîne le plus souvent une réduction de la participation « citoyenne » des retraités au développement social, et en particulier aux décisions collectives qui les concernent. Les redéfinir, dans les principes comme dans les pratiques concrètes et dans les interventions collectives, comme travailleurs et acteurs sociaux à plein temps et de plein droit leur assurerait une inclusion sociale dans la dignité, évitant ainsi toutes les formes, dégradantes et dégradées, de la « mort sociale ». De plus, une rémunération des retraités à la mesure de leur qualification personnelle remplacerait l’attribution d’un revenu en fonction des besoins qui leur sont reconnus.

À quel âge et avec quelle responsabilité devient-on retraité ? La proposition de la retraite à 50 ans se fonde sur l’observation de la situation des cinquantenaires. Ils sont en pleine possession de leurs moyens professionnels, exaspérés de ne pouvoir pas bien travailler… À cette désillusion s’ajoute la marginalisation : leur entrée dans la funeste catégorie des séniors les conduit petit à petit vers la porte ou le placard, violemment pour les personnes sur les postes les moins qualifiés, plus doucement, mais aussi plus doucement pour les autres dès lors qu’ils ne font pas allégeance à la direction…

L’expérience de la liberté au travail doit absolument se répandre parmi tous les travailleurs de tous les lieux de travail, et faire des retraités les vecteurs de cette conquête de la souveraineté donne à la retraite un horizon autrement enthousiasmant que celui, illusoire, du « enfin libre » d’après le travail, un travail resté lui non libéré10.

Les interventions de Bernard Friot au Québec à l’automne prochain nous donneront l’occasion de tenir des échanges au cœur du sujet des retraites, de leurs systèmes et de leurs enjeux.

[…] je refuse d’être considéré comme un improductif et d’avoir comme pension le différé de mes cotisations consignées dans un compte. J’exige au contraire d’être payé jusqu’à ma mort par une pension à 100 % de mon meilleur salaire net, quelle que soit ma carrière. C’est pourquoi je me bats pour que toutes et tous, de 18 ans à notre mort, nous soyons mis en responsabilité de produire une valeur économique libérée de la logique capitaliste. Je me bats donc pour que nous soyons, de 18 ans à notre mort, décideurs des investissements et des qualifications, propriétaires de notre outil de travail et titulaires de notre salaire, trois droits qui doivent devenir des droits de la personne, le crédit, le droit de propriété lucrative et le marché du travail étant abolis.

La position de l’Association québécoise de défense des droits des retraités

Il était une fois, ou plutôt deux, comme dans « deux poids, deux mesures ».

D’un côté, une épargne collective et individuelle, à même la valeur économique, de la part des salariés des classes moyennes des grandes entreprises privées et des employés de la Fonction publique et parapublique.

De l’autre, la solidarité très inégale et insuffisante, véritable « aide sociale » pour la majorité des retraités les plus pauvres, par le biais de la fiscalité, utilisée comme levier d’un certain partage de la richesse collective.

D’un côté, les bons rendements potentiels et un privilège relatif.

De l’autre, de bons sentiments et la précarité.

Avec des inégalités permanentes des traitements et des revenus de retraite, et une carence structurelle en termes de dignité et de droit de vivre.

Et ce, malgré les appels constants de toutes les organisations de retraité et les constatations des experts.

Pour réduire durablement les écarts de revenus, la pauvreté et la précarité, que peuvent faire l’État et les deux paliers de gouvernement ?

En termes de volonté politique, de ressources budgétaires et légales, et de concertations avec les associations de retraités ?

