Le démantèlement de la nation (chronique 13)
La période couverte s’étend du 25 septembre au 25 novembre 2016.
La période couverte s’étend du 25 septembre au 25 novembre 2016.
Une revue d’idées centenaire, c’est un exploit non seulement à l’échelle du Québec mais à celle de l’Occident tout entier.
Il y a trois sortes de revues d’idées :
Il y en a pour croire que le Québec est une nation normale et mature qui dispose de pouvoirs substantiels et qui dépense ses énergies sur les grands enjeux éthico-politiques qui occupent l’ensemble des régimes démocratiques. Mais suivons Bossuet et voyons plutôt les choses telles qu’elles sont.
La douzaine de contributions rassemblées ici sont unies par une question qu’exprime bien le sous-titre de cet ouvrage collectif : les États généraux ont-ils marqué une rupture aussi profonde qu’on l’a dit entre le Québec, d’une part, et le/les Canada/s français de l’autre?
Le mot « Province » définit le statut du Québec depuis 1867, mais derrière la constance du vocabulaire la réalité évolue rapidement. Les États provinciaux doivent composer avec la présence du fédéral dans pratiquement tous leurs champs de compétence exclusive; et de toute façon, ils n’ont plus les moyens financiers de définir ni de gérer seuls aucun enjeu significatif.
Martin Lemay
À la défense de Maurice Duplessis, préface de Mathieu Bock-Côté, Montréal, Québec-Amérique, 2016, 165 pages
Voici un petit essai qui n’est à proprement parler ni une étude d’histoire ni un pamphlet, mais tient un peu des deux. Comme le titre l’indique, l’auteur s’y porte à la défense de Maurice Duplessis, premier ministre aimé et haï s’il en fut un.
À Québec, le gouvernement libéral de Philippe Couillard collabore lui-même à délégitimer notre État face à Ottawa et aux entreprises à charte fédérale. Il procède sans vergogne au démembrement du seul outil collectif qui nous reste : les projets de «cité-État» du maire Coderre, que les libéraux encouragent, vont en ce sens.
Avec l’aide de la société civile, qui a fait entendre son mécontentement au gouvernement Couillard et manifesté son appui aux employés des secteurs public et parapublic, les syndicats ont réussi à arracher des conventions collectives qui évitent l’appauvrissement de leurs membres. Dans le contexte actuel, il s’agit d’une vraie victoire.
En 1946, Arthur M. R. Lower publiait Colony to Nation, qui devint immédiatement un classique. L’universitaire ontarien y proposait de lire l’histoire du Canada comme celle d’un territoire passé progressivement de colonie à nation. Une seule nation, bien sûr.
Le FMI n’arrête plus de lancer des mises en garde sur le lien entre politique d’austérité et récession, mais le ministre Coiteux n’en a cure. On voit de mieux en mieux le seul vrai objectif de ce gouvernement : couper bras et jambes à l’État québécois.
Réduire les impôts veut dire aussi renoncer au peu d’autonomie fiscale de notre État vis-à-vis d’Ottawa, ou autrement dit à la petite marge de manœuvre que le Québec a pour ajuster son régime fiscal.
À surveiller les femmes. On a dit que les groupes touchés par les actions du gouvernement Couillard ne pourront pas s’unir parce qu’ils sont trop divers et défendent des intérêts trop différents, parfois même opposés. Cependant, s’il y a une chose claire, c’est que le démantèlement du modèle social québécois touche en particulier les femmes.