La Gaspésie ou l’avenir d’une sociologie du colonial

Implantées au centre, maisons de courtage, banques, sociétés d’assurance anglaises et américaines, poussent leurs ramifications jusqu’aux extrémités de la province, récupèrent de partout les petites économies, les canalisent, les rassemblent pour les déverser ensuite dans la caisse des grandes entreprises industrielles ou commerciales étrangères.

– Esdras Minville[1]

Pour la famille paternelle et ses souvenirs de Sayabec…

Qu’il nous soit d’abord permis de revenir sur la polémique entourant le film La maison du pêcheur d’Alain Chartrand. Dans son œuvre, le fils du célèbre syndicaliste invite à sonder les origines gaspésiennes de la crise d’octobre 1970 à travers l’épopée vécue par Francis Simard, Paul et Jacques Rose, et Bernard Lortie, qui deviendront célèbres pour le kidnapping et l’assassinat de Pierre Laporte[2]. Au moment de la première de La maison du pêcheur au Festival des films du monde, question d’élargir la perspective du long métrage gaspésien par-delà l’épisode de jeunesse des felquistes, Chartrand faisait la déclaration suivante : « il y a des trous dans notre histoire, de la manière dont elle est enseignée dans les écoles. Il faut redonner à nos enfants et nos petits-enfants le goût de l’histoire[3] ». Au sujet de ces « trous » de mémoire et de la place qui pourrait être dévolue à la Gaspésie dans notre histoire, Jean-François Nadeau, l’auteur et journaliste au Devoir, a cru bon de recueillir auprès d’une des sources de la petite histoire les impressions générales. Et Francis Simard n’a pas aimé. « On dirait un film de missionnaires, du prêchi-prêcha[4] », a-t-il déclaré au journaliste, avant d’ajouter :

Cette histoire-là n’a jamais existé telle qu’elle est racontée. Dommage, ça aurait été d’actualité pour ce que c’est : l’été de jeunes militants qui ouvrent un café, qui se font dire que ce n’est pas possible, que ça dérange le système […]. Ça aurait rejoint le sens de la contestation des jeunes d’aujourd’hui, le ras-le-bol de tout le monde écœuré d’être dépossédé.

Voilà qui laisse deviner une perspective intéressante sur les raisons de l’histoire. Simard se désole que « [d]ésormais, la force du moteur historique, c’est le cinéma […], l’image du film se superpos[ant] à la réalité ». Et quelle lecture fait-il de la réalité ?

Ce film veut ériger un monument. Je déteste les monuments. Changer les choses, c’est encore plus nécessaire aujourd’hui. On retourne vers un capitalisme sauvage […]. Alors une révolution me semble plus nécessaire que jamais .

Du côté du réalisateur du film et de son équipe, l’interprétation est sensiblement différente.

Ainsi donc, interrogent-ils, la connaissance de M. Simard sur ce qui s’est passé en 1969 à Percé serait plus juste et véridique que celle de Paul Rose, Jacques Rose et des nombreuses autres personnes que nous avons rencontrés et qui ont vécu, sur place, cette histoire[5] ?

Les auteurs concèdent certaines modifications, mais, peut-on croire, c’est pour eux une exigence du langage cinématographique.

Nous avons sciemment fait de Bernard le fils d’un pêcheur gaspésien pour qu’il soit le porteur de la cause des pêcheurs et des gagne-petit de la Gaspésie ; cette partie fictive est clairement énoncée dans le site qui présente le film et nous vivons très bien avec ce choix d’auteurs. Avec La Maison du pêcheur, nous avons voulu montrer une page méconnue de notre histoire sociopolitique et les réactions du public que nous recevons nous portent à croire que nous avons atteint notre but.

À ce stade, la polémique prend une tournure résolument épistémologique. Nous la contournons dans cet article, autant que nous ne nous concernons pas de la qualité ou du contenu du film lui-même. Simplement, entre le réalisme de Simard et le cinéma de Chartrand, nous serait-il permis d’ajouter une lecture de la Gaspésie jusqu’aux années 1960 ?