1. Un changement de mesure des seuils, en faveur du revenu viable ;

2. Un aménagement des fiscalités aux deux paliers de gouvernement ;

3. Rendre remboursables les crédits d’impôt à destination des contribuables hors impôts pour insuffisance de revenus ;

4. Supprimer les abris fiscaux, tous les abris fiscaux qui privent les deux paliers de ressources abondantes et nécessaires ;

5. Par un impôt supplémentaire à destination des plus nantis ;

6. Par un ajustement progressif des régimes contributifs RQ, avec augmentation des taux de cotisation.

7. Au niveau plus global, articuler l’ensemble des programmes et des mesures : réduire ou supprimer la pauvreté ne se limite pas à des augmentations des revenus consentis aux retraités les plus démunis. Encore faut-il prévoir et utiliser les politiques publiques de santé, de logement, de soutien à domicile, de transports collectifs, dont l’exercice bien pensé et réalisé permet d’obtenir des économies fortes et durables, réduisant ainsi la charge collective.

8. Élaborer une réelle lutte aux inégalités qui frappent davantage certaines catégories et les enfoncent dans la précarité : les personnes habitant en région rurale ou peu peuplée, les femmes, les personnes peu scolarisées et les personnes récentes immigrantes.

Quatre grands thèmes

Des thèmes d’actualité seront abordés lors de la venue de Bernard Friot à l’automne 2023, à travers des activités de diverses natures.

L’enjeu des retraites aujourd’hui

En France comme au Québec, la retraite est une institution qui permet de jeter un éclairage critique sur l’économie et la société contemporaine. Plus particulièrement, elle fait ressortir les limites d’un modèle fondé sur le salariat comme forme dominante de participation à la richesse sociale. Que nous enseignent les récentes transformations de cette institution ? Quels enjeux soulève-t-elle ?

Le dialogue social et la retraite

La France et le Québec ont en partage une tradition de dialogue social autour des politiques publiques. Sur la question de la retraite, la France a créé plus spécifiquement le Conseil d’orientation des retraites. Quels sont les apports et les limites de pareille institution ? Quels enseignements en tirer pour le Québec ?

Les relations entre le travail et la retraite

Travail et retraite ont été couplés pendant plusieurs décennies. La remise en cause des compromis socio-économiques dans lesquels ce couplage s’inscrivait a ouvert un nouveau chapitre dans leur histoire. Que peut-on dire des relations actuelles entre le travail et la retraite ?

La défense de la retraite : quel cadre stratégique ?

Les forces sociales qui font face aux dynamiques de privatisation et d’individualisation de la retraite répondent de différentes manières, qui ne sont pas toujours coordonnées. Quel cadre stratégique ces forces peuvent-elles développer pour mieux défendre la retraite ?

Enfin, et plus largement, nous profiterons de ces activités pour examiner les caractéristiques d’un système de retraite à deux vitesses, ainsi que les pistes à envisager pour corriger à court et moyen terme cette situation. u


1 Pour les plus démunis qui n’ont pas ou que faiblement épargné durant leur vie, des minima de revenus sont versés par différents programmes financés par l’impôt au niveau fédéral. Pour plus de précisions, voir Riel Michaud-Beaudry, La retraite en commun. Fondements, enjeux et propositions, Presses de l’Université Laval, 2022.

2 C’est encore tout l’enjeu des manifestations massives des travailleurs et de leurs syndicats unanimes contre la deuxième tentative de réforme du système des retraites par le président Macron.

3 Quand elles existent et qu’une institution est en place pour recueillir et distribuer ces cotisations, ce qui n’est pas le cas en France pour l’ensemble de la Fonction publique.

4 Bernard Friot, L’enjeu des retraites, La Dispute, 2010.

5 Voir Usul, Le travail est un rapport social. Michel et sa tondeuse, repéré sur YouTube.

6 Nicolas Castel et Bernard Friot, Retraites : généraliser le droit au salaire, éditions du Croquant, 2022.

7 Voir sur YouTube : conferencegesticuleeLorientFriot et autres interventions.

8 Voir les travaux de l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) sur le sujet.

9 Bernard Friot, L’enjeu du salaire, La Dispute, 2012.

10 Bernard Friot, Prenons le pouvoir sur nos retraites, La Dispute, 2023.

* Département de travail social, Université du Québec à Montréal.

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