Créer la richesse pour la partager

Les mots sont impuissants pour parler de l’émotion qui m’étreint à la pensée que Bernard ne sera plus parmi nous. Puisse le déferlement d’amour qui se manifeste, réconforter Chantal, les enfants et sa grande famille.

Bernard, ce patriote moderne qui a ravivé dans nos vies, le mot patrie, nous laisse un héritage indestructible, la démonstration que nous formons un peuple, libre de son destin et possédant la pleine capacité de sa liberté Il laisse aussi en héritage la nécessité de conjuguer prospérité économique et solidarité sociale.

Bernard croyait fermement à un Québec à la fois prospère et solidaire

La dernière fois que je l’ai vu à Verchères, il m’a rappelé affectueusement ce qu’il a souvent eu plaisir à me dire, que nous étions les deux faces d’une même pièce, lui qui s’employait à créer la richesse et moi, à la distribuer.

Il aimait déclarer que la main invisible d’Adam Smith avait besoin d’aide. Convenons que Bernard n’a pas ménagé son aide pour assurer un meilleur partage de la richesse et une vigoureuse création d’emplois Il fut partie prenante de la social-démocratie à la québécoise, un modèle singulier en Amérique du Nord.

L’époque du déficit zéro fut aussi une époque faste d’interventions majeures pour améliorer la vie des gens : assurance médicament, congés parentaux, accès logis, centres de la petite enfance, équité salariale, reconnaissance de l’économie sociale et combien d’autres auxquels il fut associé.

La conscience nationale qui animait Bernard embrassait la totalité de la nation sans rejet, ni exclusion sociale.

Je termine avec ce beau vers de Gaston Miron qu’il avait plaisir à déclamer : « Je n’ai jamais voyagé vers autre pays que toi mon pays ».