Précisons d’abord que l’histoire de Percé, le village à l’extrémité de la terre où Francis Simard et les frères Rose ont ouvert un lieu d’animation communautaire nommé la Maison du pêcheur, est indissociable de l’histoire du tourisme en Gaspésie. Depuis le XIXe siècle, les Canadiens français pratiquent un tourisme de dévotion à sainte Anne dont le point culminant est le sanctuaire de Percé[6]. Pour les Anglais, à la même époque, il y avait la pêche aux saumons et le séjour de plaisance, notamment à Métis où les jardins de Mme Redford ont connu le destin que l’on sait. À partir de la Révolution tranquille, on voyage en Gaspésie pour profiter de la mer et pour faire le tour de la péninsule en voiture par la « nationale ». Encore aujourd’hui, les vacanciers s’y rendent en grand nombre : un récent rapport de Tourisme Québec[7] souligne qu’ils étaient plus de 765 000 en 2011. Considérant qu’il s’agit d’une « région éloignée » et que le tourisme y est presque exclusivement pratiqué durant l’été, on peut dire qu’il s’agit d’un phénomène d’importance. Assez important, d’ailleurs, pour que l’économie gaspésienne repose en grande partie sur lui.

Le tourisme de masse a changé radicalement la donne en Gaspésie. Pour en mesurer l’ampleur, notons que des trente millions de visiteurs qui convergent vers Montréal lors de l’expo 67, douze prennent la route de la péninsule[8]. À partir de 1967, les gouvernements fédéral et provincial injectent des millions dans le développement touristique de l’Est-du-Québec. Le gouvernement fédéral crée le Parc national de Forillon en 1970[9]. En 1971, le gouvernement québécois se porte acquéreur de l’île Bonaventure et en fait une réserve naturelle. En l’espace de quatre ans, une petite révolution se joue en Gaspésie. Les futurs felquistes débarquent en plein cœur de ce phénomène social à l’été 1969. De toutes ces mesures gouvernementales, pourtant, la Gaspésie ne tirera pas les énormes bénéfices attendus. Dix ans après l’expo, les auteurs d’un guide touristique constatent avec un certain dépit qu’il y aurait plus à espérer de la réalité gaspésienne :

La plupart des observateurs s’entendent à reconnaître que, comparée à l’Écosse, à la Suisse ou à la Belgique, la Gaspésie pourrait contenir un million d’habitants et trouver à les occuper et à les nourrir. Mais les forces économiques voulurent que ce pays lointain restât un réservoir de main-d’œuvre, de matières premières, de ressources peu ou point transformées. Une colonie, quoi ! Le mot n’est pas trop fort et ne peut choquer que les profiteurs du centre de ce continent[10].

Une colonie ? Il s’agit en tous cas du point de vue des membres fondateurs du FLQ. C’est ce constat, selon le réalisateur du film, qui les mena à renoncer au pacifisme et à se radicaliser. Il convient de se demander si cette interprétation était justifiée. Et plus généralement, il faudrait savoir si la réalité gaspésienne constituait un exemple plus visible du reste de la réalité canadienne-française, comme Simard et Chartrand s’entendent à le penser.

Pour mieux le savoir, il nous parait utile de revoir les thèses de l’historien Michel Brunet (1917-1985). Dans son ouvrage intitulé Les Canadiens après la Conquête et publié l’année même où les frères Rose débarquent en Gaspésie, Brunet propose une véritable « sociologie du colonial » à partir de l’histoire canadienne-française. Pour vérifier l’application de ses thèses dans le contexte gaspésien, il importe d’abord de rappeler quelques éléments d’histoire de la péninsule.

Rappelons que les premiers établissements européens permanents, en Gaspésie, sont français : Gaspé, Grande-Rivière, Pabos, Mont-Louis, etc. Certains entrepreneurs, comme les Denys ou Denis Riverin, cherchent à mettre en valeur le territoire avec l’appui de l’intendant et du Conseil du roi. Néanmoins, l’ouverture de la Gaspésie à l’espace économique français se fait lentement, et par la pêche surtout.

