L'Action nationale – Numéro de novembre-décembre 2011

Numéro : Novembre-Décembre 2011

Dossier : Conjonctures 2011

Cliquez sur la couverture pour acheter le numéro papier ou PDF (si disponible)

Éditorial – Regarder loin, viser haut, trimer dur

L’ordre du monde vacille. Les puissances de l’argent se crispent avec la détermination du désespoir. Voilà longtemps que les choses n’étaient pas apparues aussi crûment : les nations se rebiffent, les peuples refusent de se soumettre à un ordre de paupérisation. Les trois décennies de néolibéralisme débridé sont derrière nous.

Lire la suite »

Un monde qui se défait, un monde à reconstruire

Professeur émérite, UQAM.

Les raisons d’être déprimé aujourd’hui sont nombreuses et sérieuses. Sans être exhaustif, mentionnons le fossé qui s’élargit entre les plus riches et les plus pauvres, y compris dans les pays de l’OCDE[1], le réchauffement climatique et la dégradation de l’environnement combinée à l’épuisement des ressources naturelles, les politiques aveugles qui conduisent au désastre, sans oublier des pratiques politiques relevant d’une intégrité trop souvent douteuse, les réductions dans les services publics alors que la redistribution a été amendée en faveur des plus riches depuis trois décennies : réductions d’impôt, progressivité réduite, exemptions avantages fiscaux et autres cadeaux fiscaux qui expliquent en partie la croissance de l’endettement public. À ces facteurs plus structurels, il faut ajouter la cupidité et l’arrogance d’une grande partie de l’élite financière, l’impuissance et souvent le silence des dirigeants politiques à l’égard des dérives financières, l’absence de vision des partis politiques dont les programmes ne suscitent guère d’enthousiasme, une société civile de plus en plus active et même imaginative, mais de plus en plus fragmentée et faiblement organisée.

Lire la suite »

Retrouver le chemin de la souveraineté

Le désarroi est grand, le pessimisme est lourd à porter. Tous ressentent que quelque chose s’est abîmé au cours des derniers mois. Le rêve ? Mais lequel ? Tous, ou presque tous, diront que c’est le rêve d’un pays dont l’objet semble de plus en plus leur échapper. Chacun s’était laissé enfermer dans une logique étatiste au lieu de cultiver son appartenance à une société libre, seul ferment de démocratie et d’avenir. Le moment demande de revenir sur soi, de redevenir le sujet éclairé de nos actes. Le moment demande de s’interroger sur les représentations plus ou moins conscientes que nous avons de l’objectif poursuivi et des moyens privilégiés pour y parvenir. Le moment est celui d’une conscience réflexive critique de soi-même, celui d’un mouvement qui s’est perdu de vue.

Lire la suite »

Penser la politique spectrale I

Résumé – Cet article pose l’urgence d’une politique attentive aux fantômes qui affolent le peuple québécois dans l’écriture de son histoire. Il situe le retour de certains revenants pour montrer que les fantômes, sous différentes formes, sont parmi nous. Loin de la paranoïa, attentif aux faits, il montre que le Canada est une Haunted House coresponsable de politiques d’horreur et de peur qui nous oblige à envisager une spectropolitique à la hauteur de notre destin historique. Il est écrit en deux parties. S’il présente tout d’abord notre histoire à travers le prisme des revenants, cet article s’achève sur un point positif : le Québec doit former une jeune élite capable de rencontrer les fantômes, interpréter leur message afin de les affoler dans le but ultime de persuader le peuple de l’importance de sa liberté.

Dis-moi qui tu hantes, je te dirai qui tu es.
—Don Quichotte, Cervantès

Lire la suite »

La gratuité universitaire est possible et socialement productive

Le débat sur l’augmentation des frais de scolarité est toujours d’actualité puisque les étudiants ont annoncé la poursuite de la contestation de la hausse décrétée par le gouvernement libéral. Depuis des années, dans une belle unanimité, le gouvernement, le milieu des affaires et les dirigeants universitaires soutiennent que cette hausse est une condition sine qua non pour assurer la compétitivité des universités québécoises et donner une formation de qualité aux étudiants. Ces hérauts de la loi du marché et de l’individualisme forcené fondent leur argumentation sur des comparaisons avec les frais de scolarité dans le reste du Canada et leur but avoué est de rejoindre la moyenne canadienne. Après tout, comme nous sommes au Canada, il faut s’ajuster aux normes canadiennes. Être Canadiens n’a pas que des avantages et en matière d’éducation, il n’y a pas de raison, semble-t-il, de préserver la spécificité québécoise.

Lire la suite »

Histoire politique et histoire nationale au Québec

Ce qu’on appelle l’« histoire nationale » n’implique de soi aucune opposition à ce à quoi on a donné le nom d’« histoire sociale ». Sur le même plan, c’est plutôt par rapport au local et au mondial qu’elle peut être située dans sa spécificité.

Lire la suite »

Bilan… prospectif

Cinquante ans après «Maître chez nous», le projet national a été dévoyé en simple enjeu électoral sans autre perspective que la prise du pouvoir. Depuis 1960 et 1976, le monde s’est transformé en profondeur, alors que le discours québécois semble fossilisé.

Lire la suite »