Éloge d’un homme d’État

Jacques Parizeau nous a quittés. Il est affligeant de voir disparaître un grand homme qui a tellement contribué à l’affirmation du Québec moderne et qui a tant donné à sa nation. Mais, il nous laisse un héritage intellectuel immense et le meilleur hommage qu’on puisse lui rendre est de continuer à bâtir son œuvre.

Jacques Parizeau avait le sens de l’État et du destin national. Il a consacré toute son énergie à construire des institutions qui servent l’intérêt des Québécois. Rappelons pour mémoire le régime des rentes du Québec, la Caisse de dépôt et placement, le régime d’épargne action. Il a aussi été un leader politique hors pair en reconstruisant le Parti québécois, en le ramenant sur le chemin de l’indépendance et en déclenchant le processus d’accession à l’indépendance avec détermination et intelligence. Il a aussi été un homme d’abnégation en acceptant de confier à un autre la direction de la campagne référendaire toujours au nom de l’avancement de l’idée d’indépendance.

Mais au-delà de ses fonctions de haut fonctionnaire, de ministre et de premier ministre, Jacques Parizeau fut avant tout un intellectuel, un homme d’idées qui croyait au savoir comme source d’avancement collectif. C’est à ce titre que je l’ai surtout connu lorsqu’il enseignait aux HEC. Comme professeur, il combinait la rigueur analytique et un grand sens de la communication qui faisaient de chacun de ses cours un événement. Il fut un grand pédagogue et avait un art consommé de faire comprendre des problèmes complexes.

Nous désirons en terminant lui témoigner notre reconnaissance pour avoir soutenu le travail de L’Action nationale en présidant une campagne de financement et en prenant la parole lors d’un souper causerie. Malgré les hauts et les bas de la vie politique, il n’a jamais désespéré de son peuple, suivons son exemple et poursuivons le combat avec courage, détermination et intelligence. C’est la meilleure façon d’honorer sa mémoire. Nous adressons nos plus sincères condoléances à sa famille.