Avec la défaite française, tout devra reprendre depuis le début, d’abord parce que les hommes du général Wolfe anéantissent tous les établissements humains qu’ils trouvent dans la péninsule durant le mois de septembre 1758, et ensuite parce que la Conquête entraîne la marginalisation de la société canadienne qui y est présente. En effet, alors qu’il laisse à eux-mêmes les réfugiés acadiens et qu’il leur refuse même la propriété des terres qu’ils défrichent dans la région de Tracadièche, le nouveau gouvernement organise l’établissement des loyalistes à grands frais :

Il fut alloué à chaque chef de famille et à chaque homme fait 200 acres de terre, et à chaque femme, fille et enfant, 50 acres […]. Sa Majesté accordait des rations à chaque homme et à sa famille pendant trois ans, et en plus de cela, le Roi et la Reine fournissaient généreusement ce qui était nécessaire pour les habillements, les lits, etc. ainsi que des instruments d’agriculture, et tout ce qui était nécessaire pour défricher des terres et les bâtir[11].

Pour Brunet, ce genre de favoritisme est normal dans le contexte d’une annexion, mais le plus déterminant est celui, systématique, qui affecte l’élite commerciale et financière. C’est le déclassement de cette dernière qui entraîne celui de la société en entier. Avec la Conquête, « Les commerçants britanniques avaient derrière eux l’appui de leur métropole. Les colons anglais pouvaient légitimement compter sur l’aide du gouvernement. Le Canada n’appartenait plus aux Canadiens[12] ».

Dès 1765, les premiers marchands britanniques débarquent en Gaspésie. Ils se voient confier des responsabilités juridiques par le nouveau gouvernement[13], des responsabilités qu’ils exercent parallèlement à leurs activités de commerce. Ces dernières sont d’ailleurs grandement aidées par leur proximité avec les fonctionnaires, les financiers et les administrateurs impériaux. Brunet rappelle que

[…] les hommes d’affaires […] s’établissaient dans un pays dont la politique et l’économie étaient dirigées selon les intérêts du monde anglo-saxon. Seuls les négociants anglais étaient bien placés pour en profiter. Ils connaissaient la législation commerciale et douanière qui constituait le pacte colonial auquel étaient soumises toutes les colonies anglaises. Ils entretenaient des relations régulières avec les exportateurs et les importateurs de la métropole et des autres colonies. À Londres, à New York, à Philadelphie, à Boston, ils firent appel à des maisons de commerce et à des financiers qui leur ouvrirent de généreux crédits. Dans l’administration et au gouvernement, ils comptaient des amis et des protecteurs prêts à les aider[14].

Ainsi, quelqu’un comme Charles Robin, homme d’affaires jersiais, qui a pour client et débiteur le lieutenant-gouverneur Cox, se finance-t-il à la Jersey Bank of London et profite de ses contacts et de sa connaissance de la loi pour établir et étendre son commerce d’exportation de la morue. Une fois enrichi, il pourra acquérir le monopole des terres du littoral, grandement aidé par la Loi des pêcheries de 1788[15].

Brunet a bien identifié ce phénomène pour l’ensemble du Canada : « l’économie de la colonie s’organise comme si les Canadiens étaient absents. À toutes fins pratiques, ils ne participent plus à la direction politique et économique du territoire qu’ils habitent[16] ». En Gaspésie, par exemple, l’empire commercial de la Charles Robin and Co. monopolise la pêche, le sel (pour la conservation de la morue), l’équipement et les agrès. Robin, qui achète au départ ses navires à Jersey, finit par donner les contrats de construction à l’industrie locale… c’est-à-dire aux maîtres-charpentiers loyalistes de Newport et New Carlisle. Aux pêcheurs, rendus complètement dépendants de la compagnie par un système d’approvisionnement à crédit et qui sont obligés de vendre leurs morues à des prix ridicules, il interdit la possession d’un lot de terre suffisant pour en vivre, lui qui siège par ailleurs au conseil des terres du district de Gaspé depuis 1789[17], et empêche la construction d’écoles[18]. Ce n’est qu’un exemple, mais cette situation sociale et économique n’est pas limitée, pour les Canadiens français, à l’industrie de la pêche. Il en va de même dans la foresterie, où les salaires sont bas :

[…] de 5 $ à 10 $ par mois au XIXe siècle, ils passent à environ 25 $ vers 1900. Vingt-huit ans plus tard, la Howard Smith verse à ses bûcherons quelque 50 $ par mois, mais ceux-ci doivent en débourser 22 $ ou 23 $ pour leur pension et leurs outils, qu’ils doivent se procurer au magasin de la compagnie[19].

