Octobre 70, cinquante ans plus tard

Présentation du colloque « La violence politique » organisé à l’occasion du 50e anniversaire de l’imposition des mesures de guerre. La SOPPOQ a contribué financièrement à la publication de ce numéro Octobre/Novembre 2020.

Le 16 octobre 1970 au matin l’armée canadienne occupait les rues de Montréal et d’autres villes du Québec. Nous aurions été dans l’impossibilité de tenir un colloque puisque les rassemblements étaient interdits et il n’y avait pas internet pour fournir une alternative. En pleine nuit, le gouvernement Trudeau avait fait appel à la loi sur les mesures de guerre. Ce décret adopté sous prétexte d’une insurrection appréhendée avait pour effet de suspendre les libertés civiles et autorisait les policiers à arrêter et à détenir sans procès toute personne soupçonnée d’avoir des liens avec le Front de libération du Québec. 8000 soldats de l’armée canadienne envahirent le Québec. Il y eut 4600 perquisitions avec saisie et 31 700 perquisitions simples. 497 personnes furent détenues arbitrairement. Il s’agissait de comédiens, chanteurs, poètes, écrivains, journalistes, syndicalistes et surtout des militants indépendantistes associés au Parti québécois. Cette décision du cabinet fédéral fut la plus répressive adoptée par un pays occidental en période de paix pour combattre un mouvement terroriste. Le 17 octobre, le corps de Pierre Laporte était découvert à l’aéroport de St-Hubert. Ces événements sont considérés comme les plus traumatisants de l’histoire politique du Québec au XXe siècle.

La Société du patrimoine politique du Québec a décidé d’organiser ce colloque avec quelques questions en tête. Comment l’État canadien en est-il arrivé à cette décision extrême ? Quelles furent les effets politiques de cette répression ? Comment les citoyens ont-ils été affectés par l’intervention de l’armée ? Comment cette suspension des libertés civiles a-t-elle été perçue à l’étranger ? Comment les médias ont-ils traité cette crise politique ? Comment les témoins de l’époque jugent-ils la crise d’octobre ? Notre ambition était de faire l’état des connaissances produites par les chercheurs universitaires en histoire, en science politique, en sociologie et en communication.

Qui sommes-nous ?

La SOPPOQ a été créée en 2001 à l’initiative de Marcel Masse. C’est un organisme à but non lucratif et non partisan qui a pour mission de mettre en valeur le patrimoine politique du Québec auprès du grand public. Elle réunit des universitaires, des politiciens, des journalistes et des citoyens qui sont intéressés à la promotion du patrimoine politique. Ses principaux objectifs sont de :

  1. Participer à la construction de la mémoire nationale en préservant les traces de l’histoire politique et en les mettant en valeur ;
  2. Coordonner la collecte du patrimoine politique du Québec, en constituant des archives et en les mettant à la disposition du public ;
  3. Intervenir auprès des gouvernements et de sensibiliser la population afin de multiplier les initiatives dans le domaine ;
  4. Produire et faire produire au Québec des inventaires, des répertoires et des recherches historiques et patrimoniales concernant la vie politique ;
  5. Collaborer avec l’Assemblée nationale, les ministères ou tout organisme intéressé par les activités de la Société ;
  6. Rechercher des dons, legs, commandites et autres contributions, de les administrer et organiser des campagnes de financement pour les fins de la Société.

Nous organisons des colloques, des expositions, nous publions des livres, nous avons aussi créé un site d’archives politiques où on trouve les discours des premiers ministres du Québec et du Canada, les programmes des partis, les discours tenus en campagne électorale, etc.

Le colloque que nous tenons aujourd’hui est le 23e que nous organisons. Préparer un colloque se fait longtemps d’avance et je puis dire que celui-ci fut particulièrement difficile à organiser. Je remercie les membres du comité scientifique qui ont tenu le cap malgré les aléas de la pandémie. Nous avons dû nous ajuster aux circonstances changeantes et innover en nous résignant à la diffusion des conférences en ligne. Pour compenser les contraintes de ce mode de communication, nous publions aujourd’hui dans ce dossier les textes que les conférenciers nous ont transmis.

Présentation du colloque « La violence politique » organisé à l’occasion du 50e anniversaire de l’imposition des mesures de guerre. La SOPPOQ a contribué financièrement à la publication de ce numéro Octobre/Novembre 2020.

Le 16 octobre 1970 au matin l’armée canadienne occupait les rues de Montréal et d’autres villes du Québec. Nous aurions été dans l’impossibilité de tenir un colloque puisque les rassemblements étaient interdits et il n’y avait pas internet pour fournir une alternative. En pleine nuit, le gouvernement Trudeau avait fait appel à la loi sur les mesures de guerre. Ce décret adopté sous prétexte d’une insurrection appréhendée avait pour effet de suspendre les libertés civiles et autorisait les policiers à arrêter et à détenir sans procès toute personne soupçonnée d’avoir des liens avec le Front de libération du Québec. 8000 soldats de l’armée canadienne envahirent le Québec. Il y eut 4600 perquisitions avec saisie et 31 700 perquisitions simples. 497 personnes furent détenues arbitrairement. Il s’agissait de comédiens, chanteurs, poètes, écrivains, journalistes, syndicalistes et surtout des militants indépendantistes associés au Parti québécois. Cette décision du cabinet fédéral fut la plus répressive adoptée par un pays occidental en période de paix pour combattre un mouvement terroriste. Le 17 octobre, le corps de Pierre Laporte était découvert à l’aéroport de St-Hubert. Ces événements sont considérés comme les plus traumatisants de l’histoire politique du Québec au XXe siècle.

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