Pour Brunet, il faut voir le phénomène comme une conséquence de la géographie économique, c’est-à-dire de la répartition des réseaux de production et de financement dans les espaces circonscrits par l’histoire, la culture, et surtout par les grands événements politiques. Avec la défaite et la cession du Canada à la couronne britannique, les Canadiens se trouvaient hors circuit, Gaspésien compris : de la même manière qu’ils ne profiteront pratiquement pas de l’enrichissement prodigieux de la compagnie lors des guerres napoléoniennes, la faillite de la Jersey Commercial Bank de 1886, qui entraine de graves problèmes pour la Charles Robin Company, les affectera peu[20].

Avec la Conquête, les Canadiens (français) ont dû renoncer au commerce d’exportation et d’importation, « seule source importante d’enrichissement à cette époque[21] ». Or, pour Brunet, « c’est la bourgeoisie capitaliste qui a fait le monde atlantique. Privée de cette élite, une société du XIXe siècle ne pouvait pas se développer normalement[22] ». La Gaspésie francophone, qui a vécu sous le poids des monopoles britanniques, n’a rien vu retomber du grand capital qui a circulé au-dessus d’elle pendant deux siècles, sinon le nécessaire de son exploitation (dans le domaine des pêches et des forêts, « surexploitation » apparait plus juste). Au milieu du XXe siècle, la Gaspésie revenait dans le giron québécois, d’abord à cause des colons canadiens-français et de l’action de l’Église, notamment celle du premier évêque de Gaspé, Mgr Ross, ensuite en raison du mouvement coopératif (pour lequel le clergé a joué un rôle déterminant, entre autres dans l’instauration des caisses Desjardins)[23].

On peut comprendre pourquoi, pour Brunet, « ceux qui ont la mauvaise habitude d’accuser les Canadiens français de former un peuple conduit par ses curés n’ont rien compris à l’histoire du Canada français depuis la Conquête anglaise[24] ». Le clergé a, somme toute, aidé les Gaspésiens à s’émanciper des monopoles. Ils ont été les seuls dirigeants à maintenir un lien organique avec la société canadienne, comme le conquérant ne pratiquait pas la religion catholique. À partir du milieu du XXe siècle, l’État a pris la relève dans la péninsule, mais avec la fin de l’Empire, Brunet constatait l’impact d’un phénomène qui allait bouleverser à nouveau la société canadienne : la création de l’État-nation canadian. Si le régime impérial avait travaillé à contenir le circuit canadien-français dans des limites contiguës, par sa nature, ses règles et ses réseaux, une nouvelle politique de nation building sur son territoire allait contenir d’une autre façon la nationalité canadienne-française, dorénavant québécoise, changeant la nature des luttes qu’elle aurait à mener sur les plans politique et économique. Au fond, c’est peut-être la perspective sur ces luttes qui explique la divergence de point de vue entre Chartrand et Simard…

 

 

 


 

[1] Esdras Mainville, « L’ennemi dans la place : le capital étranger », dans l’Action française, Vol. XI, No 6 (juin 1924) : 323-349

[2] Soulignons qu’avant d’avoir été ministre du Travail dans le premier gouvernement Bourassa, M. Laporte a entre autres été le directeur de L’Action nationale entre 1954 et 1959.

[3] Marc Cassivi, « Réécrire l’histoire », La Presse (Montréal), 12 septembre 2013

[4] Jean-François Nadeau, « Aux vues de l’histoire », Le Devoir (Montréal), 23 septembre 2013

[5] Jacques Bérubé, Mario Bolduc et Alain Chartrand. «La Maison du pêcheur – Personne n’a le monopole de la vérité historique… », Le Devoir (Montréal), 26 septembre 2013

[6] MIMEAULT, M. (1999). « Le tourisme en Gaspésie », L’Estuaire, vol. XX, no 2, p. 3-14

[7] Tourisme Québec. (2013). Le tourisme au Québec en bref : 2011. Adresse URL : http ://www.tourisme.gouv.qc.ca/publications/media/document/etudes-statistiques/TQ-bref-2011.pdf

[8] MIMEAULT. (1999). op. cit.

[9] On peut visionner le très beau court métrage de Michel Bouchard sur Forillon, commandité par Parcs Canada, sur le site de l’ONF : http ://www.onf.ca/film/journee_a_forillon

[10] Paul-Louis Martin et Gilles Rousseau (1978). La Gaspésie, de Miguasha à Percé, Québec : Beauchemin, p. 42.

[11] Isaac Mann Jr., cité in PELLAN, A. (1914). Vastes champs offerts à la colonisation et à l’industrie : la Gaspésie : esquisse historique, ses ressources, ses progrès et son avenir. Québec : Ministère de la colonisation, des mines et des pêcheries, p. 100.

[12] BRUNET, M. (1958). « Les Canadiens après la Conquête : les débuts de la résistance passive », RHAF, vol. 12, no 2, p. 196.

[13] Durant la première décennie de la Province of Quebec, « colonie anglaise, seuls les sujets britanniques de religion protestante, qui formaient environ 3/10 de 1% de la population, avaient tous les droits et pouvaient accéder aux emplois publics ». BRUNET, M. (1969). Les Canadiens après la conquête, 1759-1775 : de la Révolution canadienne à la Révolution américaine. Montréal : Fides, p. 100-101

[14]Ibid., 108-109.

[15] Cf. GRANDBOIS, M. (1983). « Le développement des disparités régionales en Gaspésie 1760-1960 », RHAF, vol. 36, no 4, p. 489.

[16] Brunet ajoute cet exemple concernant trois commerçants anglais qui « invoquent une loi du Parlement impérial pour obtenir l’autorisation d’importer directement du sel de l’Espagne, du Portugal ou de la France à Québec ». Il interroge : « Quel marchand canadien était au courant de cette loi ? Et si, par hasard, un homme d’affaires canadien avait connu cette mesure particulière de la législation commerciale de l’Empire britannique, aurait-il été capable de s’en prévaloir ? Dès 1762, une ordonnance du général Gage avait clairement montré comment serait dorénavant orientée l’économie de la colonie. Le gouverneur de Montréal annonça qu’à l’avenir la verge anglaise serait la seule mesure reconnue. Les mesures françaises encore en usage auraient, selon l’ordonnance, créé de la confusion et facilité de nombreuses fautes. Le document signalait aussi la “difficulté que cela occasionne aux négociants anglais résidant en cette ville, pour la reddition de leurs comptes avec leurs commettants en Angleterre”. Ces quelques mots ne valent-ils pas un long dossier destiné à décrire comment les Anglais s’installèrent à tous les postes de commande de la vallée du Saint-Laurent ? » BRUNET. (1969). Op. cit., p. 107.

[17] « Robin […] occupa plusieurs postes de très grande importance dans la région : il fut juge à la Cour des plaids communs vers 1788–1792, juge de paix à compter de 1788 et membre du conseil des terres du district de Gaspé à partir de 1789. En cette dernière qualité, il avait le droit de se prononcer lors de l’examen des demandes de concession foncière et avant la remise des billets de localisation. » LEE, D. (1987). « Charles Robin », Dictionnaire biographique du Canada, vol. VI

[18] GRANDBOIS. (1983). op. cit., p. 488-491.

[19] Jules Bélanger, Marc Desjardins et Yves Frenette. (1981). Histoire de la Gaspésie, Québec : Boréal Express, p. 446.

[20] Après la faillite de la Jersey Commercial Bank, la compagnie transfèrera son siège social de Jersey à Halifax en 1904 et se réorganisera en fonction du marché au détail. Cela affecte peu les Gaspésiens d’origine canadienne-française puisque la compagnie a pour politique de ne pas employer de catholiques, sauf pour la pêche. Cf. MAGOSCI, P. R. (dir.) (1999). Encyclopedia of Canada’s peoples, Toronto : University of Toronto Press, p. 345-346.

[21] BRUNET, M. (1955). « La Conquête anglaise et la déchéance de la bourgeoisie canadienne (1760-1793) », Amérique française, volume 13, no 2, p. 72.

[22]Ibid., p. 50.

[23]Bélanger, Desjardins, Frenette. (1981). op. cit., p. 558-569.

[24] LAMARRE, J. (1993). Le devenir de la nation québécoise selon Maurice Séguin, Guy Frégault et Michel Brunet (1944-1969), Sillery : Septentrion, p. 439.